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ME'X.IQUE.

143

mes, fmnine, fievl'es, petite vérole

surtout, vint les moissonner. La dé–

population croissant rapidement, un

autre ordre de choses fut introduit.

L'intéret preta l'oreille

a

la voix de

l'humanité. (j)n exécuta mieux les dé–

crets des rois cat

holiq

ues, l'oppression

fut

régularisé~.

I.es

Indiens regardés

comme dépendance du sol furent atta–

chés

a

la gleba, par l' établisseinent des

Encomiendas,

especes de fiefs établis

en faveur des

conquistacloi·es.

L'escla–

vage, d'abord arbitraire et soumis uni–

quement a la loi du bon plaisir, prit ges

formes léga les. On partagea entre les

conquérants les restesdu peuple vaincu.

Les lndi ens, divisés en tribus de plu–

sieurscentainesdefomilles, eurent poui;

maitres les soldats qui s'étaient distin–

gués dans la guerre d'invasion, et les

gens de loi envoyés de·Madrid pour gou–

verner les provinces. Toutefois, ces feu–

dataires

encomienderos

ne se batirent

point des nids de vautour comme les

seigneurs du mayen

~ge,

mais des

lia–

ciendas

ou grandes fermes, qu'ils eu–

rent Je bon esprit de faiue régir

a

la

maniere de la noblesse azteque.

11

n

1

y

eut point d'interruption et de change–

ment dans la culture des plantes du

pays. Le. serf

y

apporta sa routine hé–

réditaire, et s'identifia tellement avec

so ma1tre, que fort souvent il en prit

le nom . Beaucoup de familles indien–

nes portent encare aujourd'hui des

noms espagnols sans que leur sang ait

jamais eté m81é au sang européen.

Dans celta période de vasselage , la

masse du peuple resta ce qu'elle était

avaut la conr¡ul!te, pauvre, avilie, tra–

voillant pour autrui et nr. possédant

ríen. Alors une heureuse circonstance

vint proléger la vie des indigenes. Les

premiers colons ne firent pas au Mexi–

que ce que leurs compatriotes ava ient

fait

lllL'<

ntilles. lis ne forcercnt point

toute Ja·population inclienne

a

s'enter–

l'et'

dans les profondeurs du sol pou r

eu anacher l'or et !'argent; ils ne

:fouillerent point les mines; ils ne pos–

sédaient ni les foncls ni les connais–

sanccs nécessaires pour les exploiter.

lis ignornient l'art de traiter le mine–

rai pour en séparer le métal ; ils se

1

contenterent'

a

Jlimitation des natu–

·rels, de laver les terres entta'inées de:s

montagnes par les rivieres et les tor–

rents, et d'en retirer les

grain~

d'or

qui s'y trouvaient. Les mines de la

Nouvelle-Espagne, qui ont répandu tant

de richesses sur le globe ·, ne fui:ent

découvertes que plus'ieursannées apres

la conquete, et r<1pporterent peu de

chose aux premlers entrepren.curs.

Cette industrie, assez -longiemps l:m–

guissante, n'occupa qu'un petit nom–

bre de bras. Ce fut un llonheur pour

l'humanité.

Jusqu'au XVIIIº siúcle le sort des

culti vateurs mexicains fut

a

peu pre!l

celui des serfs dé .notre Europa.

D~puis,

il

s'améliora progressiYement.

Les fomllles des

conquistadoi·es

.s'e·

tant éteintes en partie, les

en,comien–

das

ne. furent point distribués de

nouveau. Les vice· rois et les

audien–

cias

veillerent sur les intérets des

lu–

die.ns

qui, déclar'és ,liQres, s'appartin–

rent a

eux-n;íemes et

prirerít d

isposer

de

leurs personnes.

Auc.un.

service

personnel ne leui: fotjmposé. Le

mita

(travailiorcé des mines) fut abolí;

ce

travaH devint entierement volontaire

et rétribué. Toutefois, malgré ces

améliorations, de nombreux abus res–

taie t encare, au prernier rang élesquels

il faut placer les

repartimientos,

ven–

tes forcées failes aux lndiens par les

agents -de l'administration espagnole,

ventes presque toujours frauduleuses,

et qui constituaient l'indigene dans

une entiere dépendan¡:e du créancier.

Ce dernier,

a

défaut de , payement.,

acquérait un droit absolu sur le tra:–

vail de son débiteur, et pouvait le ré–

duire en une servitude de fait comme

insalvable. Dans ce systeme, vendre

un mulet, une selle, un manteau

a

un

l\Jexi caiu, c'était l'acheter lui-meme.

Charles

III,

le bienfaiteur de la po–

pulation américaine

1

défendit

Ce'S

re–

partimientos, qui, cependant, conti–

nuerent dansqu elques parties éloignées

de l'roil des intendants.

Nous verrons bientot quels étairnt

les autres abus <lont les hommes sages

demandaient ·1e redresse1uent, et qui

subsistaient encare au moment de la

f