Table of Contents Table of Contents
Previous Page  21 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 21 / 678 Next Page
Page Background

MKXIQUE.

un puissant caustique pour nettoyer

les plaies. Ses épines servnient d'rpi n–

gles et de clous dans les usagcs do–

mestiques, et, dans les mainspes pre–

tres mexicains, elles déchiraient les

bras et la poitrine du patient dans

les actes d'expiation.

M:iis qui pourrai t oublier une des

merveilles de !'industrie azteque, ces

jardins ílottants, iles de lleurs et

de verdure qui font encore aujour–

d'hui l'ornement des lacs mexicains,

et dont la création est contemporaine

de celle de Tenochtitlan meme. L'in–

vention de

cltinampas

oujardins ílot–

tants parait remouter

a

la fin du quator–

zieme siecle. La nature, la plus ha–

bite des mattresses, ell suggéra l'idée.

Les l\1exicai11s vfrent, en parcourant

le ·

rivages marécageux des lacs de

Xochimilco et de Chalco, dans la sai–

son des grandes eaux, le flot agité en–

lever des mottes de terre couvertes

d'herbes et entrelacées deracines, puis

ces mottes voguer longtemps séparées

au gré des vents, puis se réunir en pe–

tits

ilots. Ces Jndiens, pauvres et

repoussés, comprirent tout le parti

qu'on pouvait tirer d'uoe telle décou–

verte; ils s'empresserent de créer sur

une plus grandeéchelle ce que la nature

ne faisait qu'en petit. Leurs premiers

chinampas ne furent autre chose que

des morceaux de gazon arrachés aux

rives des !aes, ;irt1ficiellement réunis

et ensemencés Bientot leur industrie

perfectionna ce systéme tle culture.

lis r>arvinrent

a

construire des radeaux

de branches d'arbres . de brou ailles ,

de ro eaux et de joncs enlacés les uns

aux autre ; ils les couvrirent de ter–

reau noir, naturellerneut imprégné de

muriate de soude; ils semaient sur ces

tres fertiles tous les légumes de leur·

pays; il.

Y.

cultivaient ces ileurs bril–

lantes qu'1ls aimaient passionnément;

il y

vivaient au miliel.J de la plus ri–

r.he

végétation, dans des cabanes en–

tou

rées de magoifü¡ues dahlias. Tels

furent les jardins ílottant admirt's des

E pugnols aux jours de la conquete.

Teli

ont ceux clont les voyageurs ont

parlé comme de la plu

ingenieuse in–

vention. Tels ils ex1ste11t eocore sur

I~

lac de Chalco, ou nous pourrons les

admirer en parcourant le l\lexique

moderne.

Les métaux précieux, les trésors

souterrains qui ont fait depuis trois

sieclcs la richesse du Mexique espa–

gnol, et qui, de la, se sont répa11dus sur

le monde, sans

1

procurer une sembla–

ble fortune aux Azteques, manquant

de moyens pour les exploiter convena–

blement, n'étaient cependant pas né–

gligés par eux.

11

parait certain qu'ils

ne se contentaient pas de ceux de ces

métaux qui se trourent

a

la surface

du sol, ou dans le lit des íleuves, ou

daos les ravins des torrents.

lis

sa–

vaient aussi l'art d'arracher l'or et

!'argent aux entrailles de la terre,

d'exploiter des filons, de creuser des

galeries, et de percer des puits de

communication. Les Tzapoteques et

les Misteques séparaient l'or au moyen

du lavage des terrains d'alluvion. lis

payaient leurs tributs, soit en paillet–

tes ou grains d'or natif, soit en barres

d'or ou d'argent, aiosi qu'on peut

s'en assurer sur les peintures mexi–

caines. Du temps de 'l\'loctezuma, les

naturels travaillaient les filons argen–

tiferes de Tasco. Dans toutes les gran–

des villes de l'Anahuac, on fabriquait

des vases d'or et d'argent, quoique ce

dernier métal füt beaucoup moins es–

timé des Américains que de nous. Cor–

tes, dans unP. de ses lettres

i.i

l'empe–

reur Charles

VT

fait un magnifique

éloge des orfévres et des bijoutiers de

Tenochtitlan, et de leur merveilleuse

adresse

a

imiter tout ce qu'il les

chargeait d'exécuter

(*).

(*)

Ce passage esl trop curieux pour que

nous ne le rapporlions pasen entier. C'est le

délail des objets précieOJx c¡ue le conquérant

re<rut en présenl du malheureux Moctezuma

lor;c¡u'il fori;a la noliltIBse azleque de preter

hommage

a11

roí d'Espagne." Ou1re une gran–

de masse d"or et.d'argenl, <lit Corles, on me

présenla des ouvrages d'orfévrerie el de bi–

jouterie si précieux que , ne rnulanl pas les

laisser foudre, j'en •éparai pour plus de

cent

mille ducalS, afin de les offrir

a

Volre

Altesse

Impéri~le.

Ces

objets é1aicut de la

plus grande beauté, el je doute

qu'a~~un