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L'UNIVERS;
Les Azteque.s tiraie11t, avant la con- ·
quete, le plomb et l'étain des filons de
Tasco; le cinabre qui servait aux pein–
tres leur était fourni par les mines
de Chilapa1¡; le cuivre
é~ait
chez eux
le métal le plus
gé~éralement
employé,
il
rempla~it
le fer et l'acier. Les ar-
~
mes, les haches, les ciseaux étaient
faits avec le cuivre
tir~.9es
montagnes
de Zacatolan. On s'étonne que ces
Américains, qui traitaient par. le feu
une grande variété de minerais ou le
fer se trouvait combiné, n'aient pas été
conduits
a
Sét
découverte par le ,mé–
lange des
stJbstances combustibles
avec les ocres jau ne et rouge, extre–
mement cemmuns dans plusieurs par–
ties du
Me~ique.
Les outils me:ticains étaie¡it
a
peu
pres aussi tranchants qi1e nos inst1:u–
ments d'acier ; avec eux les. se 1lp–
teurs exécutaient de grands ouvrages
en diorite, en porphyre basaltique et
en d'autres roches des plus
dure~.
' Les Joajlliers coupaient et
per~aient
des émeraudes et des jades en se i¡er-
prince de la terre en ait j¡¡mais
poss~dé
!le
semblablrs. Afin q11e Volr• Altesse 1e pµi se
croire que j'a\'ance des
ch
oses faUu leuses,
j'ajoute que 1oul ce que prodniseut la ten·e
et l'eau et clont l e roi Moctezuma pouvalt
avoir connaiosance, il l'a,·ait fait imiter
en
or et cu argent, en piel'fes fin es et en plu–
mes d'oiseaux, el le tout dans une perfec–
tion si grande.que l'on n oyait voir les objets
memes. Quoiqu'il m'en e1t donné une grand.e
parti e pour Votre Altes e
, jefis exécu ler
par les nalurels plusieurs 11.nt res ouvrages
d'orfénerie eu or d'apres les dessins cp1e je.
leur
lis
remetlre, tels qn'images de saints,
crucilix, méJailles et colliers. Coñ1me le
quint
Oll
le drnit
Slll'
!'argent payé
a
Votre
Alt esse se monta
a
plus de cent mares ,-j 'or–
donnai que les orfévres indigen
les con\'er–
lisseat en plals de diverses
ancletlrs , en
cuillers, en tasses et autres vases
il
boir.:.
Tous ces ounages furent imités avec la plus
grande exactilude. " Jci ne cl'oi l-on pas en–
tendre le récit d'un aml>assadeur eurnpéen
euvoyé
a
Ja Ohine ou au Japon , el cependant
notl'e narral enr eüt
en
bien n1all\aise grace
it
mentir; qu'eul-il gagné
a
l'cxagération
puisque Oliarles
V
pouvait de ses
prnpre~
yeux compare1• l'éldge au
sujet?
vant d'un outil de métal et d'une pou-'
dre si li ceuse.
C'étai~
a l'alliage du cuivre avec
l'étain, plus encore qu'a la trempe de
ces méthux, que ces outils devaient
leu r extreme dureté. L'obsidienne,
dont les Azteques fabdquaient aussi
des instruments tranchants, était l'ob–
jet de grandes exploit:Jtions, dont ·on
reconnalt le.s traces dans une innom–
brable quantité de puits cr.eusés dans
l,a. mof!tagne des Couteaux , pres du
yil.lage i
ndiend'Atotonilco el Grande.
Outre
el.essacs de cacao, dont cha–
cun contenait 24,000 grains, outreles
petits. b¡illols de toile de coton, quel–
ques. métaux étaient employés parmi
les
~ nciens
Mexicainscommemonnaie,
c'est-a-dire, comme signe représenta–
tif des choses. Dans le grand marché
de Tenochtitlan, on achetait toutes
sortes. de denrées en les échangeant
contre de la _poudre d'or contenue
dans des tuyaux de plumes d'oiseaux
aquatiques ; on
exigeait que ces
t4yaux fussent transparents pour pou–
voir reconnaítre la grosseur des grai ns
d'or et leur qualité. Dans plusieurs
provinces,, on se servait pour mon–
naíe ,coutante de pieces de cuivre,
auxquelles on avait donoé la forme
d' un
'f
romain. Dans les en1•iro11s
de Tasco, les naturels se ser\!aient de
pieces d'étain fondues aussi minces que .
les plus petites monnaies d'Espagne.
ependant l'absence d'un moyen d'é–
valuation a.ussi avantageux et aussi
commode que la monna(e, telle que
nous la connaissons, restreignait le
commerce des Azteques au mouve–
ment. lent et gené des échanges en
nature, seul mode de transaction pos–
sible dans les circonstances.
OLt
lis se
trouvaie11t. Encorece commerce était
souvent arreté par !'extreme <l1tliculté
des communicat1ons.
JI
n'exista1t pas
de grandes routes dans l'a11cie11
l\Jexi–
qu e . mais seulement des· entiers qui
conduisaient d' un
lieu a un autre ;
mcme da11s l'intérieur du pays,
a
peu
de distance de la ca pitale, on man–
quait de chemins faciles pour se ren–
dre d'un d1strict dans un autre. Les
Espagnols furent souvent obligés de