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L'UNIVERS.

tour, valets du maitre, n'abordaient

le roi que pieds ous, daos de simples

habits et avec to1,1te l'h1,1milité des es–

claves. Cette hiérarchie de respects et

de bassesses avait ses regles et son

cérémonial. Les formes de la langue

se pretaient

a

leur exigence. Les tour–

nures et les mots !,lont on se servait

avec des égaux aura ient été inconve–

naots daos la bouche d'un inférieur

.s'adressant

a

une personne d'un rang

plus éle\'é , qui les aurait pris pour

des insul es.

Le titre de

Teitctli

était Je premier

parmi la noblesse. Pour l'obtenir il

fallait avoir fait srs preuves de bra–

voure sur-les champs de bataille, et re

d' un age

1t1r et possesseur d'une

grande

fortune ; daos

ce derniei·

cas un simple mrirchand non noble

pouvait aspirer

a

ce titre;

te! était

du moins l'usage

a

Cholula , usage

qui finit par prévaloir

a

Mexico et

a

Tlascala. Le candidat devait se

soumettre

a

de longues pénitences,

a

des jetlnes

rigoureu~'

a

une entlere

continence, se irer au sang tous le-s

jours, endure

les insultes et les hu–

miliations. Lorsqu'il

avait

épuisé

toutes les épreuves et !JU'il était jugé

digne d'etre foitié, il -venait au mllieu

d'une céré nonie religieuse, recevoir

des mains d'un pretre le titre que son

patient orgueil avait, bien mérité. Le

pretre lui rappelait :ilors les devoirs

qu'il avait

a

remplir; et lui, réunissant

ensuite

a

sa table tous les noules ses

égaux, terminait la solennité par un

grand festín

e·).

La noblesse, comme corps politique,

(•) Les

cérémonies que l'on pratiquait

a

la réception d'nn teuc,tli, variaient dans les

diverses proviuces; mais dans toutes nons

voyons des trac'l.S de notre chevalerie du

moyen age. Dans LO\lles ou

r!lmarqu~

l'in–

tervention des pretres. L'usage de créer

teuctli les principaux Indiens, subsista apres

la conquete. Ils étaieut r.e'<us au nom du roi

d'Espague; ils promettaient d'ctre fideles

sujets, d'etre bons chrétiens et de dénoncer

toute conspiration qui vicndrait

a

leur con–

naissance; ils pretaieut sermeJlt sur la. croix

et les saints Évangiles.

eut, daos les premiers temps de l'em–

pire, une véritable importance. C'était

a Ja fois le pouvoir lé$islatif et le col–

lége électoral qui cbo1sissait les rois.

11

y avait au Mexique trente nobles

de premier rang, dont chacun avait

dans son territoire et sous sa dépen–

dance environ cent mille citoyens,

parmi lesquels on comptait trois cents

nobles d'une classe inférieure. Chacun

de ces chefs

exer~ait

une juridiction

territoriale complete; tous

levaient

des

taxes

sur leurs vassaux ; tous

suivaient l'étendard du monarque

a

la

guerre; tous fournissaient un nom–

bre d'hommes proportionné a l'éteu–

due de leurs domaines, et plusieurs

payaient tribut au roi comme

á

leur

légitime souverain. C'était le gouver–

nement féodal, dans sa forme la plus

rigide. Dans cette période oi't le roi

n'était investí que du pouvoir exécu–

tif, son autorité était extrémement

bornée; il 11e pouvait ni déclarer la

guerre , ni disposer du revenu public

saos

l'assentiment de

son conseil.

lVlais il n'es.t sor la terre aucun pou–

voit· rival qoi consente

a

rester long–

temps stationoaire. Le commandement

supréme de l'armée qui appartenait

aux rois servit

a

l'extension

de

leut'

autorité; le prestige qui s'attache au

titre de conquérant aug1pent.e. pour

eux le respect des peuples; leur i-n- '

fluence sur les choses de la religion

imprima sur leur personne un carac–

tere sacré, et les tributs levés sur les

pe:.iples vaincus, dont ils avaient une

bonne part, leur permirent de dé–

ployer ce faste qui séduit, dr s'entou–

rer d'utte cour payée et dépendante,

et de so lder une garde particuliere.

11

est impossible de détcrminer la mar–

che des progres du poi.1voir royal ;

nous le voyons déja se développer

avec le grand Moclezuma, et se chan–

ger

insensiblement en

despotisme

sous ses successeurs, puis en tyran–

nie avec le dern.ier des princes ile ce

nom. Lui méprisa les ancieunes lois,

viola les priviléges les plus sacrés, et

réduisit tous ses sujets

a

la coudition

cl'esclaves. Les chefs, ou nobles du

premier rang, s'étaieut soumis au