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L'UNIVERS.

Les deux rejetons des deux malheu- patronage en véritables apotres de

reuses dyoasties de Mexico et de Tez- l'humamté. Nous pout'rions 11jouter

cuco furent

a

la fois ses maítres et ses que les incapacités

m~me

dont ils

amis. Ce fut Sahagun qui suggéra

a

étaient légalement frappés, tournerent

Don .Antonio de l\tendoza, le premier dans le principe

a

lenr avantage. La

et l'un des plus dignes vice-rois du couronne, en les déclarant inhnbiles

a

Mexique, l'idée de créer un. collége contracter sans l'assistance d'un tu–

pour l'instruction des jeunes Indiens. teur pour des valeurs supérieures

a

11

réunit pl us de cent éleves qui de- - cinq piastres, les rnettait

a

l'abri de la

vaient, en se répandant dans les dif- ruse et de la rapaeité des blancs. S'ils

férentes villes du royaume, instruire

a

furent astreints a payer le tribut'

leur tour leurs compatriotes. Le pere on les affranchit de l'alcavala et de

Sahagun dirigeait cette reuvre de piété plusieurs autres taxes onéreuses. II

et de philanthropie <JUi compta bientot fut <léfendu aux Européens de s'éta–

autant d'ennemis que de gens' intéres- bltr dans leurs villages. Malheureuse–

sés a l'abrutissement des in<ligenes. ment toutes ces mesures prises de loin

On était sur de trouver Sahagun la n'eurentpas, dans l'exécution, lesucces

ou

il

y avait des injustices

.a

co1u- qtl'on s'en promettait. Les bonnes in–

battre, des douleurs a consoler, des tentions de la cour d'Esptigne pendant

miseres a sccourir. Sa mort fut une les seizieme et dix-septieme síecles ne

calamité pour les pauvres Indiens qui gai:antirent pas les Indiens d'un sort

perdirent en luí un protecteur puis- misérable. Tuutefoís leurs souffrances

sant. Le nom de Las Casas est trop ne prouvent rien contre Je gouverne–

illustre pour que nous ayons besoín de ment de l\ladrid; elles atrestent seule–

dire íci ce 9ue fut, ce que flt cetapotre: )11ent que dans les premiers temps qui

qui ne saít ses reuvres, on co urnge ·et ¡miviren tla

conqu~teil

étaitsans moyen

son zele infatígállle pour protéger la d'action sur ce grand nombre de sol–

race américaine aux maíns dés Espa- dats espagnols envahisseurs des pro–

gnols. Gráce

~:i

sa persévérante ínter- p11iétés de l'áncienne aristocratíe mexi–

ventíon , a sa parole évaogélique, caí ne, et ma1tres de toute cette

cette race vaincue fut prise en pitié population

va~sale

qui couvrait le

par les papes et les rois d'Espagne. puys.

ll

y eut alors au 1\lexique une

Deux bulles de Paul

III

déclarerent périocle d'anarchiemilitaire pendant la–

les Indiens créatures raísonnables

~t

quelle la force et le caprice tinrent lieu

·capables de participer aux sacrements. du droit. Tous les p9ssesseurs de ter–

Des

1523

Charles-Quínt avait expédíé res , moins le petit nombre de nobles

de Valladolid des instructions fort sa- _admis dans l'armée espagnole ou que

ges et fort précises pour l'établisse- les alliances avec les vainqueurs pro–

ment d'un gouvernement régulierdans tégerent, furent dépouillés. On lai ·sa

kl Nouvelle-Espagne. Le prince défen·· , seulement

a

cette pauvre noblesse, -

doit tout partage des naturels; il an- ainsi qu'a ses anciens vassaux, qu el–

nulait ceux qui avaient été faits; il dé- ques petites portions de terres

a

l'en–

claraít les Indiens libres en acquittant tour des églíses pour habiter et se nour–

Ies droits de vasselage; il recommao- rír. Alors on elllployait les indígenes

dait de n'user d'aucune violence en- comme blltes de sornme pour porter le

vers eux. Les memes ordonnances fu- bagage et tra"lner les canons, ou, comme

rent reoouvelées en

1535, 1549, 1550

troupes auxiliaires, on les livrait aux

et

1552,

ce qui fait supposer qu'elles premiers coups de l'ennem i. Dans les

n'avaient pas été bien exécutées jus- expédi tions du Mechoacan, de Panuco,

q1:1'alors. Tout service personnel des du Hondurns, d'Oaxaca , du Guate–

indigenes fut aboli, et,_ pour leu_r don- mala, ils combattírent contre

l~u rs

ner dans le pays meme de pu1ssants freres pour leurs tyrans; on les la1ssa

appuis, ils furent mis sous la protec- sans nourriture, on les accabla de

fa–

tion des éveques, qui exercerent un tel tigues. La mort sous toutes les for-