EDIFIANTES ET tURIEUSES.
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hardis et les plus habiles se prennent av-ec les pieds
a
des
~?rdes
:iuachées en travers; alors ils quittent
leur s1ege .' .ils se roulent
Sl~r
ces cordes
~uelque
temps, pms avec le secours
d
aulres cordes 1ls des–
c·endent jusqu'a terre, la musiqu.e ccsse, et
fait
place
aux
hattemens de mains et aux applaudissemeus des
spectateurs.
11
y
a
des hranles moins élevés pour
.teux qui ont moins de force et de couragc>.
Il n'en coi.hequ'un tiers de piastre ou vingt sous de
Fran.ce pour se donner ainsi en spectade
au
puhlic.
Un
aga
préside a ces jeux, et reyoit !'argent. Voila l'amu–
sement des personnes d'un certain age : les jeunes
gens n'en sont pas exclus, ils ont aussi les leurs.
On
place des rones d' une circonférence immense, dont
le
has
n'est qu'a
un
pied de terre' et le haut
a
égale
distance de la voute; elles sont gamies d'un nombre
infini
d.e
chaises sur lesquelles sont assis Jes garyons
et les f.iJ.les depuis
dix
ans jusqu'a seize.
La roue
t.ourne avec heaucoup de rapidité , et les chaises
-:>
qui suivant son mouvement , se tiennent toujours
droites et sans penche:r; , font voir ces enfans sncces–
sivement sous les pieds et sur la tete les uns des
autres.
U
y
a Oil1tre cela de petits tours CO!l\posés
de planches en ligne hori.zontale , et qui roulent
SU(
un pivot. Dans ces petits tours, comme dans
autant
de petites ni<::hes, sont pla_cés les enfans au-dessous
de dix ans , et ils passent rapidement e1:i revue
devant toute l;assemblée. Voila quelle est la prin–
cipal~
-0ccupation des Musulm.ans pendant ces trvis
jours, d epuis
huit
heures du matin jusqu'a dix heures
du soir, et
voila
ce que j'ai appelé les piques turques.
Je vous assure que ces branles , ces rones , ces cordes'>
ces crbix horizontales, le bruit effroyable des. ma–
chines, et le mélange de tant
d~
voix confuses, font
un
spectacle qui donne plus d'horreur que d<? plaisir.
Ah,
que ces paques sont bien diflerPntes des paques
chrétiennes
!
Commen9ons par le
car~me
qui les
précede.