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MOEURS HT RHLJGION.

Ces vendettes, qui se prolongeaient souvent pendant

plusieurs générations, dans lesquelles intervenaient meme

les parents éloignés et les amis des familles ennemies,

s'étendaient jusqu'aux classes les plus élevées. Les chro–

niques, aussi bien que les recueils de nouvelles, four–

míllent d'exemples; ce qui

y

domine, ce sont des acles

de vengeance accomplis par des maris outragés. Le ter–

rain classiquc pour cela était surtout la Romagne, ou la

vendette se melait

a

toutes les divisions, quelle qu'en

fUt

l'origine. La légende fait parfois un tableau terrible des

passions féroces qui s'étaient déchuinées parmi ce peuple

jadis si fier et si généreux. Telle est, par exemple, l'his- .

toire de ce Ravennate de haute condition qui tenuit ses

ennemis réunis dans une tour et qui aurait pu les brlller;

au líeu de leur Mer la vie, Hles laissa sortir de leur pri–

son, les embra su et les traita magnifiquement; mais la

honte et la fureur les rendirent encore plus acharnés

a

la perte de leur généreux vainqueur

l.

Des moines d'une

piété exemplaire ne cessaient de precher la réconc i–

liation, mais tout au plus parvenaient-ils

a

diminuer le

nombre des assassinats, sans pouvoir empécher absolu–

ment de nouvelles querelles et de nouveaux meurtres. Les

nouvelles nous représentent souvent cette intervention

salutaire de la religion, ces transports de généro ité, ces

retours de fureur provoqués par un pa sé que rien n'ef–

fa ce. Le Pape lui-meme n'était pas toujours heureux

dans ses tenlatives de réconcilialion : " Paul II voulait

mettre fin

a

la querelle qui avait éclaté entre Antonio

Caffarello et la maison Alberino. 11 fit venir Giovanui

AIberin o et Antonio Caffarello, leur ordonna de s'embras–

ser et leur défendit, sous peine de deux eents ducats d'a-

i

GlRALDI,

Becatommithi,

J,

nov.

7.