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- LXXIX -

exploitant lebesoin que le monarque a de ses services et s'enhardissant

ainsi jusqu'a faire appel a la bienveillance royale en faveur de son union

avec STELLA, ce qui semble bien plus vraisemblable.

En troisiemelieu, d'apréslasusditeTradition, on voit qu'<EIL-DE-PlERRE,

afin de se rendre erimiíli'el et de s'attirer volontairement le cMtiment de

sa faute, ce qui est néebssair e

a

la réalisation de ses desseins secrets,

escalada le palais des Vierges du Soleil, et, de la sorte, devient coupable

de sacrilége. Bien qu'il n'y ai

t

en cela ríen d'impossible, on dirait

plutót une circonstance créée

ad hoc

par l'auteur de la tradition, en vue

d'expliquer d'une

fa~on

originale les incidents de la trahison d'<EIL–

DE-Pierre. Si l'on s'en tient au drame, quoiqu'il ne contienne ríen qui

fasse connaitre de quelle maniere ce chef astucieux s'y prit pour se

présenter le corps tout couvert de contusions devant Ollantai, on

trouve cependant un passage qui jette de la lumiere sur cet incident,

et qui rend plus conforme aux pratiques pénales des Incas le moyen

employé dans le but indiqué.

A

u vers

ll4l,

OLLANTA'i, a la vue de l'état

déplorable d'<EIL-DE-PIERRE, s'écrie: "D'ou est-ce que tu es tombé?" Je

suis porté a croire que par cette question ÜLLANTAi fait allusion au terrible

supplice qui, a l'époque de l'empire, consistait

a

précipiterles criminels du

hautd'unemontagne, et l'on comprend son étonnement, qu'<EIL-DE-PIERRE

ait pu s'en tirer lavie sauve. Quoi qu'il en soit de cette supposition,

il

n'y a

ríen qui autorise la conclusion que plusieurs commentateurs ont cru

pouvoir tirer de certaines analogies entre les circonstances qui a·ccom–

pagnerent la trahison ou ruse de Zopire lors du siége de Babylone par

Darius, et les incidents du stratageme auquel <EIL-DE-PIERRE a recours.

Certes, les deux faits s'accordent sur un point,

a

savoir qu'un guerrier

passe dans les rangs de l'ennemi en feignant, pour luí inspirar plus de

sécurité, d'avoir été maltraité par son souverain. Mais cela n'autorise

nullement

a

conclure de cette analogie que notre drame est moderne,

paree qu'il renferme un épisode ou l'on en aurait imité un autre, tiré

d'une histoire étrangere aux Incas. Cette coincidence ou ressemblance

entre les

événement~

de la vie de peuples completement étrangers les

uns aux autres et qui ont :tleuri

a

des époques différentes, est si

fréquente dans les fastes historiques, qu'elle ne vaut pas la peine que

nous nous arretions davantage sur ce point. Par les memes raisons, on

pourrait tout aussi bien traiter depure invention de l'auteur du drame

l'existence de vierges consacrées au culte divin, la loi qui interdisait

aux descendants du monarque les mariages avec des personnes de sang