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- LIX-

luí le messager de ses amours. Pmn-LÉGER, en termes qui, des le début,

dessinent le caractere espiegle, rusé etjoyeux de ce personnage, cherche

a

détourner son maitre de ses projets, en lui mppelant que STELLA, tille

du roi, n'est pas pour lui, et en se montrant comme effrayé d'aller chez

elle.

Deua:ieme Dialogue

(76-255).-

Arrive l'ASTROLOGUE, qui s'avance en

adressant au Soleil son invocation, interrompant ainsi la précédente

conversation et rempHssant 0LLANTA1 de crainte. Ni Garcilaso ni aucun

autre historien n'ont peint le caractere des pretres du Soleil en traits

aussi frappants que le fait l'auteur du poeme dans ce dialogue. Regar–

dés comme des etres supérieurs au commun des mortels, par tous ceux

qui ne pouvaient, comme eux, se glorifier d'étre les descendants du

Dieu-Soleil, toutes leurs paroles étaient tenues pour des oracles et on

les croyait au courant des secrets les plus intimes du coour humain.

Voila l'explication de cette crainte religieuse qui, dans le gouverne–

ment théocratique des Incas, donnait naissance ala moralité sévere des

sujets, et faisait que ceux-ci, alors mema qu'ils commettaient des crimes,

étaient les premiers a s'en accuser, convaincus que rien ne restait caché

aux Incas, ni aux Pontifes supremas, qui devaientforcément les uns et les

autres étre du mema sang. Une des choses quijette le trouble dans l'Ame

d'OLLANTAI,c'~stdevoirquel'AsTROLOGUE

se trouve

entouréd'ossements,

de

fleurs, d'urnes

et de

pierres minérales.

L'auteur du drama n'ex–

plique pas si l'AsTROLOGUE portait sur lui ces objets comme des instru–

ments servant aux incantations magiques, ou s'il en faisait usage dans

les sacrificas, et encore moins quel était cet usage. Je penche vers la

premiere de ces suppositions. Le doute qui se produit ici ne pouvait

exister du. temps des Incas, oti tout le monde connaissait évidemment la

signification de ces objets. Si l'auteur efit été contemporain de la

conquete, il aurait été plus explicite dans ce passage et dans beaucoup

d'autres également obscurs pour nous, non pas précisément a cause

de la langue, mais a raison de l'époque oti cette oouvre a été com–

posée. Notre héros, en cet

end~oit,

parle aussi de sa passion, révélant

dans l'exces de son désespoir tous les secrets de son coour, et

il

entend

de la bouche de l'AsTROLOGUE des conseils émis sous forme de profondes

et graves sentences, et meme le conseil d'avouer humblement au roi la

vérité.Ce

s~ntiment

d'inébranlable soumission envers le monarque, dont

les seigneurs et les sujets se trouvaient pénétrés, ne laisse pas que

d'etre' un fait tres-remarquable.