CIIAPITRIt IV. - DÉCOUVBRTB DB L'HOTtllllB, RTC. 53
voie ne ful abandonoée que grtlce
a
l'exemple dooné
par Pulci et Bojardo. La curiosité et I'admiralion qui
accueillirent cette poésie épique d'un nouveau genre, el
que l'épopée n'excilera peut-étre plu' jamais, prouvenl
d'une maniere éclalafite qu'elIe répondait
a
un besoiD
réel. 1I ne s'agit nullement de savoir si l'idéal épiquL
qu'on s'est formé dans notre siecle d'apres Homere ou
les Niebeluogen se lrouve réalisé ou non dans ces créa–
{ions; ce qui est certain, c'est que ces poetes ont réalisé
un idéal de leur lemps. Avec leurs innombrables descri p–
lioos de combals, qui soot pour nous la partie la plus
fastidieu se de leurs reUVI'es, ils ont excité chez leurs
contemporains un inléret positif dont nous avons peine
a
nous faire une idée exacte
1,
de méme que nous com–
prenolls difficilement ¡'importance que lcur siecle alta–
ehait
a
leurs dcscriptions réalistes et vivantes.
e'est ainsi qu'on s'expose
a
mal juger l'Arioste si.
dans son
Rolanrlfurieux
2 ,
on va chercher.des caracteres.
11 s'en trouve par-ci par-la; le poete les peint meme
avec complaisance, mais le poéme n'a pas cette peinture
pOl1r. base , et
iI
perd rait plulót qu'i! ne gagnerait si elle
en formait la partie importante. II est vrai qu'avec les
idées de notre temps nous aimerions que le poete eot
comblé cette lacune; on voudrait qu'un génie de eette
laille .eClt chanté autre chose que les aventures de Roland
11 auráit dCl, selon nous, peiodre dans un grand ouvrage
les co uflilS d'es passions de l'homme,
y
exprimer les
idée~
'de son siecle sur les choses divines et humaines, en
UI!
mot faire un de ces grands tableaux ou I'on retrouve
tout un monde, comme la
Divine
Comédi~
el
Faust.
Au
J
Co mbien de choses de ce genre le gotlt moderne ne trouverait-il
pas Asupprimer dans l'Iliade elIe-méme!
s 'La p..emiere édition est de 1516.