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- XXXII -

dominent le bourg qui porte aujourd'hui le meme nom et qui est situé

a

quatre lieues environ de la ville d'Urubamba, sur la

r~ve

orientale du

fieuve Huillca-Mayo. Un détail curieux, c'est qu'aucun des historiens

contemporains de la conquete ne s'est

oecup~

de ces ruines. Quant aux

écrivain s modernes (

1 ),

beaucoup de voyageurs et d'historiens leur ont

reconnu l'importance qu'elles mériteñt, et la plupart les croient anté–

rieures a l'époque des Incas. Cette opinion nous parait d'autant plus

fondée que l'architecture de ces monuments est complétement différente

de celle dont les Incas faisaient usage dans la construction de leurs tem–

ples, de leurs palais et de leurs forteresses. 11 est impossible que celui

qui voit, par ex.emple, la forteresse de Sacsayhuaman au Cuzco, les mu–

railles du temple du Soleil, celles du palais des Vierges d'Élite et d'autres

édifices dont les restes existent encore

d~ns

cette ville, puisse admettre

que ce fitssent les memes hommes qui ont

M.ti

la forteresse ou cM.teau

d'Ollanta1-Tambo. D'autre part, la tradition qui est parvenue

a

fixer

jusqu'a l'époque et aux. circonstances ou furent élevées les constructions

monumentales des Incas, se tait sur celle qui nous occupe, comme si son

origine avait disparu de la mémoire des hommes.

Le fait que le héros du drame s'appelle Ollantai, et que plusieurs des

principales scimes se passent dans la forteresse d'Ollanta1-Tambo, nous

conduit a nne observation essentielle, sans laquelle il serait impossible

de déterminer, meme approximativement, la véritable personnalité de

ce héros.

Le nom d'Ollanta, soit qu'il ait appartenu

a

l'ancien seigneur du·cM:–

teau et que, du maitre, il ait passé

a

la forteresse, soit qu'il ei:lt une

tout autre origine aujourd'hui impossible,

a

découvrir, n'est pas le

meme nom que celui du héros du drame; celui-ci, en effet, s'appelle

Ollantay. La conformité de ce dernier nom avec la tradition et avec le

sujet du drame, est confirmée de la fagon la plus claire par les regles

que suit sur ce point la langue quechua. Le nom propre de lieu, Ollanta,

pour former l'adjectif de nationalité qui désigne l'habitant d'Oilanta,

change la désinence -a en -ny. C'est ainsi qu'entre Ollanta et Ollantay,

il

(1)

Entre autres descriptions de ces ruines, on peut voir celle qui a été donnée

avec illustrations, dans les

Antigüedades Peruanas

de Rivero et Tschudi, p. 298 et

suiv., et celle de Markham, dans son ouvrage

Cu::co and Lima,

p. 179.

M~me

dans

·ce volume, dans la premiere partie de notre Appendice final, on trouv,e aussi une

note du D• Mesa,

dc.ns

laquelle il énumere longuement tous les détails de ces ruines.

(Voy.

p.

178.)