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- CI-

pas d'exemples, se rencontre dans

Ollantai,

comme si elle constituait

l'une des habitudes de la composition.

A un autre point de vue, si nous cherchons dans cette reuvre quel–

ques-uns de ces procédés conventionnels que l'on peut regarder comme

caractéristiques du drame espagnol ou de l'ancien drame classique,

nous n'en rencontrons pas un. Jamais, par exemple, pendant tout le

cours de la

pü~ce,

l'amoureux ne se trouve en tete a tete avec sa dame:

c"e n'est qu'au dénouement qu'ils s'adressent quelques mots : or, chez

nous, le dialogue érotique eü.t paru de rigueur.

Quant aux trois unités, quelque liberté que se permettent les auteurs

romantiques, ils n'y manquent jamais au point de laisser les dialogues

sans aucun lien scénique entre eux : ceux-ci, comme nous en avons

déja fait la remarque a propos de notre drame, semblent, sous le rap–

port de l'enchainement théatral qu'ils devraient avoir, n'etre que des

chapitres d'une histoire ou d'un romari.

Les Incas n'avaient nulle idée de la mise en scene, et c'est par cette

raison qu'ils ne

laissére.nt

pas d'édifices exclusivement destinés, comme

nos théa.tres, a ce genre de spectacles. Leurs compositions dramati–

ques, séries de simples dialogues comme ceux

d'Ollantai,

étaient réci–

tées dans les endroits publics et plus particulierement sous des especes .

de bosquets artificiels dont nous avons déja parlé. Le sujet de ces

dialogues, par trop historiques pour se preter a la fiction, manquait

des artífices et de !'intrigue du drame proprement dit, a ce point que

l'oouvre n'était, en réalité, qu'une sorte de poeme lyrique et descriptif,

qui aurait été semblable a tous les autres de méme genre, si elle n'avait

pás été mise en dialogues depuis le commencement jusqu'a la fin.

Dans tons les textes, surtout dans le premier texte de Tschudi, qui

est un des plus anciens et des plus autorisés,

il

n'y a pas d'indications

scéniques et celles qu'on trouve en petit nombre dans les textes moins

anciens, ou sont erronées, ou répondent mal au contexte de l'oouvre :

ainsi a la sc(me troisiéme de la traduction de Barranca, laquelle corres–

pond

a

la deuxiéme de notre texte, l'action est supposée se passer dans

le palais des Vierges du Soleil, tandis que, d'aprés le contexte, elle a dft

se dérouler dans le palals de la reine

ANAHUARQUI,

comme nous le fai–

sons remarquer dans notre note relative au vers 368. Cela prouve de

plus en plus que le premier qui mit par écrit le drame, et qui, comme

nous l'avons déja démontré, en fit une division absurde en le

part~eant

en trois actes, n'osa pas aller jusqu'a indiquer le lieu oti doivent se