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PÉROU

ET

BOLÍVIE.

471

l'armée ennemic , et jusqu'a la per–

sonne de Pizarre; tout cela fut ll1is

sur le cornpte de ses t alent ; la for–

tune l'ava it sui vi et fa vorisé dans tou–

tes se

entrepri es, et on applaudit

aux ré ullats de sa mis ion sa ns fa ire

la part de la Provid ence. Pour étre

juste,

il

fa ut reco nna1tre r¡u' il avai t

méri té

ans réserve ce

témoignages

d'es t1me par quelque qualités hono–

rabl e , tr il es que le desintéressement.

11

para1L.riu e cet homme, qui ava ít ma–

ni é tant de tréso rs , et qu i avait eu de

i énormes masses d'or

a

sa disposi–

tío n , revi nt en Espagnc aussi pauvt"e

qu 'il l'etai t ava nt son voyage; on dit

mé111e qu e l'empereur fu t obligé de luí

paye r quelques del tes contractées pen–

dan Lson PA péd1tíon. Si ces assertio ns

sont exílr.trs , un e. parei lle vertu , au

mil ieu de t¡¡nt d'!10111rñes cupides et

corrompus, mfritait, en efiet , l'ad–

miration des co ntemporains et la con–

sécrntion de l'histoire.

Nommé éveque de Palencia en ré–

compense de ses ser •ices, l'ex-prési–

dent du Pérou passa le re te de ses

jours dans· la retraite et ¡:lans l'obscu–

rité. Son retour r n Espagne ava jt eu

li eu en juillet

1550;

il

mourut en

1567

(*).

Apré le départ de Gasea, le Pfrou

fut agité par de

trouhles qui firen t

craindre, un instan t, le retour de scé–

nes

san~lantes

dont ce pays ava ít eté

déj a le théfitre. Nous

nou~

di pen e–

ro11s d'en faire le récit, les événements

auxquels ils donnérent nai sa nee n'of–

frant ríen de bien intéressant.

Ce

fut

au milieu de ces mou vements

séditieux qu e don Antonio de Meri–

doza, membre de la fo mille de

l\

1

lende–

car et co111te de Tandilla , fut envoyé

au Pérou en qua lité de vice - roí , de

gou verneur et de capitaine général.

Ce perso11nage, qui ne vécut pas long–

temps , parait avoir été doué d'heu–

reu. es q'l alités.

11

publia une ordo n–

na nce qui exemptait désormais les

fo–

di ens de tout service per onnel obligé,

et qui n'était en quelque sorte que la

(•) Ga1•cilasso de la Véga,

Hist9ire des

g uerres civiles des Espa¡r11ols dans les J11des.

copie du décret royal dont l'exécution

ava it élé jugée i111pos ible par Ga ca.

Cette ordonnance , qui apportait un

¡zrand soulagement

·a

la situation des

indigéne , mais qui cau sa it un

not~ble

préj udi ce aux colons , occasionna une

séd iti on as ez inquiétante. Un gentil–

hon11ne nommé Louis de Vargas, qui

s'ét dt fai t li> chrf des mécontents, fut

arrete et eut la tete tranchée. L'ordre

ne tard a pas

a

etre rétabli ' mais pour

etre bien tot lrou blé de nouvea n , car

l'~la t

des

cho~~s

au Péron était tel que

la tranquillité fíe pouvait elre que pas–

sagére.

A quelque temps de la , Pedro de

Hi nojosa' qui avait joué un role im–

portan t dans toutes les guerres civi les

de ce pays , fut assassiné par ses ol–

dats pour les avoir tyranni és et n'a–

voir pas voulu se faire le chef d'une

in urreo.tion qu'ils avaient projeti>e.

Hernandez Giron, autre oflk ier des

v.lus distingués,

fut

moins scrupuleux.

Aprés une émeute,

a

la suite de la–

q11 elle il av it renversé les autorités

de Cuzco, il se

fit

nommer procureur

général et r.hef de toutes les forces mi–

litai•e¡; <lu Pérou . Cette insurrection

inquiéta

JH~ndaut

lreiie mdis consécu–

tífs l'audience de Lima, dépositaire

par in térim du peuvoir léga l. Mais en–

tin , le chef eles rebelles .fut fait pri–

sonni P.r et

ex~cuté.

Charl es· Quint était en Allemagne

lor qu'il apprit la mort du vice-roi. Il

dP igna pour remplir la place vacante,

don Hu rtado de Mendoza, marquis de

Cañete.

ous passero11s sous si lence ,

faute d'es pace , les premiers actes de

ce gouverneur généra l.

ous arri vons

sans transition

a

l'é1 énement le plus

marquan t de son admi nistration.

Le lectr ur se rappelle sans doute ce

prince péruvien qui , sous le nom de

Manco Inca, occupa un moment l'at–

te11 tion des Es pagnols apres la mort

d'A tahualpa.

~J an co

fut tué par ordre

des conquérants, aprés les avoir déli–

vrés de leurs ennemis. Son fils , Sairi

Tupac , se reti ra dans les montagnes

de 'Villa-Pampa, ou il vécut µlusi eurs

années, entouré de fuelqu es serviteurs

fid éles. Le marquis de Cañete, pen-