l\IEXIQUE.
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mes qu'elles
ca~tivent
et qu'ell es ont
l'art d'enlever a leurs épouses légi ti–
mes .:
celles-ci se consolent en prenant
lenr
revanr.he, en se li vrant
ü
la
passi
on du jeu, pas ion si forte qu'il
n'est pas rare de les voir inviter des
étrnnrrers ¡rnssant dans la rue
iJ
en–
trer cl1ez elle pour faire une partie
de prime c)ui se prolonge fort avant
dans la nuit. A ce mceurs déréglées
se meJe beaucoup de bigo terie;
0 11
croit racheter ses erreurs, ses cri–
me meme, en fondant de égli.
es,
en
dotant des rnoo:isteres. On observe r i–
goureu ement l'ex térieur de la religion
et l'cm fait bon marché de sa morale
sévére. Le· rnoi nes ne sont pas epar–
gné dans cette revue satirique. Gage
nous les montre av ici es de richesses etde
tous les plaisirs du monde, empl oyant
une partie du jour
iJ
visiter les reli–
gieu es de leur ordre,
a
causer avec
elles,
il
foire de la musique et
il
manger
des confitures.
11
nous introduit dans
les couvents ou les reg les et la disci–
pline ne sont pas trop' bien observées.
'ous voyons les Pere
de la l\lercy
procérler
a
l'électio n d'un provincial'
se disputant d'abord et finl sant par
un combat aux couteaux. Ces bons
moines montraien t des deux: co tés un
zele
si
vif
a
faire tri ompber la cao e
de leur canclidat , qn 'i l ne fa llut ri en
moins que l'i ntervention du vice-roi et
de sa gnrd pour que l'élection se ter–
min;lt
1111
peu plus ca noniquement.
En ce temps-13, la puissance ecclé–
siastique, <lons la
' ouvell e-Espagne,
se me urait quelquefois avec le poo–
voir civ il; elle ne reculait pns
il
¡ll'en–
dre en main contre lui
In caust1 des
pop11lalion
souffrantes par quelque
;1bus cl'autorité.
ous en avons un
exemple clan
cette grande lutte de
1624 ,
entre l'a rcheveque Alonzo ele
Zcrna el le vice-roi marquis de Gel–
ve:r.. Thomas Gage nous raconte en
détail cet événcment qui eut toute l'im–
portance d'une émeute. Gelvez, bon
adnrinislrateur, sévére josticier, effroi
drs voleurs de grand chemin, ternis–
sait
les
qualités el e l'homme
d'1'~tat
par
une insntiable cupidité. Elle lui inspira
l'idée de spéculer sur les hl és en les
faisant accaparer par un de ses agents
nommé don Pedro l\Iexio, non moins
avicie que lui, riche et fort aclroit. Cet
homme, par ses achats da ns toutes les
contrées qui approvisionnaient la capi–
talc, fut bientot ma!tre clu marché, et
vendit au prix qu' il lui plut d'établir.
Le peuple souffrait, il se plaignit : il
s'adressa d'abord au vice-roi , et, sur
son rrfus de punir, il porta ses doléan–
ces
a
l'archei'ilque, qui ne
Ht
pas atten–
dre les
foudres spirituelles , seuls
moyens de répression dont il put dis–
po er. II excommun ia le vendeur de
blé; et, comme cclui-ci, loi n de
'a111en–
de1" tenait sa marchandi e
a
plus haut
prix, le prélat mit la capitale en in–
terdit et
lit
fermer les églises. Ce
fu t
grande rumeur chez un peuple émi–
nemment ratholique , chez un clergé
nombreox qui perflait en rnesses plus
de 3,000 francs par jour. Le vice-roi
ne pouvant parvenir
a
foire le·1er l'in–
terdit, donna l'ordre d'arreter l'arche–
veque comme perturbateur du repos
public et crimine! de lese-majr.sté,
ordre qui finit par étre exécuté, bien
que le prélat, pour s'y soo traire, se
füt
retranché dans
sn
cathédrale
co
mme dans un a ile imiolable, qu'il
e
ft.ltrevelu de se habits pontificaux,
c¡u
' ile fOt pincé ur les marches de
l'autel, au milieu de son clergé, terrnn t
le aint sacrement d' une mai n et sa
ero se de J'autre. Alonzo de Zerna,
conduit ous bonne escorte
i:t
Saint–
Jean de Ulloa, fut ensuite embarqué
pou r ,l'E pagne sur un des vaisseaux
de l'Etat. l\1ais un te! acte d'autorité
soulevoi t trop de passions pour etre
accepté pa r une population qu 'excitait
des pretres irrites. Elle commenca par
pous er des cris de rage contre le chef
des offlciers de justice, un certain Ti–
rol, qui avait arreté le prélat. Cet
homrne, chaque jour menacé demort,
e réfugia dans le palais du vice-roi oit
il
fut
poursuivi par la populace dernan–
dant sa tete. L'émeute voynnt que sa
proie lni échappait, s'en prit au vice–
roi lu i-rnéme; elle brisa la porte de
Ja prison dépendnnte du pabis; elle
mit 1 s prison niers en liberté, pu is,
forte de tel
auxiliaires , elle attaqua