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334'

:LETTRES

de

la

inanihe

la plus niaise qui se puisse imaginer.

Ce spectacle me réjouissoit. Je me rappelois nos pro–

-terbes

fran~ais,

et j'en reconnoissois la vérité. Les

petits oiseaux venoient en grand nombre insulter ces

uids, qui sont extrémement gros, et faits de

petits

branchages fort proprement entrelacés. Je ne sais

s'its

y

trouvoient des vers ou qmJqu'autre chose

a

mangei:;

mais je

sais qu'ilss'y attaclwient, qu'ils sem-

,

hloieut y gagner leur vie, et s'y divertir;

et

les non–

chalantes grues, qui en étoient témoins, ne s'"oppo–

soient point

a

leurs plaisirs.

Le second jour nous marchames huit heures seu–

lement, et nous fimes halte qu'il

n'

étoit pas encore

midi. La coutume de ce pays est de mettre tous les

ans les chevaux et les mulets

a

l'herbe

au printemps

pendant un mois. Les conducteurs des caravanes qui

voyagent

en

ce temps-la , pour ne pas óter tout- a–

fait

a

leurs bt'.!fes le droit qu'elle ont de se refaire'

ne font ordinairement que de fort petites journées,

pour leur donner le loisir dt' p aitre , et pour épargner

la dépense de l'orge qu'il faudroit leur fournir;

je

dis de l'orge, car on ne trouve presque point d'avoine

• en

ce pays, et celle qt\on voit en quelques endroitst

est vide et sans grain. Nous passames ce jour- la

mi

petit fl.euve, ou pour mieux dire un gros rnisseau

qui fait Rlusieurs détours: on me <lit qu'il s'appeloit

Nif;

je fe

pris

pour

le

fleuve Méandre, mais

je me

trompois.

Le troisieme jour, nous

n'avan~ames

notre chemin

que de deux lieues , et nous campames

a

la vue de

Dorgot. Nous

y

demeurames le reste du jour et

le

lendemain , pour attendre des marchands qui étoient

a

Thyatire _, et qui devoient venir grossir notre cara–

van

f'.

Quoiqu'il n'y eih point

la

de paturages , les

ñ erbes ne manquerent pas : aussitót que les gens

de

la

ville uous apers;ureni, ils en apporterent

en

ahon–

dance

pou1'

de

l'art§ent. Je profitai

de

ce séjour

pour