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...

M:EXI~UE.

43

s'ouvrir des voies au travers des bois

et des marais; et lorsqu'apres la con–

quete, Cortes ·se-11asarda

a

marchef de

Mexico dans les provinces de Hondu–

ras,

il

y

rencontra d'aussi grands obs–

tacles qu'il en eut

})U

trouver au mi–

lieu des contrées les moins civilisées

de

I'

Amérique.

Il

luí fallut quelquefois

traverser des forets presque impéné–

trables, des plaines couvertes d'eau, et

des terres en friche·ou il pensa mourir

de faim.

L'esprit d'association, né de la fai–

blesse indi vid uelle et de la convic–

tion de cette foiblesse, s'applique

d'abord

a

la conservation de lé! vie :

on n'osait, da ns l'Anahuac, se ·met–

tre

S•fü

1 en mute. Le mode de voya–

ges par caravanes avait été génerale–

ment adopté. On voyait les marcharlds

partir en troupes de Tenochtitlan,

pour aller, de province en province,

échanger les _produits du Mexique

contre les·objets qui manquaient"

a

leur pays, contre les matietes premie–

res dont son industrie ne 'pouvait se

passer , contre les c,hoses rares

ou

précieuses dont le luxe des rois ou

des

~rands

du royaume s'étaitfait

1m

besom.

Dans l'énumératioi;i del> ifférents

objets livrés en tribu-V par les villes,

on a pu prendre une idée somurnire

de l'ensemble des produits naturels ou

industriels qu i entraient dans le c<im–

merce des Azteques; pour le connal–

tre complétcment, il faut se transpor–

ter au milieu des bazars étahlis' daris

chacune de leurs villes principales et

dans leurs grands marchés, tenus

a

des

époques déterminées , de maniere

a

ne

póint se nuire réciproquement. Cortes

nous a décrit celui de Mexico, ce marché ·

modele, deux fois grand·, dit-il, comme

celui de Salamanqu!\, et tout entouré

d'un porti9ue immense. La se trou–

vait expose aux regards d'une foule

toujours renouvelée, ce qui servait a

la vie,

a

l'habillement

1

a la parure.

Si le luxe

y

poiivait épuiser ses désirs,

l'homme qui n'avait pas

e.le

maison

y

rencontrait taus les matériaux néces–

saires pour s'en batir une en vingt–

quatre heures.

11

y

a, dit Cortes, de

petites rues pour le gibier, pour les

légumes et les objets de jardir1age ;

il

y

a des boutiques ou des barl:¡iers,

ávec des rasoirs d'obsidienr¡e, rasent

la téte.

II

y

en a d'autres, comme

nos .pharmacies, ·dans lesqu.elles se

vendent des médecines

~outes pr.~pa­

r ées , des onguents, des empJatres ;

d'autres encare ou l'on donne a man–

ger ou

a

boire pour de l'argent. Cha;

que genre de marchandises se· vend

dans un quartier séparé, pour éviter

la confusion. Au h1il¡eu de la gr¡rnde

place on apercoit un bfitiment que

j'11 ppellerai

l'audienéia

(le palais de

justice), ou siégent dix ou douze per–

sonn~s

qui'jugent les différends surve–

nus entre les acheteurs et les mar–

cha11ds. Des inspecteurs se tiennent

continuellement dans la foule pour voir

si l'on vend loyalement, et briser les

fausses mesures saisies aux mains des

vendeurs. On ne doit pas oublier que

les Azteques ne faisaient point 1,1sage

de betes de somme pour letransport de

leurs marchandises, et qu'elles étaient

portées

a

dos d'homme ' usage qui

se con erve encare dans t0ute la par–

tie montagneuse de la Nouvelle-Es–

pagne.

.La séparatior 9es professions diver–

~e~

pa1:mi les M.exicains est une marque

de pi:ogres que Robertson a fort jus–

tement signalée, mais dont

il

ne faut

pas conclure un haut degré de perfec–

tion absolue, te11e que nous la conce–

vons dans .Je vieux continent.

·naos les arts mécaniques éomme

dans les arts libéraux, la division du

trarail était portée

~

l'infini. L'artiste

Oll

l'ouvrier n'avait a faire qu'une por–

tian d'ouvra7e, et

il

ne sortait jamais

de cette specialité. L'habitude et la

patience, naturelles aux Américains,

suppléaient

a

l'insuflisance ou

a

la

grossiereté des instruments qu'ils

avaient

a

leur disposition.

Nous ne connaissons leur arehitec–

ture domestique et monumentale que

par les récits des premiers conquérants

et des moines annalistes; car aucun

édilice de ce genre n'existe pour ser–

vir de preuve. Nous savons que les

maisons des pauvres étaient faites de