,
336
I ..
ETTRES
y
a une ville consÍdérable, nommée
Manasa,
ou
le
hacha fait sa résidence; et
a
une petite lieue du coté
dtt
sud ,
sur
la
frontihe de Mysie , est Thyatire ,
qu'on appelle aujourd'hui Tyra. C'est
a
l'év~que
de
cette ville qn'on re1)foche dans l'apocalypse, son
peu
de fermeté
a
réprimer les erreurs et ]es débauches
d'une scandaleuse
J
ézabel. Lydie, ce lle vertueme
marchande de pourpre que saint Paul convertit
a
Philippes, étoit de ceue ville. Un de nos marchands
qui en venoít, me dit qu'elle étoit encore aujour–
d'hui considérahle, quoique de médiocre grandeur.
De Dorgot, ·nous allames
a
Sarde;;, cette ville si
reno1mnée. Elle étoit jadis la capitale de la Lydie,
et le siége du riche empire de Crésus; ce n'est plus
aujonrd'hui qu'un village
:
mais on voit
par les
grandes et superbes ruines qui en restent, que c'était
uue ville d'une
étendu~
et d'une rnagnificence extraor–
dinaire. J'avais bien envie de les aller voir, d'y lire
de rares inscriptions, et d'y chercher des médailles:
mais nos muletiers qui étoient les ma'ilres, en avoient
une
plus grande encare d'aller chercher aupres
d'un
gros ruisseau un excellent paturage pour leurs
mn–
lets; et les besoins l'emporterent sur
ma
curiosité.
Le lendemain nous vhnes dans notre route une
ville nommée
Alachabar
;
je crois
q\1e
c'est le
rendez-vons général des grues; toutes les murailles
en
étoient couvertes. D e la nous gagnames le fleuve
Gliiades, qui ue peut etre
a
mon avis q_ue le Méandre
des anciens , au moins
a
en
j
uger
par
les cartes.
Son eau est trouble et mauvaise
a
boire, et elle étoit
d'autant plus
mauva~se
a
notre passa15e, qu'elle étoit
infectée d'une prodigieuse quantité de sauterelles qui,
apres avoir désolé la campagne, venoient s'y noyer.
Ces insectes ruineroient le pays si l'aimable provi–
qence de
not~
Dieu ne fournissoit une ressource
contre ces ennemis si foibles ,
et
cependant
si
invin~
cibles
a
toutes les forces de l'homme. J'en ai vu
quelquefois