ÉDIFIANTES ET CURIE USES.
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I
tinence et pour
r
oraison croissoit
en
lui. La répu–
lation de sa sain teté , rnalgré sa retrai te , attira de
tous cótés des hommes qui venoient embrasser
le
meme genre de vie.
Les démons jaloux de
tant
d'ames qtúl leur enle–
voit,
lui
livrerent de grands combats.
Il:;
susciterent
contre lui de fanx freres qui lui firent une ·cruelle
guerre: ils en vinrent meme jusqu'a attenter plu–
sieursfois asa vie. Dieu nepermit pas qu'ils réussissent
dans leurs criminds projets.
A
vec tous leurs mau–
vais traitemens, ils
ne
purer1t pas seulement lui faire
perdre
tranquillité de son ame.
11
n'y ent qu'a
la
roort de samt Euthime , que le serviteur de Dieu
parut
~tre
sensible.
Saint Euthirne
en
mourant nomrha son disciple
pour son snccesseur. Celui-c1 se défendit long-temp.
de
prendre la place de son maitre. Mais tous les
so–
litaires'
de
concert' l'obligerent
a
obéir
a
la voiY.
mourante de celui que Dieu lui avoit donné pour
supérieur.
·
La sagesse de son gouvernement, et la sainteté
de sa vie , acquirent
a
son monastere une si
grande
réputation, qu'en
peu
de temps on
y
vit arriver de
tontes parts des hommes du siecle qui venoient se
jeter aux pieds du nouvel abbé
et
lui demander
ins–
tamment la grace de les recevoir sous sa conduite. ·
Quelque difficulté qu'il leur ·en
fit,
i1 s-e trouva néan–
moins .le pere de deux cents disciples. Les derniers
venus qui ne trouvoient pas de place pour s'y renfer–
mer ,
se creusoient eux - memes des grottes <lans le
roe de
la
montagne.
'
·
Quelqu~
temps apres,
le
bienheureux Sabas ayant
reconnu que dans ce grand nomhre de ses disciples'
.il
y
en avoit plusieurs qn'il jugeoit plus propres
a
yivre en communauté , que dans une étroite soli–
tnde,
fi.t btttir
un
monastere;
011
il
n1it
so·e.s la
sage
con<lnite
d' un saint
hornme nommé Théodore ceux.