MEXIQUE.
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joug avée une telle répugnanoe que,
la nomination de la comri:mnauté, et
-dans l'espoir de le secouer et de re-
dont lrs fon'ctions ont quelque rap–
couvre-r fours premiers droits, pin-
port avec celles de nos .commiss.airés
sieurs d'entre eux rechercherent la
de police, avaient mission de veiller
protection de Cortes et se réunirelit
sur la conduite d'un certain nombre
a un ennemi étranger contre un op-
de fatnilles, et d'instruire cbaque Jour
presseur domestique. Ce n'est done . le grand juge de tout <;:e qui intere&–
pas sous le reg ne de ce Moctezuma,
sait l'ordre public. Tous ces magis–
mais sous celui de ses prédécesseurs,
trats décidaient d
'apres des lois posi–
que nous pouvons
reconnaltre
la
tives, la plupart
traditionnell.es. I.a
forme originaire et l'espt'it du gou-
rnort figure souvent daos ce code bar–
vernement du l\lexique. Les écrivains
bare. On la trouve prononcée. contre
espagnols ont fait cette perpétuelle
·ceux qui maltfaitaient les. courriers
confusion, et il e
t
im~ossible
de pren-
et les ambassadeurs; qui déplacaient
dre chez eux une idee juste du sys-
dans les champs une borne indicative
teme monarchique de l'empire. Tou-
de la propriété; qui engageaient le
tefois ajoutons qu'aux jours meme de
combat avant l'ordre des chefs; qui
l\loctezuma,
il
était des limites que la
altéraient les poids et mesures; etc.
couronne n'osait franchir. Les gran-
Le divorcc était pe.rmi8.
11
était dé–
des affoires se délibéraient en conseil.
fendu au mari de tu'er sa femme lors.–
La oixante et unieme peinture de - qu'il
la
surprenait en adultere; le
Mendoza nous
fait assister
it
une
juge s'en chargeait pour luí.
.
séance de cette assernblée, ot1
l'on
Nous voyons une foule de pemes
voit le monarque et qtrelques sei-
plus ou rnoin s graves appliquées aux
gneurs, placés suivant leur rang, oc-
plus minces délits , aux plus chétives
cupés
it
discuter une affaire d'Etat.
contraventions. Les pretres étaient
Plus d'une fois, qux jours dif/icj l s
un peu 1nieux traités que les áutres
de la ·lutte avec les Espagnols, ¡10us
oitoyens; s'ils abusaient d'une femme
verrons encore Moctezu111a consulter
lil.ire, ils e11 étaient quittes pour
Iil.
ses conseillers sur les ·prétentions de
pri vation de leor office,
tan<fis que
Cortes.
les jeunes séminaristes coupa,bles du
L'organisation
judiciaire de l'an-
meme fait étaieot quelquefois mis
a
cien Mex·ique n'annonce pas un pays
n1ort. ·
.
sauv¡¡ge; elle porte la double em-
On pendait
im¡iitoyablement
les
preinte de l'élection populaire et de la
hommes et les femmes qui prenaient
volon'té souver¡¡it1e du monarque. Le
des habits différents de leur sexe; et
roi nommait les srands juges, ou ju-
co111111'e
il
n'y avait ppi nt de carna,val
ges supremes, qui résidaient
a
Mexico
it
l\Iexico. cette terrible pei11e durait
et daos les villes les plus considt\rables
toute l'année.
du royaume. Ces grands jages pro-
On pendait les tuteurs infülel es ; on
noncaient en dernier ressort, tant au
pendait ceux qui dissipaicnt leur pa–
civil' qu'an cri11iinel;
ils nomrnalent
trimoil1e dans la débauche; on pen–
les juges irtférieurs et recevaiént les
d-0it les . ivrognes ; mais
a
soixante–
comptes des collecteurs royaux. Au-· dix ans 011 pouvait s'enivre1·
a
son
dessous d'eux, un tribunal, cornposé
aise, sa11s crainte d'un pareil sort.
d'un président et de trois conseillers,
Les menteurs avaient les oreilles et
pronon~ait
en derni er ressort sur cer-
les levres coupées, et les peres qui
taines affaires ci viles; 11wis au crimi-
exposaient
leurs . enfants perdaient
nel on pouvait en appeler aux grands'
leurs biens et leur liberté.
juges. Daos .chaque quartier de · 1a
Toutes ces dispositions pénales n'a–
ville, un magistrat nommé par le peu-
vaient force de loi que dans l'ernpire
ple jugeait en premiere instance les
proprement dit : les provinces con–
affa1res de sa circonsoription, et en-
quises cooservaient leurs lois parti–
fin d'autres magistrats, également
a
culieres, comme . elles conservaient.
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