-LXXXI-
HUAILLO et le C.HEF-MONTAGNARD, l'ASTROLOGUE (
1 )
et la reine ANA–
HUARQUI, sur l'existence desquels l'ombre d'un doute n'est pas possible.
Quant
a
ÜLLANTAl et
a
<EIL-DE-PIERRE,
il
n'en est pas question chez
les historiens, et leurs faits et gestes ne nous sont parvenus que
gr!ce
a
la tradition qui, laissant dans l'ou.bli jusqu'aux personnages
historiques déja cités, ne nous a conservé que les noms des deux der–
niers, probablement parce.que l'épisode qui valut
a
chacun d'eux une si
grande renommée
le..a
avait rendus positivement célebres du temps de
PACHACOUTIC. C'
éta.itla notre pensée avant de nous rendre bien compte
du nom d'0LLANTA1, et avant que nous eussions examiné le dénouement
du drame dans ses rapports avee l'histoire. Une simple réflexion sur ce
point nous conduit
A
une conjecture fondée touchant le véritable per–
sonnage que l'auteur de la piece que nous analysons nous présente sous
ce nom
(l'Ollantain).
Nous voyons, en effet, que, selon cet auteur,
TOUPAc-YOUPANQUI est fils de PACHACOUTIC auquel il SUCCede des que
ce dernier vient
A
mourir. Nous voyons encore que du moment ou
ÜLLANTAi a fait sa soumission et recouvré la faveur royale, il s'as–
sied par intérim sur le treme de TouPAc-YoUPANQUI quise meten route
pour la conquete des régions les plus méridionales de la province de
Colla-Suyo.
Comme le projet de cette entreprise avait été concu par ce
meme PACHACOUTIC qui parle surtout de la conquete de Chayanta, région
non-seulement située
A
l'écart, mais d'un acces difficile
a
raison des
chemins qui
y
sont des plus scabreux,
il
est tres-probable que plusieurs
années s'écoulerent avant la soumission de ce pays, et que durant
ce laps de temps OLLANTAi dut se maintenir sur le tróne. Venons
A
présent
A
nos historiens . Tous ne s'accordent pas
A
reconnaitre que
TOUPAC·YO'\]PANQUI fut fils de PACEIACOUTIC;
il
enest meme beaucoup parmi
eux qui prétendent que le premiar était petit-fils, et non pas fils du second,
et que, entre le regne de ces deux souverains,
il
en faut compter un
autre, celui d'lNCA-YOUPANQUI, qui aurait été pere deTOUPAC·YOUPANQUI
et fils de PACHACOUTIC. L'existence d'lNCA-YOUPANQUI parait d'autant
plus ·avérée, que Garcilaso, Sahuaraura, Mesa et autres érudits Cuzcains
en soutiennent la réalité.
Il
existe done entre l'auteur de notre drame et
ces historiens un point ou ils sont d'accord : c'est quancl ils affirment
qu'il y eut un souverain qui occupa le trone du Cuzco apres PACHA–
COUTIC, et celavers les
premh~res
années du regne de TouPAC-YouPANQUI;
(1)
Voir la note au vera 787.
f