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-XXIX

~e

ressembler

a.

c~s

fameux

aveptu~jJrs

qui, de nos jours,' sans autre

mobile que la soif du lucre, sans•'áii'irt:res aspiratfons que celles de leur

ambition démesurée, montent

a

l'assant du pouvoir supreme,

apr.es

avoir épuisé dans. des guerres fratricides les richesses de leur patrie et

versé

a

flots le

sarig'

de leurs. conc,itoyens. Quelle différerice, en effet,

entre re Pérou ·de nos jours et celui des jours anciens! Non que nous

prétendions établir

~ne

comparaison entre la

·civilisaÚoil¡)~tuelle

et

celle des incas, ni que nous voulions mettre la culture inte1ie(};fÚelle de ce

peuple en parallele avec la nótre; une pareille idée serait unel•véritable

aberration; mais cela' n'empéche pas que nous ne sóyons fermement .

convaincu que pour une époque arriérée, et dáns"le' cercle

restreint.ou

se trouvaít

c~réons,crite

leur vie, les

~ncierts

Péruviens étaient déja

arrivés

a

des conditions de prQspérité. et· de bien-etre móra} et maté–

riel tres-remarquables et meme

a

proportion supérieu:re·s.

a

celles

qui oñt été réalisées par nos Républiques de l'Amérique ii"ét;t.aaonale,

~':r

•.

eu égard anx immenses ressources 'intellectuelles et matérielles que la

civiÜsation de notre grand siecle a

misiS:~J!teur

disposition; Il est certain

que ces Républiques, dont l'existence c'Qlr¡:¡mence

a

peine, doivent for–

cément, comme le veut la logiqne inéluctable de l'histoire, sul!ir

' l~s

funestes effets de l'instabilité politique '· ainsi que les roaux q'ui

accompagnent toujours l'enfance des

pel!l!plr~s

(l).

Il' est également

certain que, par la marche nécessaire d_es 'slf*'C}Íes, ces Etats arriveront,

.. a

l'ombre bienfaisante de la liberté,

a

un degré de prospérité et de

wandeur auquel, peut-etre, jamais nation· du globe n'est

parve'nue~

Néanmoins, que de générations s'écouleront encore, que d'obstacles

il

(1)

Bolivar,.le grand homme de l'Amérique, s'exprimait ainsi quelques jours avant

samort: "L'Amérique est ingouvernable.Ceux qni ontservi'Ia cause de l'indépendance,

n'ont fait que labourer dans la roer. Tout ce qui reste

a

faire aux Américains,

c'e~t

d'émigrer. Les constitutions ne sont que sur te·papier; les élections sont des batailles,

et la vie est un tourment. Tout est préfél·able

a

une lutte sans fin, qui semble

s'ac~

crottre par sa propre violence. Ces pays tombel·ont infailliblement dans les mains

d'une multitude effrénée, pour passer ensuite dans celles de tyranneaux obscura de

toutes couleurs et de toutes races, couverts de toutes sortes de crimes, et se con:su-

-

.

.

.

mant eux-memes par leur própre féro.cité.

$'il

était possible qu'une partie du monde

retombat dans le chaos primitif, cette

périod~

serait la derniére de I'Amérique. "

Bolivar, ·aigri par les injustices dont

il

était le témoin et la victime, nous para!t .

avoir vu trop en noir !!avenir· de l'Amédque. Il est vrai que le temps des tyranneaux

n'est pas encore passé, mais nous sommes convaincu que !'avenir donnera un démeriti

aux sombres prévisions du grand

~ah·iote .