CHAPITRE PREMIER. - LA lIIORALITÉ.
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mende, de renouveler leurs attentats l'un contre I'autl'e.
Deuxjours apres, Antonio re((ut un coüp de poignal'd du
méme Gíacomo Alberino, Bis de Giovanni, qui aupara–
vant l'avait déjél frappé. Le pape Paul entra dans une
violente colere
i
iI
Bl confisquer tous les bíens d' Alberioo,
raser toules ses maisons et ballnirde Rome le pere ainsi
ql1e le til
l. "
Les serments et les cérémonies par les–
quels les ennemis réconciliés cherchent él s'assurer eontre
une rechute, ont parfois un caraclere tout
él
fait terrible:
lorsque, le soir de la Saint-Sylvestre de l'année 1494, les
Nove et les Popolari durent s'embrasser deux
él
deux dans
la calhédrale de Sienne', on leur lut une formule de ser–
ment vraiment effrayante : celui qui violerait sa pro–
messe devait étre damné dans ce monde et dans l'autre
i
" jamais on n'avait encore entendu un serment aussi
formidable
"i
méme les consolations par lesquelles on
adoucit la derniere heure des mourants devaient se
changer en malédictions pour celili qui manquerait
él
sa
parole.
n
est évident que ces formules exprimaient le
découragement des médiateurs aux abois plutót qu'elles
n'étaierrt une garantie réelle de paix, et que c'était pré–
cisément la réconciliation la plus sincere qui avait le
moins besoin de cet appareil terrifiant.
Chez l'homme cullivé ou puissant le besoin de ven–
geance, 'reposant sur une base telle que la tradition po–
pulaire, se manifeste naturellement sous mille formes
différentes et est approuvé saDS réserve par I'opinion
publique, dont les nouvellistes sont l'écho tidele '. Tout
le monde est d'accord sur un point : c'est que la victime
I
Injellura,
dans
ECCA.l\D,
Scrípt.,
11, col.
1892,
année 1464.
'ALLEGl\BTTO,
Día,.i Sanesi,
dans
MUl\A.T~
X:J(IIl, col.
807. Le
cbroniqueur,
AH.,
était
lui-m~me
pré,ent quand ce serment fut
prélé ;
il
ne doute pas que la paix ne soit assurée.
~
Ceux qui remettelH
a
Dieu le soin de punir l'injure sont ridi-