-LXX·-
SCENE VIIT.
Premier Dialogue
(914-1002). -
SALLIA, d'un ton tendre et caressant,
prodigue quelques conseils
a
BELLA, et son discours a pour principal
objet d'ámener la jeune tille
a
revétir l'habit des "Vierges du Soleil. A
cet e:ffet, elle lui peint sous les couleurs les plus séduisantes les avan–
tages qu'il
y
a
a
faire partie de cette sainte cohorte. BELLA manifeste
ouvertement l'aversion qu'elle ressent pour le palais des Vierges d'Elite,
et quand elle dit que tout
y
inspire la tristesse, elle évoque, comme un
pressentiment dóuloureux, le souvenir de ce qui lui est arrivé la nuit
prácédente. Rien de plus émouvant que cette narration, ou l'auteur
quechua fait preuve des grandes qualités dont il est doué sous le rapport
du génie poétique, en se servant de la simplicité et de la vérité comme
source unique du pathétique. Par malheur, tout ce sentiment est pres–
que impossible
a
conserver dans la traduction. Ce dialogue, de méme
que le suivant, n'a aucun liim qui le r¡¡.ttache ni
a
la scene précédente
ni
a
celle qui s·e trouve placée immédiatement apres.
Deuxieme Dialogíte
(1003-1029).--
BELLA se retire, et la MERE RocHE,
supérieure des Vierges du Soleil, entre et demande
a
SALLIA si elle a
réussi
a
convaincre la jeune tille, ce qui prouve qtie tout ce que SALLIA
a dit dans le dialogue précédent lui a été inspiré par cette matrone.
SALLlA ne cache pas dans sa réponse les sentiments réels de BELLA, et ·
les paroles par lesquelles elle termine :
_Quel serpent 1 QueUe lionne 1
font comprendre qu'elle prend le partí de la jeune tille, ce qui se trouve
c~n'firmé
dans la suite.
SCENE IX. -
(1030-1076).
On pourrait se figurer que les paroles de
SAL~IA
que nous venons de
cíter n'ont pas trait
a
la supérieure des Vierges du Soleil, mais bien
a
l'ASTROLOGUE que l'on voit paraitre dans cette scene s'entretenant avec
PIED-LÉGER.
Cette supposition ne serait pas contraire au génie de la lángue,