EDIFIANTES ET CURIEUSES.
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fort bati dans cet endroit en seroit le houlevart, et
arreteroit et feroit périr de grosses armées.
A quelquc distance de
la,
nous
tronvames Payas,
qui pourroit bien etre
l'lssus
des
Lati.us.Les Grecs
et les Maronites
y
ont chacun leur égfrse; les AT–
méniens ont emprunté·celle des Maronites; et comme
--ils sont plus riches et plus puissans qu'eux, ils s'en
sont presque rendus les ma'itres. Nous fimes encore
cinq ou six milles , et nous allarnes campcr dans des
prairies
fort
marécageuses , pres d'
tm
chatean hati
,sur la pente d'une haute montagne qui regue le long
de lamer. La je quittai la caravane, et comme nous
n'étions qu'a deux lieucs d'Alexandrette, j'y arrivai
le soir meme.
Alexandrette , que les Turcs appellent
Scanda–
rone,
n'étoit , il
y
a cinquante ou soixante ans ,
qu'un amas de chaumines; rnais depuis qn'on en a
fait le port d'Alep, on
y
a beaucoup bati, et c'est
maintenant un gros bourg; il
y
a des vice -co11suls
de France, d'
Angletcrte et de Vf'nise. Les Fran9ais
y
ontunejoli.e
église.Jecroísque c'estlaqu'Alexaudre
livra bataille
a Darius, et que ce lieu doit
a
cette mé–
morable journée le n om
d'Alez andrette.
On trouve
dans la campagne un fort autrefois bati par Godefroy
de Bouillon ; du moins le juge -
t -
ún ainsi , parce
qu'on
y
voit encore les armes de Lorraine. Il
y
a
quelque temps qu'un hacha avoit commencé d'y
élever une forteresse, sous prétexte de se défendre
contre les corsaires; mais la Pone n'approuva pas
ce projet, et lui envoya ordre de rase1· et de détruire
e qui en étoit
déja
fait.
,
L 'air est
fort
mal saiu
a
Alexandrette et sur toute
la cote ; on ne sauroit
y
demeurer m.eme un jour
sans
~tre
in,commodé , et sans contracter des mala"'"
dies dont on a peine
a
revenir. Bien des gens e11
meurent en tres-peu de jours
~
et ceux qui en sónt
quittei;
a
md.leui· marché' sou.t t<i>Unuentés pendant