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l.1ETTRES
avec leur tora ou pentateuque '
ch~ntant
a
leur
mode, qui n'est pas fort harmonieuse. Vous
jugez,
mon révércnd pere , que tous ces différens chreurs
étoient séparés et éloignés l'un de l'autrc pour
éviter
la cacophonie. Malgré ce bel arrangement, une ja–
lousie mal enteudue troubla
la
fete et mit quclque
confusion.Les Jnifs, contre nos idées en matiere de
procession' crnrcnt que la queue n' étoit r::\s
Ja
place
honorable ; ils cédoient volontiers aux Turcs qni
étoient les dominans; mais ils se crurent méprisés,
•voyant qn'on kur préféroit les Chré tiens : ils vou–
lure:ot pr<' ndre le pas sur eux ,
~t
usn de violence.
Le ChréLien'i sc> crurent en droit de défendre Jenr
t rrain ,
et
clf'
con erver leur pr
éséance; il
y
eut
quelques <rnps <lmmés ; et les Tur.cs qui savent
profiter dt' tou
1 ,
se le firent payer bien cherement.
Du reste toutes choses demeurerent dans l'arrange–
ment
pre~crit. .
On ne dev
iL
pas se ilatter que ce
nl.élan~e
de cultes , que cet appareil mal entendu
de rehgioll
rCn
attir r les bénédictions dn Ciel :
aussi la principale confiance étoit-elle n l' au dont
j'ai parlé ; on en avoit envoyé che rcher; on l'ap–
porta , on la remua, les oiseaux panuent, il dévo–
rerent les insectes , et bientót le fl éau cessa. Rai–
sonnez la-dessus comme il vous plaira. Ces oiscaux
se nomment
zémarmar.
Nous el.l.mes le plaisir de
les voir arri-ver en grosses troupes, mais nons n'eumes
pascelui
d'~tre
témoins de leurs terribles e écutions,
car il étoit tard , et apres nous étre reposés une par–
tie de la nuit , nous part1mes avant le jmu:.
Depuis Smyrne , nous avions tonjou,rs marché
pcnclant tren te _lieues
d~ns
des plaines également
agTéables et fert1les ; ma1s enfin nous trouYaroes ce
jour -
la
des montagnes
ou
les chemins étoient
fort
<lifficiles , et le lendemain no11s nous
retrouvam<'s
dans des campagnes encore plus belles. Je vis en
passcw.t heaucoup d'inscriptions grecques ; mais nos