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dominent le bourg qui porte aujourd'hui le meme nom et qui est situé
a
quatre lieues environ de la ville d'Urubamba, sur la
r~ve
orientale du
fieuve Huillca-Mayo. Un détail curieux, c'est qu'aucun des historiens
contemporains de la conquete ne s'est
oecup~
de ces ruines. Quant aux
écrivain s modernes (
1 ),
beaucoup de voyageurs et d'historiens leur ont
reconnu l'importance qu'elles mériteñt, et la plupart les croient anté–
rieures a l'époque des Incas. Cette opinion nous parait d'autant plus
fondée que l'architecture de ces monuments est complétement différente
de celle dont les Incas faisaient usage dans la construction de leurs tem–
ples, de leurs palais et de leurs forteresses. 11 est impossible que celui
qui voit, par ex.emple, la forteresse de Sacsayhuaman au Cuzco, les mu–
railles du temple du Soleil, celles du palais des Vierges d'Élite et d'autres
édifices dont les restes existent encore
d~ns
cette ville, puisse admettre
que ce fitssent les memes hommes qui ont
M.tila forteresse ou cM.teau
d'Ollanta1-Tambo. D'autre part, la tradition qui est parvenue
a
fixer
jusqu'a l'époque et aux. circonstances ou furent élevées les constructions
monumentales des Incas, se tait sur celle qui nous occupe, comme si son
origine avait disparu de la mémoire des hommes.
Le fait que le héros du drame s'appelle Ollantai, et que plusieurs des
principales scimes se passent dans la forteresse d'Ollanta1-Tambo, nous
conduit a nne observation essentielle, sans laquelle il serait impossible
de déterminer, meme approximativement, la véritable personnalité de
ce héros.
Le nom d'Ollanta, soit qu'il ait appartenu
a
l'ancien seigneur du·cM:–
teau et que, du maitre, il ait passé
a
la forteresse, soit qu'il ei:lt une
tout autre origine aujourd'hui impossible,
a
découvrir, n'est pas le
meme nom que celui du héros du drame; celui-ci, en effet, s'appelle
Ollantay. La conformité de ce dernier nom avec la tradition et avec le
sujet du drame, est confirmée de la fagon la plus claire par les regles
que suit sur ce point la langue quechua. Le nom propre de lieu, Ollanta,
pour former l'adjectif de nationalité qui désigne l'habitant d'Oilanta,
change la désinence -a en -ny. C'est ainsi qu'entre Ollanta et Ollantay,
il
(1)
Entre autres descriptions de ces ruines, on peut voir celle qui a été donnée
avec illustrations, dans les
Antigüedades Peruanas
de Rivero et Tschudi, p. 298 et
suiv., et celle de Markham, dans son ouvrage
Cu::co and Lima,
p. 179.
M~me
dans
·ce volume, dans la premiere partie de notre Appendice final, on trouv,e aussi une
note du D• Mesa,
dc.nslaquelle il énumere longuement tous les détails de ces ruines.
(Voy.
p.
178.)