l\1EX1QUE.
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blions pas qu'au commencement de lii
civilisation
1
les peupf
Ps
choisissent les
Iieux elevés pour sacrifier aux dieux.
Les premiers autels, les premiers tem–
ple~
furent érigés sur des montagnes.
" Si ces montagnes sont isolée , dit
M.
de Humboldt, on se plalt a leur
donner des formes régulieres en les
coupant par assi es, en pr11ti9uant des
degrés pour monter plus aisement au
sommet.
u
Les pyramides américai nes
ne me paraissen t pas autre chose , et
tout proul'e que telle fut leur origine
et leur destination.
l\Jais ce n'e.t pas dans la seu le ar–
chitecture qu'apparai sent les traces
de cette vieille civili ation a l'école de
Jaquelle les
Azti~ques
se formerent.
Nous allons les retrouver encore dans
les autres art
du dessin.
Prenon~
d'abord une 1dée du costume de ces peu–
ples. Vivant sous un rlimat tempéré ou
dans des contrées fort chaudes , les
Azteques ne connais aient aucun de
ces vetements qui nous sont intlispen–
sables ; 1ls étaient
a
n1oitié nus.
Uu
morceau d'étoffe de coton , ou un tissu
de fil d'aloes, ou de poi! de lapin, jeté
sur Ieurs épaules comme un mante¡w,
et rattaché sur la poitrine; une cein–
ture de méme étoffe, dont les nmuds
retombaieot de maniere a cacber ce
que
la pudeur de presque tous les
peuples charche
a
dérober aux reux ;
tel était leur costume ordinaire. Les
femmes laissaient descendre une des
extrémités de cette ceinture ju que sur
les talons' et
~ortaient
un vetemeot
assez semblable a une blouse sans man–
ches. La chaussure 11'était autre cbose
que des feuilles d'aloes tJillées en se–
melles, et fixées sous le pied par une
courroie. Pour les ricnes seuls étaient
les ti sus de coton garnis et ornés de
plumes ; pour eux aus i les colliers et
les bracelets , joyaux communs aux
deux sexes.
L'art de transmettre les faits par le
moye11 des peintures hiéroglyplriques
existait dans l'Anahuac avant l'arrivée
des Azteques. C'etait encore un des
produits de la civilisation de cette con–
trée; mais on ne peut dire
a
que!
<legré
il
se trouvait l?rs de l'occupa-
tion du pays par ces tribus. Nous ne
les coooaissons que d'apres leurs tra–
vaux, et
bi~n
imparfaitement encore,
par un petit nombre de monuments
venus jusqu'a nous. Quelques-uoes de
ces peintures avaient pour objet la re–
présentation propre et non symboli–
que des dieux, des rois, des grands
hommes , des animaux et des plantes;
d'aut res, un but purement topogra–
phique ou chorographique, comme la
carte d'une
provin~e,
ou d'un distríct,
ou des cotes maritimes' ou le tracé
d'un lleuve, d'une riviere, ou le plan
d'µne l'ille, ou enfin le cadastre d'un
canton. De ces travaux. géographigues,
Cortes lui-meme eut occasion d'appré–
cier le mérite et l'exactitude : ayant
demandé
¡¡
l\'loctezuma de lui indi–
guer sur la cote orientale un bon
mouillage pour ses vaísseaux, un havre
silr ou il put s'établir, Moctezuma
se
fit
apporter sur-le-champ la carte
de toute la_ cote' depuis le point ou
s'éleve aujourd
1
hui Ja Vera-Cruz jus–
qu'a la :i;iviere Gua'.li cualco (•). D'au–
tres peintures enfin, et c'étaient les
plus nombreuses; unic¡uement consa–
crées
ii
la représenta1llon svmbolique
des idées, de
faits, des événements ,
conservaient les souvenirs de l' histoire
et de toptes les choses irnportantes
du pays. Les lexicain possédaient de
cette maniere les rituels de leur culte,
les codos de leurs lois, les jugements
de leurs
tribunau~x,
les ordonnances
de police de leurs rois, la liste des tri–
buts
et
l'époque de leurs payements ,
les tableaux généalogiques des princi–
pales families , :iinsi que des traités
scientifiques sur l'aslronomie, le calen–
drier , la marche des saisous , les
an–
.tic¡uité>, et enfin des recueils d'hynrnes
et de poésies.
L'écriture hiél'oglyphique des Azte–
ques qui paraít bie11 élbig11ée de la .
perfection de l'écriture hiéroglyphi-
(') Bernal-Diaz raconte aussi c¡ne Cortes,
daAs
son cxpéd ition
a
la
baie de Honduras,
reir111
des chefs
ou seig11eurs de
Guaza–
cualco une carte sur laquelle étaieut tral·écs
les coles et les riviercs de1iuis ce demicr
poiut
jusc¡u'a Huejacallan.