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l\IEXIQUE.

149

mes qu'elles

ca~tivent

et qu'ell es ont

l'art d'enlever a leurs épouses légi ti–

mes .:

celles-ci s

e consolent en prenant

lenr

revanr.he

, en se li vrant

ü

la

passi

on du jeu

, pas ion si forte qu'il

n'est pas rare de les voir inviter des

étrnnrrers ¡rnssant dans la rue

iJ

en–

trer cl1ez elle pour faire une partie

de prime c)ui se prolonge fort avant

dans la nuit. A ce mceurs déréglées

se meJe beaucoup de bigo terie;

0 11

croit racheter ses erreurs, ses cri–

me meme, en fondant de égli.

es,

en

dotant des rnoo:isteres. On observe r i–

goureu ement l'ex térieur de la religion

et l'cm fait bon marché de sa morale

sévére. Le· rnoi nes ne sont pas epar–

gné dans cette revue satirique. Gage

nous les montre av ici es de richesses etde

tous les plaisirs du monde, empl oyant

une partie du jour

iJ

visiter les reli–

gieu es de leur ordre,

a

causer avec

elles,

il

foire de la musique et

il

manger

des confitures.

11

nous introduit dans

les couvents ou les reg les et la disci–

pline ne sont pas trop' bien observées.

'ous voyons les Pere

de la l\lercy

procérler

a

l'électio n d'un provincial'

se disputant d'abord et finl sant par

un combat aux couteaux. Ces bons

moines montraien t des deux: co tés un

zele

si

vif

a

faire tri ompber la cao e

de leur canclidat , qn 'i l ne fa llut ri en

moins que l'i ntervention du vice-roi et

de sa gnrd pour que l'élection se ter–

min;lt

1111

peu plus ca noniquement.

En ce temps-13, la puissance ecclé–

siastique, <lons la

' ouvell e-Espagne,

se me urait quelquefois avec le poo–

voir civ il; elle ne reculait pns

il

¡ll'en–

dre en main contre lui

In caust1 des

pop11lalion

souffrantes par quelque

;1bus cl'autorité.

ous en avons un

exemple clan

cette grande lutte de

1624 ,

entre l'a rcheveque Alonzo ele

Zcrna el le vice-roi marquis de Gel–

ve:r.. Thomas Gage nous raconte en

détail cet événcment qui eut toute l'im–

portance d'une émeute. Gelvez, bon

adnrinislrateur, sévére josticier, effroi

drs voleurs de grand chemin, ternis–

sait

les

qualités el e l'homme

d'1'~tat

par

une insntiable cupidité. Elle lui inspira

l'idée de spéculer sur les hl és en les

faisant accaparer par un de ses agents

nommé don Pedro l\Iexio, non moins

avicie que lui, riche et fort aclroit. Cet

homme, par ses achats da ns toutes les

contrées qui approvisionnaient la capi–

talc, fut bientot ma!tre clu marché, et

vendit au prix qu' il lui plut d'établir.

Le peuple souffrait, il se plaignit : il

s'adressa d'abord au vice-roi , et, sur

son rrfus de punir, il porta ses doléan–

ces

a

l'archei'ilque, qui ne

Ht

pas atten–

dre les

foudres spirituelles , seuls

moyens de répression dont il put dis–

po er. II excommun ia le vendeur de

blé; et, comme cclui-ci, loi n de

'a111en–

de1" tenait sa marchandi e

a

plus haut

prix, le prélat mit la capitale en in–

terdit et

lit

fermer les églises. Ce

fu t

grande rumeur chez un peuple émi–

nemment ratholique , chez un clergé

nombreox qui perflait en rnesses plus

de 3,000 francs par jour. Le vice-roi

ne pouvant parvenir

a

foire le·1er l'in–

terdit, donna l'ordre d'arreter l'arche–

veque comme perturbateur du repos

public et crimine! de lese-majr.sté,

ordre qui finit par étre exécuté, bien

que le prélat, pour s'y soo traire, se

füt

retranché dans

sn

cathédrale

co

mm

e dans un a ile imiolable, qu'il

e

ft.lt

revelu de se habits pontificaux,

c¡u

' il

e fOt pincé ur les marches de

l'autel, au milieu de son clergé, terrnn t

le aint sacrement d' une mai n et sa

ero se de J'autre. Alonzo de Zerna,

conduit ous bonne escorte

i:t

Saint–

Jean de Ulloa, fut ensuite embarqué

pou r ,l'E pagne sur un des vaisseaux

de l'Etat. l\1ais un te! acte d'autorité

soulevoi t trop de passions pour etre

accepté pa r une population qu 'excitait

des pretres irrites. Elle commenca par

pous er des cris de rage contre le chef

des offlciers de justice, un certain Ti–

rol, qui avait arreté le prélat. Cet

homrne, chaque jour menacé demort,

e réfugia dans le palais du vice-roi oit

il

fut

poursuivi par la populace dernan–

dant sa tete. L'émeute voynnt que sa

proie lni échappait, s'en prit au vice–

roi lu i-rnéme; elle brisa la porte de

Ja prison dépendnnte du pabis; elle

mit 1 s prison niers en liberté, pu is,

forte de tel

auxiliaires , elle attaqua