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192

MOEURS iT RBLlGlON.

. SU\'

ce point, les témoignages abondent, Nous n'en

citerons qu'un, que sa netteté recommande

a

l'attenlion

plus que tous les autres

i

il

est emprunté aux

Aphorisme8

de Guichardin, qui viennent d'étre livrés

a

la publicité

l.

~

Celui qui fait grand cas de l'honneur réussit en tout,

paree qu'il ne craint ni la peine, ni le danger, ni la

dépense; je l'ai vu par moi-meme, et je' puis le dire el

I'écríre : les acUons des hommes qui n'ont point pour

príncipe ce puissanL mobile sont stériles et sans portée••

Sans doute il faut ajouter que, d'apres ce que

DaOS

savons

de la vie de I'auteur,

il

ne peut étre question ici que du

sentiment de I'honneur, et non de la gloire proprement

dite. Le témoignage de Rabelais est peut-étre encore '

plus formel que celui des écrivains italiens. C'est

a

regret que nous mélons ce nom

a

notre étude

i

I'reuvre

de ce génie puissant, mais baroque, nous donne

a

peu

pres l'idée de ce que serait la Reoaissance sans la fÓl'me

et la beauté '. Mais le tableau qu'H faH d'une vie idéale.

lelle qu'elle convient aux habitants de l'abbaye de Thé–

leme, est décisif comme fragment de l'histoire de la cul–

ture,

a

tel poiot que l'image du seizieme siecle serait

incomplete sans lui. En parlant des messieurs et des

dames de l'ordre du bon plaisir,

il

raconte entre autres

ce qui suit' :

" En leur reigle nestoit que ceste clause :

Fay

ce

qUIJ

tJOuldrtU.

Parce que gens liberes, bien nayz', bien

I

Franc.

GOICCIAI\DINI,

Ricordi politici e Clvili,

n. 118.

(Optre ;,aedit',

'"01.

l.)

• Son pendant est I'tlerlin Coccaie (Teofilo Folengo), dont Rabe–

lais a. connu et souvent cité

J'Op1l6

macaronicorut1l,

dont

iI

a

été

plusieurs fois question plus haut

(Panlag",d,

l. 11,

ch.

I

et ch.

VII,

tin).

Peut-étre méme Gargantua et Pantagruel ont-i1s été inspiré:>

par Merlin Coccaie.

I

GQrganllla,

J.

1,

ch.

LVII.

I

C"est-a-dire bien nés dan, le

seDS

élevé du mot, car Rabelais