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MEXIQUE.

39

bles et

~essemblaient

a

nos terres· de

mainmotte.

Dans chaque district, disent Herrera

et T01'quemada, ón affectait an peu–

ple une certaine quantité de terres

dans la propoí·tion .Clu nombre de

fa–

milles. Ces terres étaient cultivéesJ>ar

toute la communauté. Leur pro uit

se portait dans un magasin commun,

et se partageíl it entre les familles,

selon leurs besoihs respectifs. Ces

terres portaient le nom d

1

altepetlalli.

A

ucuri membre de cette espece de

communauté ne pouvait aliéner sa

¡iertion, dont ·ta propriété demeurait

mdivisiblement affectée

a

!

'en tretien

de sa famille. Cette distribution du

territoire intéressait chaque individu

au bien général , et liait son bonheur

avec la tranquillité

P.~blique.

.

Toutes

les

provrnces

conqrnses

étaient tributaires de

la couronne;

elles luí devaient une certaine quan–

tité de fruits, d'animaux, de miné–

raux, de P.roduits de la terre et de

l'fodustrie du pays. La couronne avait

dans chaque vi lle prinoipale un agent

chargé de lever ces coutributiops et

de les emmagasiner. On cooservait

dans le trésor du

roi un

suite de

peintures indiquaJlt toutes les places

tributaires , et la quantité et la qua·

Jité des tributs ; dans la collection de

l\lendoza, on

trouve trente - six ta–

bleauíC de cette espéce , dont l'énumé–

ration détaillée serait aussi longue

que fastidieuse

(*).

(•) On peul

prendr~

sur ces

table~ux

un_e

idee

a

peu pres c_omplete ,des _prodmts _agn-

. coles el induslnels de

1

anc1en Mex1que.

On ·voit que ces tributs ronsistaient en

étoffes et en vetements de colon, en plumes

de différentes couleurs, en cacao, en peaux .

de tigres (jaguars); en plats d'or, cochcnille,

ma·is, foriue de manioc, pulque, poudre

d'or

culliers, émeraudcs , pien es précieu–

ses de di1·erses couleurs, boucles d'oreilles

d'ambre ou de cri>tal , ornées d'or; gomme

élastique, lic¡11eur nmbrée, cbaux, rosenux

¡JOur hiltir, pctitsjoncs pour fairc des

dar~s

ou pour

_renferme~·

des

su b~t ances

arom.alt·

ques; miel , ocre pune, cmvr.e, turquo1ses

fin esetordinaires, fcuillesde papier d'agave,

nalles' bois' pierres

a

batir, copa!, oiseaux,

Ces différents ti:ibuts réunis 'ame.

contributions de gtierre' aux présents

des gouverneurs de provinces. et des

feudataires, et surtout aux taxes sur

la terre' sur les produits de "J'in–

dustrie, mis en vente dans les mar–

chés publics, composaient les reve–

nus de l'ttat. Une autre collection

de peintures indiquait les terres im–

posées , ¡!t la cote de chaque contri–

buable. Il en était de n1eme pour tous

les autres droits, qui, bien que consi–

dérables, n'étaient ni arbitraires, ni

inégaux, mais flxés d'apres des regles

établjes; chacun

connais~ait

la propor–

tion Cles ch

arges pu

bliques qu'il avait

a

supporter.

Com.me

l'usage de la mon–

f!ªie fraépée

n'exista

lt pas au Mexique,

tous les 1mpdts é_taient payés en produits

du sol ou en marchandises et.portés dans

les magasins de la couronne d'ou le roí

tirait les objets nécessaires

a

la nour–

riture,

a

l'entretien,

a

l'armement de

sa nombreuse suite pendant la paix,

et de ses armées pendant la guerre.

Le

p~tit

peuple, quj ne

po~sédalt

point

de b1ens-fonds et qui ne faisait point

de commerce , payait sa part des

taxes en travaux de différents gen res;

c'était par lui que

les terres de la

couronne étaient cultivées, les ou–

vrages publics exécutés, et les di ver·

ses maisons

~PP,artenantes

á

l'empe–

ueur~

constrrn es ou entretenues.

L'agriculture chez les Azteques est

aussi ancjenne que leur établissement

au

bor~

dq lac. A peine y sont-ils en

po~se~~10n

de gµelques terres, qu'on les

v_o it s empresser de les re!ldre produc–

ü ves par le,travail. Leurs efforts sont

d'au'i.ant plus remarquables qu'ils n'a–

vaiént

a

leur qisposition ni charrues

ni breufs, et que toute culture ch'ez

eux se faisait

it

bras d'homme. Clavi–

gero se plaint du peu de renseigne–

ments transmis sur leurs instruments

de fabourage. Au lieu de fer pour

he-

quadrupédes, soit pour la ménngerie roya–

le, soil pour la table , aigles vivants. Cer–

taines locnlités étaienl tenues de cultiver

sur le hord des routes mili1aires une éten–

due de terrain destinée

a

la nourriture de

l'armée Jorsqu'elle était en marche.

..