l\iEXIQUE.
ria
rent qu'en
1634,
époque oli, par des
tremblements de terre tres- forts et
tres-fréquents, le sol se crevassa dans
la vallée : ce phénomene, au dire des
incrédul es, favori a beaucoup le mira–
cle de l'image révérée.
Aucun événement important nevient
atli rer l'atteution du monde sur la
ou–
vel le-Espagne pendant un e grande par–
tie du dix-septieme siecle. Ce n'est que
vers
1680
que se cotes orientales ten–
tent l'avidité des hardis flibustiers.
En
16t:l3,
trois de leurs chefs, deux
Hollanrlais et le Frnrn;;ais Grammont,
a
la tete de douze cents lwmmes d'é–
lite, se rendirent sur la cote du Mexi–
que dans le but d'attaquer la nouvelle
Vera-Cruz. lis s'y introduisirent de
nuit par surprise. Graff, l' un drs chefs ,
s'emparo ele la forteresse qui était ar–
mée de douze pieces de canon, et les
dirigea aussitót sur la ville. Les Esµa–
gnols , réveillés par le bruit de l'artil–
lerie, apprennent que les ilibu tiers
sont maítres de la place; alors
ils
courent
élllX
armes, et bientót le car–
nage devient horribl e. Le
llibus–
tiers resterent vai nqueurs, et flrent
un grand nombre de prisonn iers , au
nombre desquels étairnt les plus ri–
ches et les plus notable. de la vi lle;
ils les renfermerent dan une de p1·in–
<:ipalcs églises qu'ils disposerent de
maniere
a
la faire sauter. l is firrnt
ensuite main ba se sur l'or, l'nrgent,
les bijoux, les marcha ndises des 11abi–
tan ts. lis en porterent sur leurs vais–
seaux pom· plus de six mi llions. Crai–
gnn nt alors d'lltre attaqué par le
mil ices des environs , ils offrirent la li–
berté aux Espagnols enfermés clnns
l'église,
ii
condition de payer une run–
ron de deux millions de pia tres qui
l'eur fut comptée immédiatement, pu is
ils s'empresseren t de mettre
a
la voi le
nvcc leur riche butin. Deux ans apres,
ces memcs hommes' sous les ordres
de Grammont, pnrtirent de la Tortue,
et allerent attaquer Campéche. Quel–
ques heures leu r suffirent pour s'em–
parm· des foubourgs. La forteresse,
munied'un ebonneartillerie, lltcl'abord
quelque résistance; mais sa foible gar–
nison J'abandonnant bientót pour se
sauver dans l'intérieur, les Oibustiers
en prirent
pos~ession.
lis y resterent
deux mois, pendant lesquels lis pi lle–
rent la ville qu'ils incenrlierent en se
retirant: Grammont
y
célébra la fete
du roi de Franr.e en véritable corsaire,
en faisant bn11er da ns un feu ele joie, le
jour de la Saint-Louis, pour plus d'un
mill ion de bois de teinture. Alors les
rivage·s du Mexique, qui bordent le
arand Océan, plus heureux que ceux
3e l'AtJ.antique, voyaient s'avancer les
missionnaires jésu1tes
a
la conquéte
toute pacifique d6 la Californie; con–
quéte poursuivie sans succes pe11d ant
pres de deux siecles par Cortes et par
tous les vice-rois, ensuite abandonnée
comme impossible pa r la cour de Ma–
drfd , et reprise par cette société cé–
lebre dont les services géograpbiques
ne peuvrnt etl'e mécoonus.
Le voyage de Ulloa, en
1641,
entre–
pris par ordre de Cortes, avait
a
peu
pres établi que la Californie tenait nu
continent. Ce fut comme une pres–
qu'11e que le pilote CastilJo
Ja
repré–
senta su r a carte coa truite
a
Mexico
en
1641.
l\Jalgré ces progres de la géo–
graphie, le cartographes du temps de
Charles Il regarderel'lt cette contrée
comme un archipel des grandes ilcs
appelét!.
islas Carolinas.
La peche
des perles y attirai t <le temps en temps
quelques batiments expédiés des ports
de Xalisco, d'Acnpulco ou de Cha–
ca la. Sébastien Viscaino en avait for–
mellement pris possession des
1596.
Quarante- six ans plus tard les jé–
suites parvinrent
a
y fo rmer quel–
ques établis ements. lis eu rent
a
lu t–
ter contre les efforts des moin es de
Saint-
Fran~ois,
qui cherchaient de
temps en temps
a
s'introduire chez les
Indiens. lis eurent
a
combattre ces
Jndiens stu pides et féroces, incapables
de compre11dre les bienfaits de la civi–
lisation, et n'obtinre11t pointdes postes
mi litaires la protection qu'ils en de–
vaient attcndre. Le temps lcur vint en
aid e; leur zele fut apprécié; ils rem–
porterent enfin une victoire complete.
Non-seulement ils eurent le privilége
du gouvernement spirituel de la Cali–
fornie, mais la cour décida que tous