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l\IEXIQVE.

117

les Azteques : tout homme pouvant

combattre était soldat. Les chefs ou

seigneurs feudataires et les princes

<illiés devaient fournir un certain

nombre d'hommes et marcher a

Jeur tete aussitOt qu'ils en étaient

requis; c'était de ces contingeuts divers

que se composait l'armée dont l'or·

ganisation n'était pas permanente,

et ressemhlait a celle des armées

féodales c!u moyen l\ge. Sa hiérarcbie

et sa cornposit1011 sont mal connues;

on sait seulement que tous les grades

étaient réservés

á

la noble1i1se, qu'elle

était commandée par plusieurs géné–

raux de grades différents, et

di~tingués

par des plumes, par des casques et

par des armures part1culieres. Un gé-

11éral en chef avait le commandement

su¡¡réme. Pour l'armée, le dernier des

Moctezuma avait

in~titué

trois ordres

militaires : l'ordre des Princes, des

Aigles, des Tigres. Les seigneurs dé·

corés de l'un de ces ordres en portaient

a

la guerre les insignes sur leur ar–

mure. Les chevaliersdu Tigre (Jaguar)

par exemple, étaient tache

tés

comme

leul'"patron. L'ordre des Priuces passait

pour le premier de tous; l\loctezuma,

avant d'etre couronné, enJaisait partie.

Tous ces différents cbevaliers avaient

des logements particoliers au palais ,

quand ils y étaient de service. Les

armes des Azteques, comme celles des

autres peuples de l'Amérique de cette

époque , etaient bonnes pour com–

battre des ennemis qui n'en possé–

daient pas de meilleures. Leurs guer–

riers portaient des especes de cuirasses

de coton de trois centimetres d'épais–

seur., qui protégeaient le corps depuis

le coujusqu'a la ceinture. Un bouclier

d'osieren forme d'écusson ou ovale,

couvert de toile et de plumes , et dont

la forme rappelle les l.Joucliers repré·

sentés sur plusieurs vases de la grande

Grece, leur servait

a

amortir le coup

des dards.

A

l'aide d'une massue creu–

sc, ils

lan~aient

des pierres avec au·

tant de force que si elles \larta ient

d'une fronde. Le soldat qui al ait pres–

que' nu au combat, jetait sur la tete

de l'ennemi le filet

a

grn ndes mailles

dont il s'était enveloppé le corps. Les

généraux chevaliers de

1'

Aigle ou du Ti–

gre se couvraient de cottes de mailles

d'or et de cuivre, et portaient des cas-.

quesqui imitaierrt lateled'un aigle, d'un

serpent, d'un crocodile ou d'un ja-·

guar. Un s¡ibredetrois piedsde long

et de quatre pouces de large, armé

des deux cotés de morceaux d'obsi–

dienne parfaitement affilés et coupant

comme des rasoirs, portait un premier

coup assez souvent mortel; mais le

trancbaat s'émoussait facilemeat et

l'arme devenait inutile. Des pique5,

dont quelques-unes avaient qu10ze ou

seize pieds de long, se terminaient par

une pointe de cuivre fort bien aiguisée.

l\Iais !'arme la plus daagereuse entre

les mains des Azteques, était un dard

qu'ils savaient lancer avec une merveil·

leuse adresse; il percait un homme de

part en part. A ce cford était attaché

un long cordon, a l'aide duque! le

combattant le retirait avec prompti–

tude pour le lancer de nouveau. Les

Espagnols memes redoutaient cette

arme meurtriere, dont les cuirasses de

fer ne préservaient pas toujours. L'his–

toire de la -conquete prouve que les

Mexicains n'avaient pas la moindre

idée de ce que nous apP.elons ordre de

marche, ordre de bat'a1lle, évolution,

tactique et discipline ; ils se ruaient

en masse sur l'ennemi, et revenaient

a la charge ta11t qu'ils n'étaient pas

découragés.

11

ne fallait pas grand'–

chose pour qu'ils Je fussent complé–

tement : la mort ·d'un général , Ja

prise de l'étendard royal les frappait

de terreur, et ils prenaieut la fuite

lor meme qu'ils étaient les plus forts

et que la fortune les favorisait.

Pau~

vres soldats en rase campagne , il

n'en était pas ainsi derriere leurs

mu railles, ou dans leurs·tours, ou sur

les plates-formes de leurs temples; la,

il fallait les tuer pour les vaincre. Quel-

. ques restes de murailles sur les an–

ciennes frontieres orientales des Tlas–

calaus pourront donner l'idée du

systeme des fortifications aztcques

et de lcurs camps retranchés. Ces mu–

railles,

~énéralement

peu élevées et

fort épaisses ( 8 a

1

o

pieds de haut

sur

18

de large), étaient 'n pierres