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36

L'UNIVERS.

aussi leurs magistrats et leur languc.

On remarque plus de sévérité dans

le code de Texcuco. Tous les voleurs

étaient pendus, les assassios décapi–

tés; 111a1s, ce qui est plus extraordi·

naire, pareil ch:ltiment était infligé

aux malbeureux historiens qui se per–

mettaient quelques inlidélités dans la

peinture

d.es

faits. A Tlascala, la

peine de mort était prononcée contre

Jes,enfants qui manquaient de respect

a

leur pére. II ne taut pas oublier,

comme trait caractéristique de mreurs,

que tous les peuples de l'Anahuac mon–

traient une grande tendance

a

punir

les crimes et les délits, meme les plus

légers, mais peu d'empressemeot aré–

corn penser les vertus civiles et les

talents.

11

ne. faut pas oublier que l'oflice

d'exécuteur des jugements criminels

n'était pas méprisé chez les Azté'ques;

cela ne surprend pas lorsq11'on voit les

honneurs qu'ils rendaient au chef su–

preme de

1

religion chargé d'égorger

les prisonniers de guerre. Le bour–

reau était quelquefois pris parmi les

magistrats. Quelquefois un juge du

tribunal remplissait cette fonction. Le

·crieur public avait aussi a part de res–

pect; on regardait ces deux person–

nages comme les repl'ése11tants particu–

liers du monarque.

On coonaissait au l\Iex ique deux

sortes de prisons : l'une ou J'on ren–

fermait les débiteurs insolvables et les

condamnés pour délits de peu d'im–

portance; IY.lutre, construite

a

peu

pres comme une

ca~e,

servait de lo–

gement aux prisonmers de guerre, en

attendant l'heure du sacrifice. La

meme prison renfermait aussi les dé–

tenus pour crimes emportant peine

de mort; ceux-ci étaient tres-sévére–

ment traités; les prisonniers de guerre

an contraire l'étaient parfaitement.

O.n les nourrissait fort bi en ; enfin on

cherchait, par tous les moyens possi–

bles,

a

éloigner de leur pensée le triste

sort qui les attendait, et

a

leur pro–

curer un emboopoint qu'on

jug~ait

d'un favorable au"ure.

Nous avons vu res ambassadeurs et

les courriers, mis sur la méme ligne

dans la loi péhale, recevoi r d'elle une

protection parfaitement égale. Cette

bizarre réunion de fonctions si di ffé–

rentes a droit de nous surprendre. Cela

nous prouve, ou,que les ambassadeurs

au Mexique ne jouissaieot pas de cette

considération c¡ue nous leur accordoos

en Europe, ou que les courriers étaient

de fort respectables personnages. Il

est vrai de dire que le role d'ambassa–

deur était borné a .des missions toutes

spéciales et de trés-courte clurée, telles

que la notification des ordres du roi

aux chefs tributaires, et la discussion

de quelques points lit,i'gieux avec les

princés voisins de l'empire. Tontefois

J'ambassadeur était une personne sa–

crée. Les hooneurs qu'on lui rendait

. se mesuraient sur la peur qu'on avait

de celui qu'il représentait. Si cette

peur était grande, on traitait l'ambas–

sadeur comme une divinité; on bnllait

de l'encens devant lui , on le défrayait

de tout, et on l'accal.Jlait de présents.

Quant aux courriers, c'étaient des

fonctionnaires fort util es' meme in–

dispensables dans un pavs ou les com–

munications étaient si difficiles, dans

un pays si étendu' si montagneux ' ou

les chevaux n'existaient pas. Le service

des courriers se faisait avec une in–

croyable rapidité. De six lie11 es en six

lieues une petite four était établie sur

une hauteur ; elle servait de résidence

a

un ou

a

plusieurs courriers qui por–

taient successivement les dépeches

d' une ur

~

une autre. Elles passaient

ainsi e main en main sans interrup–

tion, et parvenai ent, disent les histo–

riens, en vingt-quatre ou trente heu–

res, a trois cents milles de Tenocht itlan.

C'est peut-étre un peu fo rt, bien que

ces me·sagers fusseot exercés de bonne

heure

a

la course sous l'inspection des

pretres. On lrs cbargeáit aussi de mis–

sions de confiance, comme de

trans-~

mettre·d·e vive voix, aux magistrats-ou

aux généraux, les ordres du roi, et de

rendre compte de leur exécutiou. Ceci

les rapprochait des ambassadeurll.

Un empire qui a les armes

a

la·main,

depuis son origine jusqu'a sa chute,

doit mcttre

1

l'état militaire au [Jre–

mier rang.

JI

~n

était ainsi chez

-