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152

L'U

IVERS.

les soldats, meme Je capitaine du déta–

chement de Loreto , seraient sous les

ordres du Pere pré iclent. Depuis

1697

ju qu'en

1721,

trois jé uites, les Peres

I<.ühn, Sall'atierra et

garte, firent

connaitre dans le plus grand dP.tail les

cotes qui environnent la mer de Cor–

tes, l'a pect physique du pays et son

Yéritable tracé. On crut alors, en F.u–

rope, avoir appris pour la prcmiere

fois que la Californie était une pén in-

ule

(*).

Ces religicux en furent les vé–

ritables conquérants; ils la soumirent

a

l'Évangi le. Leurs établissement , pen–

dant les oixante premieres années du

dix-huitieme siecle, furent en plein

progri>s. On y con1ptait alors seize

mis ions principales, dont dépendaient

encare quarante et qu elques villa"es.

Les jésuites déployerent, dans cette

reuvre de eivilisation, Je zel e apo to–

Jique, !'i ndustrie commerciale, l'ad–

ministration prudente et

sa~e,

et l'ac–

tivité auxquels

ils ont dll tant de

succes' et qui les ont exposés

a

tant

de calomnies d.111s les deux Jodes. Le

fanatisme ne g11idait pas lcur pns.

lis

arri verent chez les sauvagrs califor–

niens m·ec des enrio

it~

pour Je - amt1 -

ser, et du grain pour les nourrir. La

haine de ces peupl s pour le nom e -

pagnol fut ,-ai ncue par la biem:ei ll;ince

de leurs in t ituteurs. Eux: se firent

charpentiers, maro11s, tisserands, ar–

d1itectes, cultivñtem· . Depuis

leur

expulsion en

t

767,

J'administration

de la Californie fut confiée aux domi-

11irai ns de

Iexico, et la prospérité de

missions disparut avec leurs habiles

fondateurs.

Avant d arriver

a

la révolution de

1808,

il nous faut prendre une id éc

de l'organisation coloniale, civile,

poli tique et reli"ieuse du

Iexique,

(•) Le Pcre Kiihn élablit, en

169;,

par

ses

propres obsen-ations, c¡ue Ja Californie se

r allachait Yers le nord au conlinenl el se

joignait

ii

la Pimcria-Alla. Vingt an plus

tnrd, Ur¡;ale ,•isila le golfc de Californicju -

r1u'a u Rio -Colorndo; il IHn la rarle d'unc

parlie des

cótes, el recon nut qu'il n'exis–

tail poiut de communication entre ce golfc

et la mer du Sud. L'exaclitude de la carie

de

Caslillo fut alors confirmée.

pnsser en rernc son état

ocial , et

ianalrr cett

uite d'¡¡ bu qui rrunit

dans une haine rommune du joug es–

pagnol le créoles blancs et les hommes

de la race ro11

11

e.

L'Espagne ?onda

e

colonies rn

Amérique avant toute Ir nutres pui -

sanees.

A

ell e appartint la tfiche d:rn–

gereuse des premier e sais. C'était au

temps ou l'Europe sortait

a

peine du

moyen 5ge; ou

la

réforrne dans le

Nord a"itait les esprits; ou la crainte

de Ja voir péntitrer dans des contrres

nouvellement affranchies de la présence

des Maures, ten:iit cette meme Espngne

en défiance perpétuelle. Elle e roidi-–

sait dans son immobilité contre tout

changrment poi itiqne ou

relicrieux :

elle confiait i1 l'inqui ition la garde de

son Yieux: chl'istianisme, <le ses vieilles

institutions. Fanatique, et encare toute

che1•aleresque, elle comhnttait pour

une maitre se, pour

aint Jacqnes,

pour l'immaculée conception de

la

ierge , avec une én-a le ¡¡rdeur; et,

quand il s'a"i sait ele triompher de

infüf ele ,

el

étendre sa foi et d'rnrichir

le trone de nouveaux dornnine , tous

Je moyen

lui semblaient légitimcs.

Ce

cli po itiorts

xpliquent le me–

sure

rícroureu es emplo.rée

pnr les

Ca tillan dan

les merique · , !'esprit

de leur poli tique, et les elroits qu'ils e

croyaient sur la terre conqui e ou ur

les peuple vaincus.

Le J\Iexique, comme toutes les au–

tres posses ions arnéricaines ele l'E -

pagne, n'était point on idéré comrne

colonie dnns l'acception ordinuire de

ce mot. C'était uniquement une pro–

priété de la couronne en vertu de la

donation du pape.

11 roi appartenait

Je pays; tou te les terre ocr.upée par

les conquérant ou leurs ayants droit

et par les indigenes étaient réputées con–

ce

ion royale.

A

ce titre de proprié–

taire, le roí ne levait pas d'impots sur

le so l, mais percevait des droit , des

tributs' des redevances.

n

gouvernait

par un clélégué ayant le titre de vice–

roi. JI ne reconnai sait aucun droit de

corporation, aucun privilége. Les fonc–

tionnaires étaient es

~ens'

e gens

a

gages plus ou moins retribués.