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MEXIQUE.

147

céréales, les arbres fruitiers et les lé–

gumes de nos jardins, que les Espa–

gnols- s'empresserent .d'importer en

Amerique.

La dP.couverte et la colonisation du

nou1

1

eau

·1exique, la partie la plus

septentrional e de la Nouvelle-Espagne,

appartiennent encore au seizieme sie–

cle, et c'est encore ici des moines mis–

sionnaire:; qui forment l'avant-garde.

La

~rande

expédition du c;ipitaine

EspéJO suivit celle du Pere Augustin

Ruiz-, qui périt victi me de son zele

reli gieux. Si l'on pouvait s'en rappor–

tait

a

la relation du premier, cette

prov ince reculée présentait au mo–

ment de sa découverte des popu–

lations en voie de civilisation , et

dont quelques -unes avaient certains

rapports communs avec les A.zteques,

autant toutefois qu e des hommes li–

bres peuvent ressembler

a

des esperes

de erfs d'une aristocratie féodale. Es–

péjo vit plusieurs de ces Indiens,

110111-

mes et femmes , avec des robes de

coton agréablement peintes, ou des

casaques d'étoffe bigarrée blaoc et

ble11 ,

iJ

la maniere des Chin is :

tqus

étaient ornés de plumes de div:erse

rouleurs. Un des chefs lui

fit

présent

de quat re mi lle manteaux de coton. La

tribu des Jumanes se tatouaít le vi–

sage et se t rnrtait de ligues bizarre

sur les bras et les jambes. Ces peuples

avaient pour armes <le grands ares

1dont le¡¡ Jleches se terminaient par des

poin tes aigues d'un caillou fort dur,

et des épées de bois armées des deux

c6tés de pierres tranchantcs, co¡nmeles

épée· des Aztequ es; ils savaient s'en

servir avec bcaucoup <le dextérité et

co uper en deux un homme d' un seul

coup. Leurs boucliers étaient recou–

verts de peaux de boouf non tonnées.

Quelqu es·unes de ces ¡ietites nations

logea ient dans des maisons de pi erre

a

qtiatre étages '

i.t

toits plats, et dont

les épaisses mu rai ll es les gar11.ntis–

saient <l ll froid de l'hi ver. D'autres se

rcposaien t sous des tentes pend ant les

chaleurs J e l'été, ou

y

vivaient toute

J'année. On rencontrait des bourgades

ou le luxe et l'aisance se faisa ient re–

marquer. Les mai ons étaient eridu i-

tes de chaux, et les murs couyerts de

peintures. Les hahitants portaient de

fort beaux maoteaux é¡¡;alement peints,

et se nourrissaient de viandé¿ bien

préparées et de pain de ma"is. D'autrcs

tribus étaient un peu plus sauvages;

elles se recouvraient de pcaux d'ani–

maux, produits de leurs chasses, et

fai aient de la chair du bison Jeur prin–

cipalenourriture. Les plus voisines des

bords du Rio-del·Norte , et <lont les

champs paruissaient bien cultivés,

obéissaient

a

des chefs dont les ordres

étaien t annoncés par des crieurs pu–

blics. On voyait chez tous ces Indiens

~ne

multitude d'idoles, et dans chaque

cabane une chapelle dédi ée au mau–

vais gépie. Jls représentaient en pein–

ture Je soleil, la lune et les étoiles

principaux objets de leur culte. Lors–

qu'ils virent pour la premiere fois les

chevaux des Espa¡¡;nols, eux, non moins

étonnés que les Mexicains, furent ten–

t és <le les adorer comme des &:res

d'une naiure supérieure. Ils consenti–

rent

a

les loger dans une de leurs plus

belles maisons, et les prierent d'accep–

ter ce qu,ils avaient de meilleur. On

trom'ait dans cette grande contrée d'a–

bondantes moissons de mai"s, des me–

lons, des cit rouilles, du lin semblable

i.t

cela · d'Europe, des

vignes

chargées

de raisin, et de belles

for

e.ts rempli es

de bu files , de cerfs , de daims et de

toute espece de r?ibier. Tels furent en

sub tance les re.-:its

d' Esp~o,

récits

évidemment fabuleux, et 11ui par cela

meme 6rent fortune dans !'esprit <les

gouverneurs de la

ouvell e-Espagne.

Ceux-ci, frappés des avantages d'un e

aussi merveill cuse contrée , chargerent

don Juan de Onate d'en prendre posses–

sion et de la coloniser. Cette mission

fut remplie daos la demiere année du

seizi eme siecle. Les rives du Rio-d el–

Norte se peuplereut d'Européens. Les

anoées sui vantes virent Je christia·

nisme essayer son iofluence sur les

sauvages ind iens , et plunter

In

croiX:

au mi lieu de

nation

s féroces qui furent

longtemps et

do.nt

qu elques·unes sont

restées la terreur des Espagnols. En–

core aujourd' hui les colons du nouveau

Mexiquc , conuus par la grande éner-

10.