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LA Bli1n:z1NA. -

ocro•••

1812.

temporiscr, d'attendre le progrcs de la mauvaise

saison, et rle préparer en attcnrlant sur les dcr–

riCrcs de l

1

nrméc frarn;nise une réunion de forces

accablantc.

11

n'y avnit :\ cet égarrl ricn; dirc,

ricn

it

comciller nu vieux l{utusof, r¡ui micux

que pcrsonne en Russic, comprcnait ce systcme

rle gucrrc, et élait eapnblc de le faire réussir. JI

avail done admis sans discussion un plan qui

était la confirmation de ses idécs, et en oulrc la

juslification de sa conduile Lout cnlicre.

Pcndant qu'il était l'objet de ces rcdoutablcs

calculs, Napoléon consumait le tcmps

u

Moscou

dans les occupations que nous avons décriles,

dans J'cxpectntivc des réponscs qui n'nrrivnicnt

pas, et snivant les oscillations ordinaircs de louL

esprit agité, quelquc fermc qu'il soil, tanlót

croyait

·:1

ce qu'il désirait, c'cst-i1-dirc

a

la

paix, lantOL ccssait d'y croire, uniquemcnl parce

qu'il y avaiL cru

1111

inslanl, et en désespérait le

plus habiluellement, se fondant pour n'y plus

complcr sur !'incendie de Moscou, sur ccl acle

qui altcslail. nn palriotismc furicux, el aussi sur

lesilencc de l'cmpcreur Alcxandre, qui avait•dti

reeevoir depuis longtemps les prcmicres ouver–

lurcs transmiscs par MM. Toutelmine et Ja–

kowlcfT. ll se disait done qu'il fallait prendrc un

pa1·ti, le prcndre proehainement, el il s'y prépa–

raiL bien avant que les paroles portées le

oc–

tolire au maréchal Rulusof pusscnl recevoir une

réponsc. Le temps était superbe, d'une pureté,

d'une douceur extremes. Jamais

autom~c

plus

screin,

dnns nos climats

de

Francc, n'avait

embelli en septembre les campagnes de Fontaine:

h!eau et rle Compicgne. Mais plus ce ternps était

séduisnnl, plus il devail ctre suivi d'une réaction

prompte et complclc, et plus il fa!lnit songer

il

se retirer. Les soldals de l'infanterie s'étnient

rétablis por le reposet uneabondanle nourriture;

ils respiraient la sanlé et Ja confiance.

JI

était

nrrivé,

ontrc

In

division itnlicnne Pino,

du

corps

1!11 prince Eugcne,et la division de lajeunc garrle

Delabordc, un ccrl.:iin nombre de blcssés de la

journéc d11 7, rcmis de lcurs blessures, et q11cl–

qucs batnillons et cscnclrons de marche. J.'arméc

sclPo1n·nit done reportécii

100

mille hommcs de

toutcs nrmcs, vmiment préscnLs au dr:ipcau,

avee

600

houchcs ¡, feu pnrfaitcment npprovi–

sionnécs.

Le

respectablc générnl

LariboisiCrc.

qui avnil pCl'<lu ¡, In

~roskowa

un fils tué sousses

yeux, et que sa profondc douleur n'cmpcchniL

pas

d1~

rcmplir' srs clcvoirs nrcc l'nctivité d

1

11n

jcunc hommc, ne voyait

pas

nvcc plnisir cctl.c

rnasse d'nrtille1•ir, et :rnrait mieux

nim~

:woir

moins de canons clplusdemunil.ions, car il savail.

avec quelle rapidité elles s'.étaient consommées

dans cctle g11crre, et q11elle peine on aurait

il

traincr aprCs soi un npprovisionnemcnt propor–

tionné au nombre de houches

a

feu.

~lais

Napo–

Jéon se rappelant l'efTet produil

a

la Moskowa

pal' l'artilleric, prévoyant que les hommes Jui

manquePaient bientót, et se llatt:int de suppléer

u

Ja mousqueterie par de la mitraille, persistait

dons ses résolutions.

11

avail fait prendre lous les

petils c11evaux du 1rnys, appelés

cognafs,

po11r

traincr les voiturcs privées

d~nt.Lelages,

et rspr;–

rait :rvec ce secours surrnonter

les

difficultés q11i

préoceupaient le général Lariboisicre. Toutétait

done en bon état dans l'arméc, souf les moyens

de lranspoPt, Tandis que les hommes élaicnt

pleins de santé, les chevaux déponrvus de four–

rages étaicnl nrnigres, foib!cs, el dnns un

élnt

:'1

inspirer les plus vives inquiétudes. La cavalcrie

réunie presque tout enlicre sous Mural, dcvnnt

le camp de Taroutino, ofTrait l'aspect le pl11s

triste. Murat, campé dons une plaine, derricrc

1n

pctile riviCre de la

Czcrnicznia

1

mnl

convert

sur ses ailcs el mal protégé por l'armistice l'Cr–

bal que les Cosaqucs n'observaient guerc, était

obligé de tcnir sn cavaleric toujours en mouve–

mcnt, ce qui,

nvec

la

nrnuvnise

nourrilure

1

com–

posée de la paille pourrie qui recouvrait les

chaumiCres, contrihunit

li

In

ruincr. Pour venir

i1

son sccom·s, Napoléon

nvaircnvoyé

l1

Mnrnt

<¡nclqucs fourrngcs, etl'autorisation

de

se rcplirr

sur Woronowo,

dnns

une position mcillcurc,

ii

scpL ou huit licues

en

arriCre

de l'cnnemi.

~foi8

M111·at dans

la

prévoyonced'un mouvcmcnt géné–

ral et prochain

1

ne voulant pas fatigncr srs

lroupes

p::ir un

changemcnt

lle

cnntonncmcnt

qui leur proíllail.

ii

peine q11clques jours, <'tail.

resté

i1 Winkowo

1

dc,111nt l\ntusof,

qui

~lnit.

étahli

ii

Taroulino.

Des le 12 octohrc, lorsqu'il n'élait. pas rnr.01·c

possihlc 1ravoir d" Saint-Pélf,rshourg la réponsc

i1

une

démnrrhc faite Je 5.

Napoléou,

:-iprCs :H'oir

passé ringt-sept

jours

:1

Moscou,

srnlnit

qn~il

fallait prendrc son porl.i, et qu'il dcvail, sil

rrstait

i1

Moscou,

éloigner les Russcs de ses cnn–

tonnrmcnts,

s'il en

partait.,

c~treprcndrc

sa

rctroitcnvnnt la mnuvniscsnison. En

conséqucncc

il avait rléji1 ordonné le départ 1lc tous les hlcs–

sés lransporlablcs.acheminécequ'onappclait. les

l.1·ophées, c'est-i1-dirc lrs objcls cnlcvés a11 l\rem–

lin1 défcndu r¡11'on rnroy:it quoi que ce

Ílit

de

Smolcnsk

i1

Moscou, et prcscrit qu'on se tint

pret cbns

In

pnmicrc tic ces villes :1Jui donncr