ClJAPITRE PREMIER . -
LA
MORALITÉ.
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Instruictz, conversans en compeignies honnestes, oot
par na ture ung instinct et agutllOn qui tousjours les
poulse
a
faietz vertueux, et retire de vice: lequel Hz
momlhoyent
honneur.
»
C'est la méme croyance en la bonté de la nature
bnmaine qui aoimait la seconde moitié du dix-huitiéme
siécle et qui aida
a
frayer les voies
a
la Révolution fran–
c;aise. Chez les ltaJiens aussi, chacun en appelle indivi–
duellement
a
ce noble iostinct qui
~ui
est propre, et si
les jugements et les sentiments sont, en somme, plus
pessimistes, surtout sous l'impression du malheur natio–
nal,
il
n'en faut pas moins tenir grand comple de ce
sentiment de l'honneur. Si le développement ¡Ilimité de
l'individu a été un fait général, s'il a été plus fort que la
volonté de l'individu lui-méme, la manifestatioo de cette
force réactive qui se révele dans l'Italie d'alors est, elle
aussi, un phé nomene considérable. Nous ne savoos pas
combien de fois et de quelles violentes allaques de
l'égoisme elle a triomphé, et c'est pour cela qu'il nous
est impossible d'apprécier exactemenl la valeur mOl'ale
abso~ ue
de la nation.
L'élément le plus important qui modifie la moralité de
l'ltalien remarquable par sa haute culture intellectuelle,
c'est l'imagioalion. C'est elle avant tout qui préte
a
ses
vertus et.
ti
ses vices leur couleur partieuliere, e'est sous
son empire que soo égo"isme déchainé porte tous ses fruits.
C'est elle qui le passionne pour les j eux de ha-ard, en
lui ' montrant la richesse future et les jouissances qu'elle
le tils d'uo aubergiste de Chiooo, o'a aucune raisoo d'accorder
UD
privilé.;e A la simple noblesse de la naissaoce. - Le sermon
d~
I'tvangile, dont il est questi on dans I'ioscription du convent, De
s'acroruerait lJuere avec la vie habitu'elle des Thélémites; aussi
faut-i1 I'in terprétel' plutót dans un sens négatit', comme manifeste
conlre I'Église romaine.
u.
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