Table of Contents Table of Contents
Previous Page  37 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 37 / 678 Next Page
Page Background

ME'X<IQUE.

51

vcille

a

varier les mots suivant qu'ils

expriment l'action ou le résultat de

l'action. ·Elle se ploie faci lement au

st,vle de la conversation, ainsi qu'aux

formules de l'étiquette fa plus céré–

monieu se : chez ell e fes

nuanr.es

de po–

Jitesse et de so umission sont presque

infinies. Pfusieurs causes contribuent

a

l'exces ive longueur de ses mots :

l'une des plus fréquentessetrouve dans

la maniere dont se for me le pluriel ,

ce qni a li eu par le redoublemcnt de

la prcmiere sy llabe et l'adjonction de

la terminai on

tin.

Quelqucfoi la ré–

duplical ion se fnit au milieu du mot.

Cel le faculté de comp'o er des mots

avai ten botaniqnc et en zoologie d'lien–

rcusc app lirations. Elle permettait

d'i ndic¡ucr tout

a

la

fo

is le

110111 ,

le

gcnre, la qualité et l'emploi du sujet, .

mc1me ses mreurs et ses habitudes.

En géographie, chaque nom de lieu

nnnongai t aussi sa s1tuation, sa nature

et le trait le plus caractérisque de son

hi toire

(*).

Clavigero fait un pornpeux éloge des

talents oratoires et du génie poétique

dcsAzteques. On accoutul)lait1debonne

heure les jeun es

ge1~s

de tlnés aux am–

bassades

il

débiter de

lon~ues

haran–

gues su r les matieres polJtiqoee. Ces

harangues avaient des formes et des

lomnures obligées, et

no

cert;,i,in style

officiel dont il ne fa llait pas s'écarter.

Comme

d an~

l'ancien l\lexique, les pro–

crs se jugeaient ommairen11'nt et sur

pieces, l'art de bien parler étaitfort inu–

tilc aux plaid eurs . Les poetes, tre -

nombreux

rt

plus honores i1 Tezcuco

qu'a Tenochtillan, s'exerQaient sur des

sujets religirux et guerriers. lis ohan–

tai<'nt les 111er1eilles des ci ux el de

la

terre,

lrs devoirs de hommes dans

les di verse conditions de la vie, et

la gloi re des rois et des vainqueurs.

Le - prelres surtout étaicl\t

en

premiere

ligne parmi le poiites;

ils

obligeaient

les eleve des séminaires

il

réciter leurs

vers. Ce qu'on nous raconte du théiltre

(') 'ci;t

ce qu'on peut

voir dan

ccllc

pein–

lure

de

In migrnlion des

Azl~ques

dont nous

nrnns cu plusicµrs fois l'occasiou de nous

occu¡icl'.

des Azteques n'est pas de nature

a

nous en donner une tres-haute idée.

Leurs drames n'étaient que la repré–

sention la plus. matérielle de la nature

la plus grossiere. lis se pliJisaient sur–

tout au spectacle des infirmités hu–

maines,

ii

ces misérables forces ou l'on

voyait comme acteurs des aveugles

qui

all aient se heurter contre des sourds,

des sourds qui leur répondaient tout

de travers, des boiteu'x qui se traí–

naient sur les mains en criant, des

bossus qui se courbaient pour se reu–

dre plus co ntrefaits, des nains qui

marchaient sur la pointe des pieds en

gri ma~ant.

Tous ces malheureux , fai –

.saient ussaut de turlupinades en plein

air, sur des terrasses carrées, fort

hautes, placées daos le voisinage des

temples ou dans les marchés. D'autres

acteurs sur le. meme théatre se mon–

traient t ravestis en ours, en singes ,

en escarbots, en crapaud s, en jaguars,

en crocod iles, en lézards, en serpents;

avec de pareils interlocuteurs, on doit

juger de Jle prit du dialogue. Mais il

nous 11este

a

consid érer l'intelligence

mexicaine sous un plus noble aspect.

Héritiers de la civilisat ion de ce peú–

ple inconnu, qu

1

ils nommaient Tolte–

qu es, les Mexica ins étaient parvemrs

a

des connalssances atronomiques assez

étendues-, surtout pour une nation en–

core barbare trois siecles avant la con–

q~1ete,

et qui tralna lon¡!;temps , une

v1e d'esclaves et de pauvres pecheurs.

l\lais cette astronomie, loi n d'avoir

les menies applications que chez les

peuples civilisés du vieux co ntioent ,

ne ervait uniquement, chez les Azte–

ques , qu'au\ usages ele la vie civile

et

a

l'exercice du culte religieux.

11

est

probable que leur di visior. du temps

.était ce11e, ou

a

peu pres celle de l'an–

cien Anahuac; elle réglait l'ordre <le

leurs deux cnlendriers, le civi l ou so–

laire, dont le nom signiflait littérale–

ment

compte du solelt,

et le lunair.e

appelé

compte de la

tune.

L'année solaire se composait de

troi cent soixante-cinq jours, divisés

en dix-huit mois de viogt jours, plus

cinq jours complémentaires ajoutés au

dernier moi , et nommés

nemontemi..

4.