Table of Contents Table of Contents
Previous Page  176 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 176 / 678 Next Page
Page Background

L'UNIVERS.

révolution

ele

1808.

Revenons au

XVI•

iecle, alors que le joug

tait

lourd, et que !'esprit d'ind

pend~nce

agitait encore quelques nation

bel–

liqueuses, entre lesquelles se di tin–

guaient

les Chichimeques, les plus

sauvages et les plus braves de tous ces

hommes du Nord, dont l'établis ement

sur le plateau d'Anahuac avait précédé

celui des Azteques. lis occupa1ent les

environs de Guadalaxara. Lorsque les ·

E pagnols arriverent daos cepa} s, ils

y

rernarquerent les ruines de plusieurs

grandes villes, dont le territoire pa–

raissait avoir été jadis cultivé; il ne

l'était plus. Les Chichimeques avaient

chassé les Otomies, peuple essentiel–

Jement agricole, qui s'était retiré plus

au sud. :Eux ne vivaient point daos des

maisons, ils ne connaissaient d'autre

bonheur que l'existence vag:abohde des

foréts et des montagnes; la cbasse fai–

sait leur principale occupation , ils

passaient pour d'excellents archcrs, ils

étaicnt armés de lonrrs ares et de fle–

ches, et enlevaient le

~éricrfine

a

leur

prisonniers, dont il

tai aient trophée

dans leurs jou1

1

de fetes.

Ces Chichimeque qui

s'avan~aient

jusqu'll trente licues de

lexico, étaient

de trop dan°ereux \'Oisins pour que les

E papnol Jes lais a sent en repos. At–

taquei dan

lenl'S village ,

e réfu–

gierent daos les montagnes. C'qst IU

que Christoval de Ouate les poursui–

vit avec un petit nombre de cavaliers

e( ue fantassins et beaucoup d'Indiens

alliés: cette petite arrnée

s'avan~a

jus–

qu'au rocber de Mixtan; quinze mi lle

ennemis en descendirent avant le lever

du soleil et firent main basse sur la

troupe d'Onate. A la nouvelle de cette

défaite, Al varado, ce lieutenant de Cor–

tes, l'un des héros de toutes les gran–

des journées de la conquéte, quitta le

frontieres du Guatem¡¡la pour se me–

surer aussi avec

les Chicbimeques

qui , retranchés dans leurs rochers ,

remporterent une nouvelle victoire

sur les E pagnols. lis ne se conten–

terent pas de les repou ser, ils les

poursuivirent, et si vivement, qu'

!–

varado lui-méme se vit obligé de pren–

dre la fuite. Emporté par son cheval

fougueu. daos un pré ipice, il mou–

rut troi

jour

:ipre

de

suite

de

cette chute \•iolentl'

1

Jai

ant le· \'ieux

cornpagnon

d'nrm

1

qu'il n1·ait si

SOUl'ent COnduit

a

Ja vicloire, illCOll•

solables de a perte. Elle

fu

t

Vl'm;ée,

mais non saos peine. 11 fallul plus de

deux années de combat pour n;duire

ce

terribles Chichimeque . Le vice–

roi

lendoza fut obligé,

a

l'emnple de

Cortes, d'appeler

a

son aide cinquante

mille lndiens de Tlascala, de Cholula,

de Tepeaca, qui semblent avoir cu

mission de mettre tout l' Anahuac 1mx

mains des E pagnol . On

fut

tout

étonné dans cette rude campa"ne de

voir les Chiehimegues combattre avec

un ordre ineonnu aux Indiens; ils se

présentaient en bataillons ayant ept

hommes de profondeur ; leurs

rangs

étaient serrés, leurs mouvements ré.gu–

liers : on cut <lit que CLUelque trans–

fuge espa¡:¡nol leur avaít enseigné la

tactique d Europe. Cette guerre est,

:ipres la grande $Uerre de

la

conquete,

l'é\'éneltlent militairc Je plu

impor–

t¡¡nt du eizieme iecle. Pour contenir

cette race belliqueuse vuincue, mais

non soumi e, on entoura leur

fron–

tieres de olonies

t de places forli–

fi ées. La 1·ille de

on-i\ligucl sur la

route de Zacatecas

'éleva comme une

barriere

iJ

lcurs incur ion . Dans le

meme but on agrandit le

\'illes de

Durango et de San-Séba tien.

11

y· eut

bien sur d'autres points quelque

ri>–

voltes partielles, mais de peu d'impor–

tance, au nombre desquelle

figurent

celles des indigenes de la vallée de

Vaorita et des Indiens d'Oaxaca, nou–

vellement convert i , qui renonccreot

a

la religion chrétienne et revinrent aux

dieux de lcurs ancétre . Toutes ces

tentatil'e n'eurent d'autre résultat que

de rendre plus lourd le joug espagnol.

Tandis que ces choses e passaient, de

nom·elles villes s' Jevaient sur tous les

points de la conquéte; de nouvelles po–

pulations s'y rendaient d'Espagne, de

Cuba, de aint-Domingue, attirées par

la fertilité du littoral maritime et des

terres chaudes qui donnaient du su–

cre, du cacao, de la cochenille, de l'in–

digo, du coton, précieux produits qu'on