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46

L'UNIVERS.

Daos l'intérieur de ce téocali exis–

taient eles cavités considérables des–

tinres

iJ

la sépuiture des indigenes.

Sur sa pi ate-forme, qui présente une

surface de 9uatre mille deux cents

metres carres, s'élevait, aux temps

des Aztéques, un petit autel dédié au

dieu de l'air. Les

1

Espagnols l'ont.

remplacé par une église sous l'inl'Oca–

tion de Notre-Dame de Los Reme–

dios; elle est entourée de cypres, et

c'est peut-etre, de tous les temples du

globe, le plus rapproché du ciel. Cha–

que matin la messe

y

est célébrée par

un pretre de race indienne. Ses fréres,

les lnd1ens de Cholula, cbez qui les

symboles d'un nouveau culte n'ont

pas entierer erit effacé le souvenir du

culte ancien , se portent en foule et

de tres-loin

a

la cirne de la pyramide

pour y célébrer la füte de la Vierge.

ne craiute· secrete, un respeot reli–

gieux, saisissent J'indigene

a

la vue de

cet immense monceau de briques sur

lequel leurs peres avaient aussi prié

les dieux de la patrie indépendante.

De cette

pi

te-(orme, ou

' l'.11.

de

Humboldt a fait un grond nomb're

d'observatioos astronomiques, la vue

est admirable.

A

vos pieds, une plaine

ooUl'erte de riches moi ssons, de plan–

tations d'aloes et d'agaves, de formes,

de jardins, de nombreux village avec

leurs chapelles

élé¡:rnntes , Cholula

avec sa grande place couverte d'In–

diens, avec ses églises et leurs clo–

chers élancés; et, devant vous, dans

un horizon plus ou moins rapproché,

une ceinture de montagnes bleues,

d'ou s'élance le volean de la Puebla,

Je pie d'Orizaba, la Sierra de Tlascala,

célebre par les orages qui se forment

autour de sa cime; trois montagnes

plus élevees que le M.ont-Blanc, et dont

deux sont encore d,es vote, ns enílam–

més.

A ces constructions; qui se ratta–

chent exclusivement au systeme reli–

gieu¡c,

il faut en ajouter une autre

fort extraordinaire, qui parait devoir

etre signalée comme un échantillon

du génie militaire des anciens peuples

du plateau central. C'est le monu–

ment de Xochicalco ou

la maison des

fleurs,

colline isolée de cent clix-sept

metres d'élévntion , masse de roes,

a

laquelle la main de l'homme a donné

une. forme conique assez réguliere ,

colime entourée d'un large fos'é, vé–

ritatíle retranchement, ou, si l'on veut,

forteresse ou temple fortifié. Tout ce

monument est encore divisé par assi–

ses ;

il

a une pi ate - forme de pres

de neuf mi lle metres carrés, entourée

d'un mur de pierre de taille servant a

la défense des combattants. Les voya–

geurs qui ont examiné de pres cet ou–

vrage des peuples indigenes de l'Amé–

rique' ne peu1·ent assez admirer le

poli et la coupe· réguliere des pierres

de porphyre, qui ont toutes la forme

de parallélipipecles, le soi n avec lequel

elles ont été unies les unes aux autres,

sans que le cirnent en remplisse les

joints, et l'exécution des reliefs clont

ces pierres sont ornees. On distingue

parrni les figures hiérog:lyphiques des

crocodiles et, ce qui est l.Jeaucoup plus

curieux,

~es

hommes assis, les jambes

croisérs

a

la maniere asiatique. Chaque

figure occupe plusieurs pi erres

a

la fois,

et les joints des pierres ne les interrom–

pent pas. C'e tau sud de la ville de Cuer–

na vaca, sur la pente occidentale de la

Cordillere, dans cette heureuse région

que les habitants désignent sous le nom

de

tierra templada ,

la ou régne un

printemps perpét11el, que se ·trouvent

ces ruines d'un des plus curieux mo-·

numents de l'ancienne civilisation amé–

ricaine

(*).

On a fait plus d'un rapprochement

entre les téocali de l'ancien Anahuac

et les rnonuments pyramidaux de

l'É–

gypte. Ces rapprochemcnts sont plus

ou moins heureu'x; mais , dans aucun

cas, les analogies observées ne doivent

etre mises sur le compte de l'imita–

tion. Nous n'avons pas

a

nous occu–

per ici des systemes qu'elles ont f'ait

naitre. Bornons-nous, pour appréciet·

la véritable destination de nos téoca–

li,

i.t

ce qui leur donnait éminemment

un caractere spécial, un caractere sa–

cré'

a

.l'espece de chapel le ou d'autel'

toujOUl'S placé

a

la Cime del'édifice.N'OU·

(") Voy.

pi.

5.