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40

L'UNIVERS.

cher la terre, ils employaient des ins–

truments de cuivl'e ; leurs haches du

meme métal resscmblaient aux no–

tres. lis entendaient assez bien l'irri–

gation des terres' et répandaient sur

le so-1

les cendres des plantes brulées

pour lui donner une nouvelle vigueur.

L"art des clotures ne leur était pas

étranser: ils entouraient leurs cbamps

de haies d'aloes ou de murs en pierre

seche. Leurs granges, construites de

troncs d'arbres posés les uns sur les

autres, et réunis avec tant d'art, que

la lumiere ne pouvait passer au tra–

vers, étaient couvertes d.e ron<lins pla–

ces

transversalement qui lesdéfendaient

de Ja plui . Ces batiments n'avaient

que de11x petites ouvertures. On ren–

contre encore, dit Clavigero, des restes

de granges de cette nature évi<lern–

ment antérieurs

a

Ja con<¡uete. On pré–

tend que le grain s'y conserve mieux

qu e daos les greniers bíl.tis par les Eu–

ropéens.

L'imperfection des instruments ara–

toires, et les autres causes que 11ous

venons d'in<liquer, ont dtl néeessaire–

ment influer sur le dél'eloppement de

l'agriculture des Azteques. Leurs ter–

res u'ont pas dtl produire, entre leurs

muins, tout ce qu'elles ont donné de–

puis aux Espagnols. Toutefois, si nos

céréalcs et notre riz manquaient aux

Azti~ques,

en revanche ils avaient la

racine du jatropha manihot, qui leur

fournissait ce pain de maniClc

ou

cas–

save, nourriture des naturels de

I'

Amé–

riqu e éq uinoxiale depuis la plus ·haute

antiquité, et le mals, dont la cu lture

était encore plus importante et surtout

plus générale. Elle s'étendait depuis les

cotes jusqu'a la vallée de Toluca, et at–

teignait le territoire dei Otomies no–

mades et barbares; c'est-a-dire qu'elle

. dépassait le Rio:Grande de San-lago.

C'était la seule espece de blé que lr.s

Mexicains connussent avant l'arrivée

eles Européens, mais seul il sufllsait

a

Jeurs besoins, quand la température

avait été fovorable. Le grain ele ma·is

en infusion leur procurait une innom–

brable variété de boissons spiri tueuses.

De la tige ils exprimaient une matiere

sucrée qu'ils.savaient concentrer par

évaporation. Cortes, en décrivant

a

l'empereur Charles V toutes les denrées

que

l'on vendait au grand marché

de Tlatrlolco, lors de son entrée a

'feriochtitlan, nomme expressément

le

miel de tige de ma'is,

le miel d'abeil–

les et Ja cire. Le

cacomite,

espece

de

tigridia , donnait aux Azteques

une fari ne excellente ('). lis possé–

daient de nombreuses variétés de

pomme d'ar.nour, la pistpche de terre

et différentes especes de piment. On

vendait sur leurs mai·chés des oi–

gnons, des porreaux, de l'ail, du cres–

son alénois et de

fontaine, de la

bourrache, de l'oseille et des cardons.

Ni pois, ni choux, ni navets ne figu–

rent sur la Ji te de leurs légumes; il

est probable qu'ils ne les counaissaient

P<!S.

Cerisiers, noyers, pommiers,

rm1riers ombrageaient leurs champs et

leurs jardins, ou Ja fraise, la grosei lle

montraient aussi Jeurs fruits. Si le jus

du raisin était inconnu de l'indigene du

Mex.ique, il obtenait d'un autre végé–

tal, le

maguey,

dont nous avous déja

parlé , une boisson qui

remplacait

_pour lui le vin de notre Europe. 'La

· culture de ce végétal s'étendait aussi

loin que la langue azteque. Pour l'an–

cien l\:lexicain, le maguey était un vé–

ritable bienfait de la Providence; non–

.seulement

il

lui tenait lieu de vigne,

mais de cbanvre.

11

tirait de ses feuil

les un

fil

excellent et le papier sur ·

lequel il peignait ses figures hiérogly–

phiqdes (..).

II

composait de son sucre,

tres-acre avant J'époque de lafloraison,

(•) La pomn11• de !erre que les Espagnols

trouYcrent dans l'Amérique elu Sud, n'était

¡10int connue eles Az1eques

ii

l'épO()UC

d~

dernier Moctezuma. Elle fut iutroeluite au

Mexique dans le meme te·mps ·que les cé–

réales de l'ancien coutinen t. Ce fait, dil

M. de Humboldt, esl d'autanl plns impor-

. tant qu'il csl un ele ceux dans lesq uels l'his–

toire des migrations d'une plante se lie

a

l'histoire des migrations des peuplcs.

('•) Ce papier se fabriquait avec les fibres

des feuilles du maguey (agave américaine).

On les faisait ma(·érer dans l'eau, et on les

collait par couches comme les feuilles du

cyperus d'Égypte.

I