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les Azteques : tout homme pouvant
combattre était soldat. Les chefs ou
seigneurs feudataires et les princes
<illiés devaient fournir un certain
nombre d'hommes et marcher a
Jeur tete aussitOt qu'ils en étaient
requis; c'était de ces contingeuts divers
que se composait l'armée dont l'or·
ganisation n'était pas permanente,
et ressemhlait a celle des armées
féodales c!u moyen l\ge. Sa hiérarcbie
et sa cornposit1011 sont mal connues;
on sait seulement que tous les grades
étaient réservés
á
la noble1i1se, qu'elle
était commandée par plusieurs géné–
raux de grades différents, et
di~tingués
par des plumes, par des casques et
par des armures part1culieres. Un gé-
11éral en chef avait le commandement
su¡¡réme. Pour l'armée, le dernier des
Moctezuma avait
in~titué
trois ordres
militaires : l'ordre des Princes, des
Aigles, des Tigres. Les seigneurs dé·
corés de l'un de ces ordres en portaient
a
la guerre les insignes sur leur ar–
mure. Les chevaliersdu Tigre (Jaguar)
par exemple, étaient tache
tés
comme
leul'"patron. L'ordre des Priuces passait
pour le premier de tous; l\loctezuma,
avant d'etre couronné, enJaisait partie.
Tous ces différents cbevaliers avaient
des logements particoliers au palais ,
quand ils y étaient de service. Les
armes des Azteques, comme celles des
autres peuples de l'Amérique de cette
époque , etaient bonnes pour com–
battre des ennemis qui n'en possé–
daient pas de meilleures. Leurs guer–
riers portaient des especes de cuirasses
de coton de trois centimetres d'épais–
seur., qui protégeaient le corps depuis
le coujusqu'a la ceinture. Un bouclier
d'osieren forme d'écusson ou ovale,
couvert de toile et de plumes , et dont
la forme rappelle les l.Joucliers repré·
sentés sur plusieurs vases de la grande
Grece, leur servait
a
amortir le coup
des dards.
A
l'aide d'une massue creu–
sc, ils
lan~aient
des pierres avec au·
tant de force que si elles \larta ient
d'une fronde. Le soldat qui al ait pres–
que' nu au combat, jetait sur la tete
de l'ennemi le filet
a
grn ndes mailles
dont il s'était enveloppé le corps. Les
généraux chevaliers de
1'
Aigle ou du Ti–
gre se couvraient de cottes de mailles
d'or et de cuivre, et portaient des cas-.
quesqui imitaierrt lateled'un aigle, d'un
serpent, d'un crocodile ou d'un ja-·
guar. Un s¡ibredetrois piedsde long
et de quatre pouces de large, armé
des deux cotés de morceaux d'obsi–
dienne parfaitement affilés et coupant
comme des rasoirs, portait un premier
coup assez souvent mortel; mais le
trancbaat s'émoussait facilemeat et
l'arme devenait inutile. Des pique5,
dont quelques-unes avaient qu10ze ou
seize pieds de long, se terminaient par
une pointe de cuivre fort bien aiguisée.
l\Iais !'arme la plus daagereuse entre
les mains des Azteques, était un dard
qu'ils savaient lancer avec une merveil·
leuse adresse; il percait un homme de
part en part. A ce cford était attaché
un long cordon, a l'aide duque! le
combattant le retirait avec prompti–
tude pour le lancer de nouveau. Les
Espagnols memes redoutaient cette
arme meurtriere, dont les cuirasses de
fer ne préservaient pas toujours. L'his–
toire de la -conquete prouve que les
Mexicains n'avaient pas la moindre
idée de ce que nous apP.elons ordre de
marche, ordre de bat'a1lle, évolution,
tactique et discipline ; ils se ruaient
en masse sur l'ennemi, et revenaient
a la charge ta11t qu'ils n'étaient pas
découragés.
11
ne fallait pas grand'–
chose pour qu'ils Je fussent complé–
tement : la mort ·d'un général , Ja
prise de l'étendard royal les frappait
de terreur, et ils prenaieut la fuite
lor meme qu'ils étaient les plus forts
et que la fortune les favorisait.
Pau~
vres soldats en rase campagne , il
n'en était pas ainsi derriere leurs
mu railles, ou dans leurs·tours, ou sur
les plates-formes de leurs temples; la,
il fallait les tuer pour les vaincre. Quel-
. ques restes de murailles sur les an–
ciennes frontieres orientales des Tlas–
calaus pourront donner l'idée du
systeme des fortifications aztcques
et de lcurs camps retranchés. Ces mu–
railles,
~énéralement
peu élevées et
fort épaisses ( 8 a
1
o
pieds de haut
sur
18
de large), étaient 'n pierres