MOEURS
KT RKLIGION,
que le Christ avait souffert, '\on par amour de l'huma–
nité, mais sous l'inftueoee des étoiles; de plus,
il
se per–
metlait d'exprimer des idées bizarres en matiere de
seicnces naturelles et de morale;
il
dut abjurer ses
erreurs, et
il
les expia au fond d'un cloitre, dans une
délention perpétuelle
l.
Relativement au gouvernement du monde, les huma–
nistes n'arrivent généralement qu'a envisager avec une
froide résignation ce qui se passe autour d'eux sous le
regne de la violenee et du de potisme, C'est ce sentiment
négatif qui a produit tant de livres
u
sur la destioée •
ou portant d'autres titres d e ce genrc. Ces ouvrages
se bornent la plupart du temps
a
eonstater les évolu–
tioos de la roue de la Fortune, l'inconstanee des choses
humaines, et surtout des choses politiques ; on ne fait
intervenir la Providence que paree qu'on a honte du
fatalisme brutal, paree qu'on rougit de renoneer
a
dis–
tinguer les causes et les effets ou de se contenter de
vaines jérémiades, Jovianus Pontanus eonstruit avec
assez d'esprit l'histoire naturelle de eette puissanee
caprieieuse qu'on nomme la Fortune; les matériaux qu'il
emploie pour cela sont en grande partie des traits de sa
propre vie
l.
Sylvius ..Eoéas traite le méme sujet d'une
maniere plaisante, sous la forme d'un songe', Le Pogge,
au cootraire, s'applique, daos un écrit qui est le fruit
de sa vieillesse
6,
a
représeoter le monde comme une
I
G,
VOIOT,
.SYLVIUS
lENEAS, 111,
581. - 00
ne sait pas ce
qui
arriva
~
l'évéque Petro d'Araoda qui, en
1500,
avait nié la divinité
du Cbrist, déclaré les indulgences nuBes et sans valeur, les a l'ait
appelées une invention intéressée
de~
papes, et qui avait contesté
l'existence de l'enfer
et
du purgatoire. Voir sur ce sujet BURCUI;\Dl
Diarium,
éd. Leibnitz, p.
63
ss,
~Jov.
PONTANUS,
DeJor/una libri tret, Opera,
1,
p.
792-921.
Voir
~n
lJenre ue théodicée,
Opera,
11,
p.
286.
• SYLVII
lEN.
Opera,
p,
61t.
'POGGIUS,
De mi"riis humana' conditi/mil,