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luí le messager de ses amours. Pmn-LÉGER, en termes qui, des le début,
dessinent le caractere espiegle, rusé etjoyeux de ce personnage, cherche
a
détourner son maitre de ses projets, en lui mppelant que STELLA, tille
du roi, n'est pas pour lui, et en se montrant comme effrayé d'aller chez
elle.
Deua:ieme Dialogue
(76-255).-
Arrive l'ASTROLOGUE, qui s'avance en
adressant au Soleil son invocation, interrompant ainsi la précédente
conversation et rempHssant 0LLANTA1 de crainte. Ni Garcilaso ni aucun
autre historien n'ont peint le caractere des pretres du Soleil en traits
aussi frappants que le fait l'auteur du poeme dans ce dialogue. Regar–
dés comme des etres supérieurs au commun des mortels, par tous ceux
qui ne pouvaient, comme eux, se glorifier d'étre les descendants du
Dieu-Soleil, toutes leurs paroles étaient tenues pour des oracles et on
les croyait au courant des secrets les plus intimes du coour humain.
Voila l'explication de cette crainte religieuse qui, dans le gouverne–
ment théocratique des Incas, donnait naissance ala moralité sévere des
sujets, et faisait que ceux-ci, alors mema qu'ils commettaient des crimes,
étaient les premiers a s'en accuser, convaincus que rien ne restait caché
aux Incas, ni aux Pontifes supremas, qui devaientforcément les uns et les
autres étre du mema sang. Une des choses quijette le trouble dans l'Ame
d'OLLANTAI,c'~stdevoirquel'AsTROLOGUE
se trouve
entouréd'ossements,
de
fleurs, d'urnes
et de
pierres minérales.
L'auteur du drama n'ex–
plique pas si l'AsTROLOGUE portait sur lui ces objets comme des instru–
ments servant aux incantations magiques, ou s'il en faisait usage dans
les sacrificas, et encore moins quel était cet usage. Je penche vers la
premiere de ces suppositions. Le doute qui se produit ici ne pouvait
exister du. temps des Incas, oti tout le monde connaissait évidemment la
signification de ces objets. Si l'auteur efit été contemporain de la
conquete, il aurait été plus explicite dans ce passage et dans beaucoup
d'autres également obscurs pour nous, non pas précisément a cause
de la langue, mais a raison de l'époque oti cette oouvre a été com–
posée. Notre héros, en cet
end~oit,
parle aussi de sa passion, révélant
dans l'exces de son désespoir tous les secrets de son coour, et
il
entend
de la bouche de l'AsTROLOGUE des conseils émis sous forme de profondes
et graves sentences, et meme le conseil d'avouer humblement au roi la
vérité.Ces~ntiment
d'inébranlable soumission envers le monarque, dont
les seigneurs et les sujets se trouvaient pénétrés, ne laisse pas que
d'etre' un fait tres-remarquable.