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L'UNIVERS.
sant qu'il était d'une bonne politique
de se concilier l'affection et le dévoue–
rnent des Indiens ' et que le plus sur
moyen d'y pan
1
enir c'était d'attirer
dans la capitale l'héritier légitime des
Incas,
flt
faire des propositions dans
ce sens
a
Safri Tupac. II lui promit
llécurité complete pour Jui et les siens,
une pension qui luí permettrait de
vivre convenablement, et l'appui du
go uvernement de Lima aupres du roi
d'Espagne. Le prince hésita longtemps,
se méliant des intrigues du vice-roi.
Mais enfin, cédant aux sollicitations de
quelques-uns de ses parents qui étaient
r estés au milieu des Espagnols, il ac–
cepta les offres du marquis. 11 se ren–
dit
a
Lima, puis
a
Cuzco, ou il fut
accueilli avec des transports de joie
par toute la population indigene. Quel–
que temps apres, influencé par les ex–
hortations des pretres, qui
l'enga–
geaient
a
se convertir'
il
demanda
a
recevoir le bapteme. II f9t, en. effet,
ad mis dans le giron de l'Eglise catho–
lique, et requt le nom espagnol de
Diego.
Depuis l'expédition d'O'rellana sur -
I'
Amazone,
personne n'avait
tenté
d'exploret les immenses régions que
parcourt cette grande nrtere de l'Amé–
rique méridionale. Orellana avait· ob–
tenu de l'empereur la concession des
pays qu'il parviendrait
a
conquérir
dans cette zooe; mais il n'avait jamais
pu retrouver l'embouchure du fleuve
et était mort pendaot le voyage. Ce–
pendant on n'avait cessé de parler de
!'el-Dorado
et du royaume des Ama–
zones. Les reves dont cette terre pro–
mi~e
était l'objet s'étaieot propagés
par toute l'Europe, et saos les guerres
qui désolaient le Pérou ,
il
n'est pas
douteux qu'une foule d'aventuri ers,
habitants de ce pays , ne se fussent
risqués, sur la foi de leurs visioos do–
rées, daos ces contrées si dangereuses
a
pnrcourir.
Le vice - roi Hurtado de Mendoza
voyant la tranquillité
a
peu pres réta–
blie au P érou, du moins pour quelquc
t emps, reprit le projet avorté, et cbar–
gea Pedro de Ursoa
(1560),
gentil–
hornme d'un mérite reconnu, de re-
nouveler la tentative d'Orellana. Ur·
soa partit
a
la tete de
500
hommes. Le
but principal de sa mission était de
chercher le fameux lac d'Or de Parime
et la vi lle
d'el-Dorado,
qu'on croyait
voisins de 1'Amazone. L'expédition
s'embarqua sur Je Guallaga et descen–
dit dans le Maragnon. Au milieu du
voyage, Ursoa fut assassiné par quel–
ques-uns de ses compagnons, jaloux de
son autorité. Fernand de Guzman,
l'un de ses meurtriers, se fit procla–
rner cbef de J'expéd ition et roi du pays
fantastique qu'ils cherchaient. Bientot
Jui-meme tomba sous le poignard de
Lope d'Aguirre, qui
~e
livra
a
des actes
inouis de brigandage et de cruauté. Ce
misérable, apres avoir fait périr plus
de
200
hommes de sa troupe, finit par
trouver la punition de ses forfaits:
il
fut écartelé dans l'lle de Ja Trinité.
Nous ne rappellerons que pour mé–
moire l'administration des vice-rois
Diego de Cuniga, Cante de Nieva , et
García de Castro; mais nous nous ar–
rete.rons qu elqu es instants sur le go u–
vernement de Franqois de Tolede ,
parce qu'il Ült marqué par un événe–
ment bi en tristement célebre dans les
fastes du P érou.
Safri Tupac, surnommé Diego, était
mort. Son frere, Tupac Amaru, vivait
toujours au milieu des montagnes. Le
nouveau vice-roi
J'~ngagea
a
venir ha- ·
biter Cuzco, luí promettant tous les
avantages et tous les priviléges dont
son frere avait joui pendant sa vie.
l\Iais le prince, se rappelant que Sairi
n'avait pas vécu longtemps au milieu
des Espagnols, et supposant au vice-roi
qu elqu e arriere-pensée machiavélique,
refusa formel lement de quitter sa re–
traite. Irrité de cette résistance et ré–
solu
a
obtenir
a
tout prix la réalisation
de ses odieux projets, Francois de To–
lede déclara la guerre
á
Tupac Amaru.
Les prétextes ne manquerent pas pour
donn er une apparence de justice
a
ces
persécutions. On prétendit que les In–
di ens, vassaux ou ·serviteurs du prince,
pillaient les marcbands espagnols qui
passaient par le district ou ils s'étaient
établis; on parla de complots secrete–
ment tramés par les indigenes pour