CHAPITRE SECOND.
AN.UYSE DU DR.U!E AU POINT DE VUE HISTORIQUE. - TRADITION SUR ÜLLANTAt
L'empire des Incas se trouve sous la puissance de PACHACOUTIC, qui
monta sur le tr6ne vers le milieu du XIVe siecle. Un des personnages
les plus
éminent~
du royaume, a cette époque, est OLLANTAi, grand chef
de la province des Andes (Ant1-suyu), qui, par sa valeur, ses 11alents, ses
hauts faits, s'est élevé du rang d'obscur· vassal,
A
un poste auquel on
ne reconnait de supérieur que la dignité royale. Ce vaillant guerrier,
non-seulement gagne la faveur du mouarque, mais devient meme l'objet
de l'amour de STELLA, la filie préférée de ce souverain. La reine
ANAHUARQUI est seule a découvrir les liens déja coupables qui unissent
les denx amants, et l'amour maternell'oblige a cacher cet attachement
a PACHACOUTIC, dont la sévérité ne laisse ríen a espérer, car une
loi inexorable défend formellement que le sang des descendants du
Soleil se mele au sang étranger. Cependant la passion et la hardiesse .'
d'OLLANTAi n'ont pas de bornes, 'et, un jour, le héros demande au roi la
main de_sa filie. L'Inca écoute avec stupéfaction les prétentions témé–
raires de son favori, et, en observateur fidele de la loi de ses ancetres,
répond par un refus ferme et hautain. Blessé dans son amour et dans
son orgueil, presque certain de perdre la faveur royale, OLLANTAi prend
la r ésolution de se révolter contre PACHACOUTic, et s'enfuit dans la
province des Andes. La, l'affection et la fidélité de ses sujets lui ofli'ent
un·asile sur contre la colere du roí. Les Antis, en effet, non-seulement
embrasseot sa cause avec enthousiasme, mais encore le proclament a
l'instant r-Q.i, et font de l
'ancien.neforteresse d'Olianta tout a la fois le
chateau d'OLLANTA1 et un boulevard inexpugnable contre l'Inca du
Cuzco. Dix années s'écoulent de la sorte, le pays se trouvant comme
en état de siége. PAcHACOUTIC perd l'espoir de i'ecouvrer le plus beau
fieuron de sa couronne, et descend au tombeau apres qu'<EIL·DE·PIERRE,
chef principal de ses armées; a éprouvé une déroute complete qui parait