-LXXV-
s'adressant
a
ÜLLANTAI, au CHBF·MONTAGNARD et
a
llANeo HUAILLO,
reproche
a
chacun d'eux en termes amers leur infidélité, surtout
a
BANcoHuAILLO dont l'illustre noblesse, confirmée d'ailleurs par l'histoire,
peut se conclure des paroles que luí adresse le monarque. OLLANTAi
répond au nom de tous et avoue brievement le crime dont ils se sont
rendus coupables. L'Inca demande quel chAtiment il faut leur intl.iger.
L'AsTROLOGUE répond que son creur incline vers la clémence, mais <EIL·
DE·PIERRE, sans pitié aucune, réclame de nouveau la mort des prison–
niers et se réjouit d'avance
a
l'idée des tortures qu'on leur fera subir.
Le Roi ordonne que les condamnés soient envoyés au supplice. Avant
d'aller plus loin, il convient de faire remarquer que l'auteur quechua ne
manque pas de faire intervenir PIED-LÉGER dans ce dialogue, mais ille
fait d'une fagon extremement habile, en sorte que le page, sans perdre
son caractere spirituel et bouff'on, n'interrompt pas par ce qu'il dit, la
marche sérieuse du dialogue. C'est précisément au moment ou <EIL-DE–
PIERRE ordonne, dans son exaltation impitoyable, qu'on accomplisse
les ordres du Roí, que celui-ci commande que les prisonnlers qui allaient
etre exécutés, soient mis en liberté. Ce revirement inattendu est
d'autant plus surprenant, que le Roí YOUPANQUI pardonne
a
tous, adresse
aux principaux chefs de douces remontrances, et leur rend
a
tous leurs
honneurs et leurs insignes, dont l'AsTROLOGUE les revet de nouveau. La
magnanimité d'YoUPANQUI va jusqu'au point de nommer OLLANTAI sou–
verain intérimaire de l'Empire, tandis qu'il marchera lui-meme a la
conquete de
Coua-Suyo.
C'était la un projet, ainsi que nous l'avons vu,
arreté par son pere PAcHAcouTIC, projet que, dans leur rébellion,
ÜLLANTAi et le CHEF-MONTAGNARD avaient mis
a
profit pour dépouiller
le monarque de son prestige et soulever contre lui les Antis. Aussitót
l'AsTROLOGUE confere
a
OLLANTAi les insignes royaux et les armes
d'honneur, annongant aux populations, par ordre d'YoUPANQUI, qu'OL–
LANTAi restera pour occuper la place de cet Inca. Une chose digne
d'attention, c'est l'oubli, évide,mment intentionnel, d'<EIL-DE-PIERRE
dans la répartition que fait le Roi des emplois et des armes d'hon–
neur, ce-qui s'accorde avec le caractere peu sympathique de ce chef,
qui n'a d'autre volonté que celle de l'Inca et qui, des l'instant ou
OLLANTAi rentre en faveur aupres du souverain et se trouve choisi
pour le remplacer dans le gouvernement de l'Empire, est le premier
a
le courtiser et
a
lui adresser ses félicitations. Ce contraste entre
la satisfaction que parait éprouver <EIL-DE-PIERRE en voyant OLLANTAi