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J\IEXIQUE.

153

Représentant le souvf'rain , le vice–

roi était

a

la téte de toute l'ad111inis–

tration clu pay ; il présiclait le conseil;

il nommait

il

tou

les emplois vaca11t. ,

sous la réserve de la sa nction roya le;

il commandait l'armée, et décidai t de

toutrs les q11 estions militaires en con–

sei l de gu

rrc.

Telles étaient ses prin–

crpnles attrib11tio11

(*).

A cóté de

ce

grand fonctionnaire,

et commc contr -poids

a

son autorité,

un tri buna l . upreme, non11né

Audien–

cia,

cour d'apprl

de

tous les tribunaux

ddls et rrrlésiastique , rcndait laju -

tirr

rn

dernirr ressort, toute. les fois

<1ue l'objrt du liti ge n'exoédait pa dix

111ille elollars. Cetle cour avait le droit

dr rr111onlrnncc, et délibérait cornmc

con cil

d'~~ tat.

Elle conespondait di –

reclrrnen t avce le conseil des Indes,

ce grand régu lateur de toutes les

af–

foires des coloni e

espagnoles. Les

111 e111br~

de

I'

udienr.e

jouis ·aient

d'i111menses privi léges. ROJrn11es ele

la

mere patrie ¡l\'ant tout, ils se dev,1ient

uniqu.ement

ü

srs interet ; et, pour

q11 'aucune affection de fami ll e ne ptlt

les attacl1er au Mexrqne,

il

Jcur était

défend11 try prendre

fomme,

~' ~

et

lrurs fil s, et d'y acqurrir eles proprié–

lrs. Pareille interdiction frappatl le

\ iCC·l'Oi.

la tBtc

eles

ger)s de frnanrc et drs

ndministrn tions local<'s des prOl'in res

SI)

trouvnil l'i11t1111dant. Sou srs ordres,

lrs co llerteurs dr.s droits et redcrnnrc·s,

f>t, plu · tare!, des clounnes et ele l'im–

µot, rxerraie11t lrurs fonctions. Tous

crs age11ts du

li

e, plus redoutnbles

que des nuél's de suu tcrellt'S, s'abnt–

tnirnt ,

il

époqrre · fixes ., dans les vil–

la~l's

des Jnd irn

qu 'ils pre urnient

ans pitit>. Ce qrre ces 1·;1111pire

ren–

<luirnt ¡111

lri'sor roya l étnit beaucoup

1110111s considt•rable' que re qu ils

ar··

daicnt pour cux. Le pouvoir ele inten-

(") Le poin•oir ""' 1icc-rois 01nit singu–

lic1·1•nwu1 di111i1111é cl nus

h•s

clel'lli1•rs temps

ch•

lu domiuntion "' llll!:••ole;

il

se lrou,uit

entrnn\ por diffl-1·e1111•

juntes de création

morll'r1te. I.n 1il'illl' nudie1tl'Ín et lo consril

des Indc.s n1nicnl lini por s'nilrihuer jus-

1¡u'uux plus petils <létnils d'n<lministration.

dan ls, clans tout ce qui concernait

l'impot direct ou indirect, était tres–

rtendu. Leurs appointemrnts étaient

li xés par le conseil des lndes, sous

l'intervention du vice-roi. lis étaient

a

peu pres indépencfants dans leurs

provinces, don t les limités ont servi,

dans ces derniers temps'

a

déterminer

la circonscription de chaque État de la

confédération mexicaine.

La constitution de n :glise améri–

cainc ne ressemblai t nullement

il

celle

d'Espagne. Da ns la péninsule, le pape

étai t le chef absolu du clergé; en

Amé–

rique, il n'a".ait sur lui qu'un pouvoit•

nominnl. L'Eglise mexicaine n'obéis–

sait qu'a u roi. Les prérogatives jadis

concédées

a

Ferdinand par Alexan–

dre

VI

et Jules

lI ,

n'étaient µa s moins

étendues que celles d'un chef d'Église

nationale, du roi

el'Angleterre par

excrnple. Le monarque espagnol dis–

posait de tous les bénéfices et emplois.

Son patronage était illimité. Aucune

bulle n'était

re~ue

dans Ja

ouvclle–

Espagne sa ns avoir été examinée et

approu1·ée par le conseil des lnd11s. Les

rois n'autori serent au 1\Jexique d'autres

ordres reli¡;;ieu1' qoe ccux qui faisaient

'reu

de pauvreté, et auxq uels Jeurs

statuts défondaient de posséder des

propriété territoriales et d'exercer des

drorts seigneuriaux . On e5t ffiché de

troul'er

ii

coté de me ures aussi sages

!'indignetra!icdes bullesd' indulgences,

dont le gouvernement trn itait

il

for–

foit a1·ec le pape, et qu'i l rernndait fort

cher aux lndiens et aux créoles. Ce

tralic se fai ait hautcment, sans mys–

tere, comme cel ui clu tabac. Ce mono–

pole était un des principaux revenus

cl P la couronne; elle ru· permettait pas

plus nu so uYerain pon ti

fe

de s'en meter,

<1u'elle n'eLlt souffert que la France et

I'

ngleterre

s'imrnis~as

ent dans J'ad–

rnini tration du pays. Ce n'était point

eulement que tion d'intéret péeu–

niaire. mais affaire de sou1·eraineté.

Remarqul'z corn n1e un fait caracté–

ristique de la politiquee pngnole, dans

l'udmin istration de es colonies, que

tou

le pouroirs

y

étaient balancés,

qu'aucun n' 'tait absolu et ne pouvait

prétencl rc

a

une action non contr<'.llée.