4-8
L'UNIVERS.
que égyptienne, avait des signes sim–
ples pour indiquer l'eau, la t erre,
l'air, le vent, le jour, la nuit, minuit,
la parole, les nombres , les jours et
les mois de l'année solaire, etc., etc.
Ces signes, réunis a la peinture de
l'événement' donnaient a ce dernier
une date , un pays, un site, et des
rapports de détails. Les peuples azte–
ques' en faisant allusion a certains
. objets qui frappent les sens , parve–
naient a exprimer les noms des villes
et ceux des souverains ; on trouve
meme chez eux des vestiges du genre
d'écriture que
l'on appelle
phonéti–
gue,
ou plutot le germe de cette écri–
ture
On voyait, \Ju temps de Moctézuma,
quelques milliers de personnes occu–
pées a peindre' soit en composant'
soit en copiant
(*).
Le dessirr de tou–
tes ces peintures est d'une extreme in–
correction; les détails s'y trouvent mul–
tipliés a l'infini, les couleurs sont vives,
crues , tranchantes, et posées de ma–
niere a établir lrs contrastes les plus
prononcés ; les fiaures ont générale–
ment le corps lar"e , trapu, et exces–
sivement court; la tete, d'une gran–
deur et d'une grosseur énormes; les
pieds'
a
raí on de
la
lougueur des
doigts, ressemblent a des griffes d'a–
nimaux. On remarque que les tetes
sont constamment dessinees de profil,
bi en que l'reil soit placé comme s'il
appartenait a une tete de face. Toutes
ces pei ntures sont au-dessous de ce
que celles des Hindous et des Chinois
présentent de plus imparfait. C'est l'art
(•) Les manuscrits mexicains qui nous
ont élé conservés sont peints sur papier
d'agave, sur peau de cerf, ou sur toile de
colon. Ces peintures n'étaienl point sur des
feuill ets séparés ni
estinés
a
former des
roulcaux ; on les pliai
1
en zi¡;zag'
a
peu
pres comme nos éventails : deux tablettes
d'un hois léger, collées aux exlrémi tés, les
soutenaient, l'une dessus, l'autre dessou.<.
M.
d« Humboldt nous
a
donné de curieux
r eo eignements sur la maniere de se servir
de res manuscrits, et de les tire. (Vues des
Monumenls,
etc.,
l ,
p.
rgá ).
Voyez
pi.
27
un échantillon des manuscrits azteques.
sauvage, l'art daos sa premiere en–
fance.
Toutefois, il ne faut pas oublier
que les peintres mexicains n'étaient,
a vrai dire' que des scribes ; qu'ils
étaient ?bligés de peindre vite, ql!'ils
ne
tra~aient
que ce qui etait
indispen~
sablement nécessaire
ii
l'intelligence de
la fiaure, et qu'enfin les formes prin–
cipafes de certains objets étant hi éro–
glyphic¡uement
fixées
depuis
long–
temps, ils se voyaient obligés de se
contormer au type
re~u,
sous peine de
n'etre point compris.
11
paraít qu'avant l'introduction de
la peinture hiéroglyphique, les peu–
ples d'Anahuac se servaient de ces
f!Cl!Uds et de ces fils
il
plusieurs cou–
leurs que les Péruviens appellent
qui–
pos,
et qu'ont employés plusieurs
autres peuples, not11mment les Cana–
diens et les Chinois. On ignore l'épo–
que ou ces quipos furent abandonnés
pour les peintures. Celles-ci n'étaient
point limitées
il
l'empire de Mocte–
:wma ; l'usage s'en étendait beaucoup
au dela. On les retrouve non-seuleinent
da ns tout 1Anahuac, mais aux bords du
lac de Nicaragua, daos le Guatemala ,
daos la péninsule du Yucatan. C'est
la que nous les verrons encare se rat–
tacher a un autre ordre artistique.
La sculpture, chez les Azteques,
n'était pas moins cultivée que la pein–
t11re, et le meme systeme de eles In
s'y reproduisait. Les images des di eux,
des rois, des bommes célebre , des
plantes et des animaux, et d'autres
jmages purement fantastiques se mu 1-
tipliaient sous leciseau des artistes azte–
ques
(*).
Quelques échantillons de cet _
art
gros~ier
sont venus jusqu'a nous,
et ne justi
fient nullemer.t les éloges
des anciens
écrivai.nse84Jagnols répétés
par Clavigero; mais n'oublions pas
que l'erre11r des témoins de la conquete
et de leurs successeurs tienta- la con–
fusion des produtt.s
de~
Azteques et
des travaux qui ne leur appai:tenaient
pas; travaux d' un peuple antérieur,
leur modele, et qu 'ils imiterent
sa~s
l'égaler. Tous les reliefs qu'on a de-
(") Voy.
pl.
10
et 28.