PÉROU
ET
BOLÍVIE.
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l'armée ennemic , et jusqu'a la per–
sonne de Pizarre; tout cela fut ll1is
sur le cornpte de ses t alent ; la for–
tune l'ava it sui vi et fa vorisé dans tou–
tes se
entrepri es, et on applaudit
aux ré ullats de sa mis ion sa ns fa ire
la part de la Provid ence. Pour étre
juste,
il
fa ut reco nna1tre r¡u' il avai t
méri té
ans réserve ce
témoignages
d'es t1me par quelque qualités hono–
rabl e , tr il es que le desintéressement.
11
para1L.riu e cet homme, qui ava ít ma–
ni é tant de tréso rs , et qu i avait eu de
i énormes masses d'or
a
sa disposi–
tío n , revi nt en Espagnc aussi pauvt"e
qu 'il l'etai t ava nt son voyage; on dit
mé111e qu e l'empereur fu t obligé de luí
paye r quelques del tes contractées pen–
dan Lson PA péd1tíon. Si ces assertio ns
sont exílr.trs , un e. parei lle vertu , au
mil ieu de t¡¡nt d'!10111rñes cupides et
corrompus, mfritait, en efiet , l'ad–
miration des co ntemporains et la con–
sécrntion de l'histoire.
Nommé éveque de Palencia en ré–
compense de ses ser •ices, l'ex-prési–
dent du Pérou passa le re te de ses
jours dans· la retraite et ¡:lans l'obscu–
rité. Son retour r n Espagne ava jt eu
li eu en juillet
1550;
il
mourut en
1567
(*).
Apré le départ de Gasea, le Pfrou
fut agité par de
trouhles qui firen t
craindre, un instan t, le retour de scé–
nes
san~lantes
dont ce pays ava ít eté
déj a le théfitre. Nous
nou~
di pen e–
ro11s d'en faire le récit, les événements
auxquels ils donnérent nai sa nee n'of–
frant ríen de bien intéressant.
Ce
fut
au milieu de ces mou vements
séditieux qu e don Antonio de Meri–
doza, membre de la fo mille de
l\
1
lende–
car et co111te de Tandilla , fut envoyé
au Pérou en qua lité de vice - roí , de
gou verneur et de capitaine général.
Ce perso11nage, qui ne vécut pas long–
temps , parait avoir été doué d'heu–
reu. es q'l alités.
11
publia une ordo n–
na nce qui exemptait désormais les
fo–
di ens de tout service per onnel obligé,
et qui n'était en quelque sorte que la
(•) Ga1•cilasso de la Véga,
Hist9ire des
g uerres civiles des Espa¡r11ols dans les J11des.
copie du décret royal dont l'exécution
ava it élé jugée i111pos ible par Ga ca.
Cette ordonnance , qui apportait un
¡zrand soulagement
·a
la situation des
indigéne , mais qui cau sa it un
not~ble
préj udi ce aux colons , occasionna une
séd iti on as ez inquiétante. Un gentil–
hon11ne nommé Louis de Vargas, qui
s'ét dt fai t li> chrf des mécontents, fut
arrete et eut la tete tranchée. L'ordre
ne tard a pas
a
etre rétabli ' mais pour
etre bien tot lrou blé de nouvea n , car
l'~la t
des
cho~~s
au Péron était tel que
la tranquillité fíe pouvait elre que pas–
sagére.
A quelque temps de la , Pedro de
Hi nojosa' qui avait joué un role im–
portan t dans toutes les guerres civi les
de ce pays , fut assassiné par ses ol–
dats pour les avoir tyranni és et n'a–
voir pas voulu se faire le chef d'une
in urreo.tion qu'ils avaient projeti>e.
Hernandez Giron, autre oflk ier des
v.lus distingués,
fut
moins scrupuleux.
Aprés une émeute,
a
la suite de la–
q11 elle il av it renversé les autorités
de Cuzco, il se
fit
nommer procureur
général et r.hef de toutes les forces mi–
litai•e¡; <lu Pérou . Cette insurrection
inquiéta
JH~ndaut
lreiie mdis consécu–
tífs l'audience de Lima, dépositaire
par in térim du peuvoir léga l. Mais en–
tin , le chef eles rebelles .fut fait pri–
sonni P.r et
ex~cuté.
Charl es· Quint était en Allemagne
lor qu'il apprit la mort du vice-roi. Il
dP igna pour remplir la place vacante,
don Hu rtado de Mendoza, marquis de
Cañete.
ous passero11s sous si lence ,
faute d'es pace , les premiers actes de
ce gouverneur généra l.
ous arri vons
sans transition
a
l'é1 énement le plus
marquan t de son admi nistration.
Le lectr ur se rappelle sans doute ce
prince péruvien qui , sous le nom de
Manco Inca, occupa un moment l'at–
te11 tion des Es pagnols apres la mort
d'A tahualpa.
~J an co
fut tué par ordre
des conquérants, aprés les avoir déli–
vrés de leurs ennemis. Son fils , Sairi
Tupac , se reti ra dans les montagnes
de 'Villa-Pampa, ou il vécut µlusi eurs
années, entouré de fuelqu es serviteurs
fid éles. Le marquis de Cañete, pen-