J\IEXIQUE.
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Représentant le souvf'rain , le vice–
roi était
a
la téte de toute l'ad111inis–
tration clu pay ; il présiclait le conseil;
il nommait
il
tou
les emplois vaca11t. ,
sous la réserve de la sa nction roya le;
il commandait l'armée, et décidai t de
toutrs les q11 estions militaires en con–
sei l de gu
rrc.
Telles étaient ses prin–
crpnles attrib11tio11
(*).
A cóté de
ce
grand fonctionnaire,
et commc contr -poids
a
son autorité,
un tri buna l . upreme, non11né
Audien–
cia,
cour d'apprl
de
tous les tribunaux
ddls et rrrlésiastique , rcndait laju -
tirr
rn
dernirr ressort, toute. les fois
<1ue l'objrt du liti ge n'exoédait pa dix
111ille elollars. Cetle cour avait le droit
dr rr111onlrnncc, et délibérait cornmc
con cil
d'~~ tat.
Elle conespondait di –
reclrrnen t avce le conseil des Indes,
ce grand régu lateur de toutes les
af–
foires des coloni e
espagnoles. Les
111 e111br~
de
I'
udienr.e
jouis ·aient
d'i111menses privi léges. ROJrn11es ele
la
mere patrie ¡l\'ant tout, ils se dev,1ient
uniqu.ement
ü
srs interet ; et, pour
q11 'aucune affection de fami ll e ne ptlt
les attacl1er au Mexrqne,
il
Jcur était
défend11 try prendre
fomme,
~' ~
et
lrurs fil s, et d'y acqurrir eles proprié–
lrs. Pareille interdiction frappatl le
\ iCC·l'Oi.
la tBtc
eles
ger)s de frnanrc et drs
ndministrn tions local<'s des prOl'in res
SI)
trouvnil l'i11t1111dant. Sou srs ordres,
lrs co llerteurs dr.s droits et redcrnnrc·s,
f>t, plu · tare!, des clounnes et ele l'im–
µot, rxerraie11t lrurs fonctions. Tous
crs age11ts du
li
e, plus redoutnbles
que des nuél's de suu tcrellt'S, s'abnt–
tnirnt ,
il
époqrre · fixes ., dans les vil–
la~l's
des Jnd irn
qu 'ils pre urnient
ans pitit>. Ce qrre ces 1·;1111pire
ren–
<luirnt ¡111
lri'sor roya l étnit beaucoup
1110111s considt•rable' que re qu ils
ar··
daicnt pour cux. Le pouvoir ele inten-
(") Le poin•oir ""' 1icc-rois 01nit singu–
lic1·1•nwu1 di111i1111é cl nus
h•s
clel'lli1•rs temps
ch•
lu domiuntion "' llll!:••ole;
il
se lrou,uit
entrnn\ por diffl-1·e1111•
juntes de création
morll'r1te. I.n 1il'illl' nudie1tl'Ín et lo consril
des Indc.s n1nicnl lini por s'nilrihuer jus-
1¡u'uux plus petils <létnils d'n<lministration.
dan ls, clans tout ce qui concernait
l'impot direct ou indirect, était tres–
rtendu. Leurs appointemrnts étaient
li xés par le conseil des lndes, sous
l'intervention du vice-roi. lis étaient
a
peu pres indépencfants dans leurs
provinces, don t les limités ont servi,
dans ces derniers temps'
a
déterminer
la circonscription de chaque État de la
confédération mexicaine.
La constitution de n :glise améri–
cainc ne ressemblai t nullement
il
celle
d'Espagne. Da ns la péninsule, le pape
étai t le chef absolu du clergé; en
Amé–
rique, il n'a".ait sur lui qu'un pouvoit•
nominnl. L'Eglise mexicaine n'obéis–
sait qu'a u roi. Les prérogatives jadis
concédées
a
Ferdinand par Alexan–
dre
VI
et Jules
lI ,
n'étaient µa s moins
étendues que celles d'un chef d'Église
nationale, du roi
el'Angleterre par
excrnple. Le monarque espagnol dis–
posait de tous les bénéfices et emplois.
Son patronage était illimité. Aucune
bulle n'était
re~ue
dans Ja
ouvclle–
Espagne sa ns avoir été examinée et
approu1·ée par le conseil des lnd11s. Les
rois n'autori serent au 1\Jexique d'autres
ordres reli¡;;ieu1' qoe ccux qui faisaient
'reu
de pauvreté, et auxq uels Jeurs
statuts défondaient de posséder des
propriété territoriales et d'exercer des
drorts seigneuriaux . On e5t ffiché de
troul'er
ii
coté de me ures aussi sages
!'indignetra!icdes bullesd' indulgences,
dont le gouvernement trn itait
il
for–
foit a1·ec le pape, et qu'i l rernndait fort
cher aux lndiens et aux créoles. Ce
tralic se fai ait hautcment, sans mys–
tere, comme cel ui clu tabac. Ce mono–
pole était un des principaux revenus
cl P la couronne; elle ru· permettait pas
plus nu so uYerain pon ti
fe
de s'en meter,
<1u'elle n'eLlt souffert que la France et
I'
ngleterre
s'imrnis~as
ent dans J'ad–
rnini tration du pays. Ce n'était point
eulement que tion d'intéret péeu–
niaire. mais affaire de sou1·eraineté.
Remarqul'z corn n1e un fait caracté–
ristique de la politiquee pngnole, dans
l'udmin istration de es colonies, que
tou
le pouroirs
y
étaient balancés,
qu'aucun n' 'tait absolu et ne pouvait
prétencl rc
a
une action non contr<'.llée.