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CHAPITRE

IV.- DECOUVERTE

DE

L'HOl'tlME, ETC.

51

siere eu lui opposant Margutte, ce monstre absurde et

néanmoins remarquable au supréme degré. Mais Pulci

n'attaehe aueune importance particuJiere

a

ces deux

caracteres qu'il dessine d'une maln rude et vigoureuse,

et

il

poursuit son étrange histoire méme 101'squ'i1s oot

depuis longtemps disparu de la scene. Bojardo,lui aussi,

domine ses figures; entre ses mains elles deviennent

sérieuses ou comiques, selon les caprices de son imagi–

nation;

i1

s'égaye méme aux dépens des étres surnaturels,

et qllelquefois illeur préte a desseio une sottise insig·ne

1,

Mais

il

y

a un cOté artistique qu'il prend au sérieux aussi

bien que Pulci : c'est la description vivante, et 1'0n

serait tenté de

~ire

exacte au point de vue technique, de

tous les faits qu'il raconte. - Des' qu'il avait terminé uo

chaot de son poeme, 1>ulci le récitait devant la société

de Laurent le Magnifique ¡ de méme Bojardo débitait

ses strophes devant la cour d'Hercule de Ferrare ¡des

10rs,

i1

est facHe de devioer ce qu'on appréciait le plus

dans ces oouvres;

il

est clair qu'a soígner la peinture des

caracteresle poete aurait perdu son temps. Naturellemeot

dans·de parelles eonditions les pqemes eux-mémes nc for–

men t pas un tout régulier¡ ils pourl'aient avoir la moitié

ou le double de leur longueur effective; ils sont eomposés

non pas comme un grand tableau d'histoire, mais comme

une frise ou comme un magnifique cordon de grappes de

fruits, autour duquel voltigent et se jouent les figures

les plus capricieuses. On ne demande et ron ne tolere

dans les figures et dans les rinceaux d'une frise ni

formes indíviduelles, ni perspectives profondes, ni

plans multiples; pourquoi s'attendrait-on

a

les trou·ver

dans ces poemes?

I

L'Orlando

inalflDrato,

imprImé pour la premiere fois en

1496.