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demandar au roi la main de sa fllle en le priant de se souvenir des ser–
vices rendus dans le passé et en jurant de lui dévouerson existence dans
l
'avenír.Leroí répond par un refus bref et formal, rappelant a OLLANTAi
qu'il n'est qu'un simple vassal, et lui intimant l'ordre de se retirar de sa
présence.
SCENE IV.
Monologue a'Ollantai
(519-554). -
Cette scene ne devait pas se
passer dans le palais du roí, attendu que celuí-ci a congédié ÜLLANTAi,
et que ce monologue du héros, incontestablement l'un des plus beaux
passages du drame, laisse supposer qu'OLLANTAi
s~
trouve seul, ou
tout au plus avec PIED-LÉGER qui figure dans le dialogue suivant. Il
semble qu'entre ce monologue et la sccne antérieure
il
dut s'écouler
fort peu de temps.
Premier Dfalogue et Chanson a'Un inconnu
(555-647).-
OLLANTAi
commande a son page d'aller trouver STELLA-et de lui annoncer qu'il lui
rendra visite cette méme nuit. PIED-LÉGER répond qu'ayant été ce jour–
la plusieurs fois chez la príncesse,
il
a trouvé la maison déserte, STELLA,
sa mere et tous leurs serviteurs en ayant disparu. Dans ce dialogue, le
vers 576 renfermeun double sens par la raison que la phrase" Waranh.a
runallan" peut se rendre tantót par:
Pres de mitle hommes,
comme nous
l'avuns traduite, tantót par:
le chef des miUe hommes,
ce qui est en
réalité la pensée de PIED-LÉGER, qui fait allusion au
Che{-Montagnara.
Nous avons préféré la premiare de ces signiflcations, car c'est celle
qu'OLLANTAi comprend tout d'abord. Ce jeu de mots, de meme que
beaucoup d'autres, est intraduisible.
Tout a coup et sans
y
étre préparé par quoi que ce soit, on
entend une chanson, introduite dans la piece, comme étant chantée par
un
inconn~;
toutefois, le sens qu'elleprésentecadre a merveille avec la
situation d'OLLANTAi. Tout s'y réduit en etfet a ceci, qu'un amant se
plaint d'avoir perdu sa bien-aimée et en décrít la beauté par des figures
si poétíques et par des ímages d'une oríginalité telle, que cette poésie
peut soutenír la comparaison avec ce qu'il
y
a de plus parfaít en ce
genre dans n'importe quelle littérature. C'est une chose digne de