-LXXIII-
SCBNE
Xlll. - (1229-1831).
SALLIA
qui, selon le róle que nous lui avons vu jouer jusqu'!
présent, est unejeune femme, une sorte de novice qui porte de l'intérét
a
BELLA,
nous apparalt ici comme la gardienne de la grotte ou
STELLA
est retenue prisonniere. Tous les passages de cette scime sont d'autant
plus émouvants que, pour les rendre tels, l'auteur n'a eu qu'a tirar parti
des ressources dramatiques que présente le malheur réel dont le simple
exposé, dans toute sa nudité, et sans aucun artífice poétique, cause une
émotion profdnde. L'évanouissement de
BELLA,
a la vue des malheurs de
STBLLA
¡
l'empressement avec lequel, aprés qu'elle a repris ses sens,
elle et
SALLIA
cherchent a secourir l'infortunée qui, sous le poids de
ses maux, est la gisante et comme inanimée; le serpent qui figure comme
un moyen de torture¡ puis le dialogue empreint de tant de tendresse
entre la filie et la mere qui ignorent ancore ce qu'elles sont l'une a
l'autre ; enfin le résultat final de l'ontrevue, qui est qu'elles se recon–
naissent l'une l'autre, et que lajoie mutuelle de ce court moment apporte
un léger soulagement a
tn.ntde soufl'rances
¡
toutes ces circonstances
offrent un tablean de la douleur portée a sa plus haute expression.
11 est hors de doute que sous le gouvernement absolu et inhumain
d'un monarque cruel et fanatique, de talles pénalités devaient exister
réellement, et que l'auteur
d'Ouantai
n'a fait que copier d'apres un
original malheureusement aussi réel qu'il est horrible. Dans la note
relativa aux vers 1726 et suivants, nous avons dit que la préseuce du
serpent, de méme que calle du
puma,
dans la grotte ou était enfermée
STBLLA,
constituait un fait quise dégageait du contexte méme del'muvre,
tout invraisemblable qu'il paraisse de nos jours. Pour donner plus de
force! notre assertion, nous empruntons.a Garcilaso
(Los Corrnmtartos
Reales,
¡a..
Part. Lib. V. Cap. 10), le passage suivant : • Les animaux
féroces , tals que tigres et lions (puma), couleuvres et crapauds,
étalent entretenus en vue des chAtiments ! infiiger aux malfaiteurs,
ainsi que nous le dirons en un autre endroit lorsque nous traiterons
des lois concernant talle ou talle sorte de criminels. •
Cette
citation
est su1Dsante pour notre but. La scéne dont il est ici question se
ter-