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-XCIX

terminaisons " ap1 " et "ip1" et dans le second "ash.a" et " aspa. "Or,

dans

Ollantai,

on rencontre une foule de consonnances telles que cenes–

la et dont beaucoup, par exemple "ap1" et " ip1 .., ne seraient pas méme

considérées comme assonances dans la versification des· poetes posté- .

rieurs

a

la COnC!Uéte.

Quant a la mesure, on remarque aussi beaucoup de particularités tout–

a-fait étrangeres

a

l'art métrique espagnol : ainsi la synalephe, qui

est de rigueur dans l'idi6me ·castillan, est inconnue dans le quechua. On

ne la rencontre dans aucun ·des cas ou elle l)Ourrait avoir lieu, par

exemple dans le Vllrs 3 : Ama Int1 munafmn'fm, qui pour un Espagnol

serait un ver::¡ de sept syllahes, puisque l'a de Ama devrait se fondre

dans la syllabe In de Int1. Certainement l'on rencontre dans

Ollantai

·

par ci par

Ü

des vers tels que les suivants :

137

Sami miyuta ahllanay–

kipaj; -

138

Kawsay, wañuyta tarinaykipaj; mais ces vers sont de

véritables décasyllabes et par conséquent dans le premier la synalephe

ne saurait avoir lieu en aucune fagon. Cette introduction de décasyllabes

dans_un quatrain ou le premier et le quatrieme vers sont des octosyl–

labes serait inconcevable chez un poete espagnol. Nom. trouvons

·encore dans la piece des vers de neuf syllabes qui, si on les regarde

comme des octosyllabes, exigeraient la synalephe, par exemple le vers

- 1038 :

Ollantayh.a imatan ruran; toutefois les lois dn rhythme que nous

expliquons.longuement au chapitre VI, s'opposent absolum'ent

a

l'em–

ploi de la synalephe dans ce vers, qui, pour l'oreille de tout quechuiste,

doit etre coupé de la sorte :

Oilan-tay

1

h.a-i

1

ma-tan

1

ruran;

car c'est seulement ainsi, c'est-a-dire en faisant que la ::.yllable faible

i

soit comprise dans le second trochée, et en évitant la synalephe, qu'on

parvient

a

satisfaire aux exigences rhythmiques de ce vers. La contrac–

tion des deux premiares syllabes Ollan qui n'ont des lors que la valeur

d'une syllabe longue, au lieu de choquer l'oreille, ne fait qué donner

plus de vigueur au premier trochée. Si l'on mesurait le vers d'apres

les regles de la poétique espagnole, c'est-a-dire si l'on faisait la

synalephe

O-lla~

1

tay-h.a-i

1

ma-tan

1

ru-ran,

les deux premiers trochées seraient tout-a-fait absurcles et nuiraient

a