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tagea l'empire entre ses deux :fils 1luascar et Atahuallpa (
4 ).
Ceux-ci se
· diviserent aussit6t, devinrent enue.rois mortels, et la guerre civile avec
toutes ses horreurs ne tarda pas
a
ravager le pays. C'est vers l'époque
o
u
mourut Huayna-Capac, que parurent sur les c6tes du Pérou Pizarre
et ses compagnons qui allaient en faire la conquete.
De plus grands malheurs mirent bientót fin aux discordes des deux
freres rivaux. Huascar tombait
a
Antá.marca, assassiné par les ordres
secrets de son.frere. Ce dernier, peu de temps apres, payait de sa vie son.
fratricida: los nouveaux conquérants l'étranglerent
a
Cajamarca, malgré
la fabuleuse rangon qu'il donna pour sa vie (
2 ).
Manco-Inca, je.une
frere des précédents et l'unique rejeton de l'il1ustre famille des Incas qui
pú.t faire valoir des droits au tr6ne, s'enfuit dans les montagnes, cher–
chant
a
é~happer
a
la fureur des coriquérants. Dans sa retraite, il fut as–
sassiné par un Espagnol auquel
il
avait donné asile pour le sanver des fu–
reurs des Pizarra
(3).
Apartir de ce moment, la dynastie de Manco-Capac
disparut cbmplétement, et son peuple eut
a
supporter le pillage, l'exter–
mination et les ravages qui ont rendu si tristement célebres les conquetes
des Espagnols dans le Nouveau Monde.
Ce qui plus que toute autre chose semble digne de remarque au sujet
de la dynastie des Incas, et qui, selon mon opinion, est sans précédent
dans l'histoire, c'est que tous ces souverains avaiént conservé dans
toute leur vigueur premiere les maximes et l'esprit du chef de leur race.
Tous, profondément imbus des memes idées, se présentent dans l'histoire
avec nn meme caractere, tellement qu'on.peut dire que dans chaque
descendant qui arrivait au tróne, c'était son devancier qui revivait. La
vie de chacun de ces monarques sous le rapport de l'influence morale
qu'elle exergait sur l'Empire, n'était autre que la continuation de
l'existence de son prédécesseur, leur dynastie formant ainsi une série
de regnes si intimement liés les uns aux autres que tous ne constituaient
en réalité qu'une senle et grande personnalité: Les Incas étaient loin
(1)
Pio B. Mesa,
Los Anales del Cuz-co,
Tom. II, Pag. 188.
(2)
Cette rangon ne consistait en rien de moins qu'en une quantité d'or suffisante
pour remplir,jusqu'a la hauteur oO. pouvait atteindre son bras élevé en l'air, le ca–
chot oO.
il
était renfermé. Ce cachot avait vingt-deux pieds de long sur dix-sept de
large, et la ligue que l'on avait tracée su¡· la muraille, était a neuf pieds au-dessus
du sol. Ce n'est pas tout:
il
avait aussi rempli deux fois d'argent une piéce voisine,
un peu moins grande que la précédente. (Prescott,
Conquéte du Pérou,
chap. 6 et 7.)
(3)
Garcilaso de la
V<~ga,
Los &omenta¡·ios -Reales,
Part. 2, Lib. IV, Cap. 7.